PRISON
Etats-Unis – 1987
Genre : Horreur
Réalisateur : Renny Harlin
Acteurs : Viggo Mortensen, Lane Smith, Chelsea Field, Tom Everett, Lincoln Kilpatrick…
Musique : Richard Band
Durée : 99 minutes
Image : 1.85 16/9
Son : Anglais et Français DTS-HD Master Audio 2.0
Sous-titres : Français
Editeur : Sidonis Calysta
Date de sortie : 20 septembre 2021
LE PITCH
Après sa remise en état, une vieille prison devient le théâtre de phénomènes paranormaux et de meurtres inexpliqués.
Death sentance… with a vengeance
Dans les années 80, entre deux films de la Cannon, la petite maison de productions Empire Pictures nous offrit quelques petites pellicules délicieusement sanguinolentes qui, si on n’avait pas l’âge de les découvrir, nourrissaient au moins nos fantasmes les plus fous via leurs jaquettes littéralement monstrueuses qui tapissaient les murs des vidéoclubs. Prison fut de celles-là. Surprise : plus de trente ans après sa sortie, ce petit film d’horreur n’a rien perdu de sa superbe et offre toujours une apnée revigorante dans les méandres nostalgiques et craspecs de nos années adolescentes.
Re-Animator, From Beyond, Rawhead Rex, Ghoulies, TerrorVision… Quelques titres d’Empire Pictures passés depuis à la postérité et témoignant à eux seuls de l’énergie créative de la production horrifique des années 80. C’est dans leur sillage que Prison voit le jour et promet de se faire rencontrer univers carcéral et horrifique. Comme souvent, les quelques lignes du pitch, qui voient un établissement désaffecté reprendre du service sous la houlette d’un ancien maton devenu directeur, ne sont qu’un prétexte. Bientôt, la prison rouverte devient le théâtre de la vengeance d’un détenu passé injustement sur la chaise électrique (tout ça est très clair dès l’introduction) et qui va se venger de ses anciens bourreaux en repeignant en rouge ses épais murs de béton.
Copycat Killer
Dès son introduction, Prison a pour lui la patte déjà très habile du jeune Renny Harlin (qui se montrera bientôt aussi à l’aise dans l’entreprise d’un actioner bourrin, la résurrection inattendue du swashbuckler ou même la reprise d’une franchise dans les pas de McTiernan).
Une aubaine ! Aubaine aussi concernant le premier rôle, confié à un jeune premier étonnamment charismatique à l’écran et aux talents d’acteur déjà bien présents : Viggo Mortensen, qui avec ses airs de rebelle à la James Dean bouffe l’écran. Pour les seconder, quelques seconds rôles audacieux, dont celui du directeur de la prison, confié au patibulaire Lane Smith, parfait en méchant salopard. A côté d’eux, de vrais détenus filmés dans une vraie prison (désaffectée). Un potentiel qu’Harlin sait transformer et utiliser à l’écran. L’atmosphère poisseuse est là et la photo plutôt belle. Traversé d’effets spéciaux à base de faisceaux de lumière bleue et d’incrustations sur pellicule, le film prend parfois des airs de Forteresse Noire. Quant au score, signé Richard Band (frère du producteur), il pompe allègrement, mais plutôt finement, celui de Jerry Goldmisth pour Alien, et en rajoute une belle couche côté atmosphère lourde et inquiétante. Les meurtres sanglants, enfin, finissent le tableau ; entre un détenu prenant littéralement feu dans sa cellule, un autre broyé et empalé ou encore un gardien ligoté par un fil barbelé prenant vie (plagiat du fil dentaire de Poltergeist 2 sorti l’année précédente ?) le spectacle et total ! Jusqu’au grand final, qui voit revenir le fantôme vengeur sur sa chaise électrique, lors d’un plan convoquant les meilleures planches des Creepy ou Eerie Magazine.
Si Prison a évidemment de nombreux défauts (incohérences, facilités scénaristiques, personnage féminin inutile…) ils sont largement contrebalancés par son évidente volonté de divertir son public. Ce qu’il réussit haut la main. On lui pardonne donc ses errances et ses emprunts parfois un chouia voyants. Allé, on dira que ce sont des hommages.
Image
Le grain présent donne toute sa patine au film, tandis que les effets lumineux, débarrassés des scories de la VHS d’époque, s’expriment enfin librement. Dommage que certains défauts de la pellicule (traits verticaux notamment) n’ont pas pu être corrigés. Mais l’ensemble reste plus que correct.
Son
Le mono en Français aussi bien qu’en Anglais reste très énergique. Musique et effets sonores, quant à eux, coexistent parfaitement.
Interactivité
Une présentation du film par Olivier Père ouvre la danse. Le critique récapitule la carrière d’Harlin, nous parle de Roger Corman et revient sur quelques éléments du film. Sidonis aurait pu se contenter de ça mais nous offre aussi un making of présent sur la galette de nos voisins de Shout ! Factory. Renny Harlin, le scénariste Courtney Joyner, le producteur Irwin Yablans et plusieurs acteurs et techniciens reviennent sur la production et le tournage pour un résultat blindé d’anecdotes qui prolongent avec intérêt le visionnage du film. La bande annonce d’époque clôt la balade.
Liste des bonus
Présentation par Olivier Père (24’37), Making of : « Un Sale Moment » (37’39), Bande annonce d’époque (1’31).