PREMIÈRE VICTOIRE
In Harm’s Way – Etats-Unis – 1965
Support : Bluray
Genre : Guerre
Réalisateur : Otto Preminger
Acteurs : John Wayne, Kirk Douglas, Patricia Neal, Tom Tryon, Paula Prentiss…
Musique : Jerry Goldsmith
Durée : 165 minutes
Image : 2.35 16/9
Son : Anglais Dolby True HD 5.1, Français Dolby Digital 2.0 mono
Sous-titres : Français
Éditeur : Paramount Pictures France
Date de sortie : 7 juillet 2021
LE PITCH
Après l’attaque surprise de Pearl Harbor, le capitaine Rockwell Torrey décide de poursuivre la flotte japonaise avec les quelques navires restés intacts. L’opération est un échec. De retour à la base, il est transféré dans les bureaux ainsi que son second, le commandant Eddington. Mais ils reviendront sur le théâtre des opérations, rappelés pour préparer une revanche contre l’armée japonaise. Une bataille qui sera gagnée, mais au prix de très lourdes pertes humaines…
Premier essai
Les films de guerre sont légion dans l’histoire du cinéma américain. Leur armée étant dans nombre de conflits planétaires. Les sujets pour encenser les courageux GI de la bannière étoilée ne manquent pas. Alors lorsque ceux-ci prennent une raclée à Pearl Harbor, on était sûr de pouvoir compter sur Hollywood pour arriver à faire passer cette déconvenue par un patriotisme de haute volée.
Une fois encore, un seul homme peut se porter garant des valeurs américaines et crier haut et fort que l’Amérique ne pouvait que se relever de cette humiliation. John Wayne, la guerre il connaît. Il a personnifié le soldat ricain dans Le jour le plus long, combattu les japs à Iwo Jima, côtoyé l’enfer dans Les Diables de Guadalcanal, il était grand temps pour lui de se frotter à Pearl Harbor. C’est maintenant chose faite. Bien avant les films catastrophes qui ont envahi les écrans dans les années soixante-dix, Première victoire va en explorer les prémices en orientant le spectateur vers l’implication des petites histoires au sein de la grande avec un grand H. Alors que les phénomènes météorologiques et catastrophes en tous genres étaient le sujet dans ces films des 70’s autour desquels gravitait le destin de protagonistes aussi divers que variés, celui-ci nous amène sur la route inverse en prenant la fameuse attaque japonaise comme prétexte à l’exploration humaine. A savoir les destins croisés de nombreux personnages réunis autour d’un même événement.
Pas de drame sans victoire
Les amateurs de films de guerre en paieront les frais. Le sujet du film étant ailleurs, la fameuse attaque ne prendra pas plus d’un quart d’heure du métrage. Le film navigue entre deux eaux, entre légèreté et gravité. Le premier par son intro insouciante avant l’attaque ou pour le romantisme dont essaye de faire preuve Wayne. Le second pour les relations père-fils entre ce dernier et son rejeton. Les drames s’enchaînent au risque de tomber dans le mélo, chose qu’il évite de justesse (notamment dans les relations paternalistes pas vraiment utiles à l’histoire étirant le film vers ses trois heures). Si l’on parle beaucoup de Wayne, il n’est pas loin de se faire voler la vedette par le non moins immense Kirk Douglas. Fidèle à ses habitudes, il n’hésite pas à se mettre à nouveau en danger en jouant les fortes têtes borderline, toujours à la limite du politiquement correct. Contraste parfait avec le cowboy préféré des américains toujours droit dans ses bottes avec qui il partagera l’affiche à nouveau deux ans plus tard dans la caravane de feu (provoquant l’exaspération de Wayne qui le trouvait trop frimeur). Preminger s’amuse à filmer tout ce petit monde et ça se sent. Moins inspiré que dans ses fresques précédentes à l’instar de son Exodus, il n’en livre pas moins une mise en scène élégante aux mouvements de caméra gracieux superbement rehaussés par un noir et blanc de Loyal Griggs, le chef op’ de Cecil B. DeMille. Le film veut se donner les moyens de ses prétentions en convoquant des guests de renom (Henry Fonda, Dana Andrews, Burgess Meredith…) et surtout avec l’apport non négligeable de l’US Navy qui n’hésita pas, dans un esprit patriotique, à mettre à disposition ses cuirassés. Reste plus qu’à magnifier la victoire du titre. Celle-ci arrivera un peu tardivement au gré d’une bataille imaginaire à grand renfort de maquettes étonnamment cheap au vu de l’ampleur du projet. Douglas hébété devant les rushs proposa même, mais en vain, de retourner les effets spéciaux à ses frais ! Le studio ne voulut pas en entendre parler.
Plus drame que film de guerre, Hollywood n’allait réellement régler ses comptes avec le traumatisme de Pearl Harbor quelques années plus tard avec l’ambitieux Tora Tora Tora. Les acteurs n’en resteront pas là. Wayne retournera aux fronts dans les Bérets verts tandis que Douglas essaiera d’empêcher le conflit à bord du Nimitz dans le film du même nom.Les vraies victoires seront futures.
Image
Un transfert noir et blanc de toute beauté offre au spectateur une vision inédite du film. La netteté et le piquet sont tous deux remarquables. Seuls les quelques stock-shots présents restent assez logiquement en retrait. Une redécouverte visuelle.
Son
La note technique aurait pu être maximale si la piste VF était à la hauteur. Monocorde et sans relief, nous retrouvons Wayne et Douglas privés leurs voix françaises officielles. Il vaut mieux passer son chemin pour se plonger dans le VO. Celle-ci écrase tout sur son passage. Les scènes de guerre sont d’une ampleur magistrale tout comme les scènes plus intimistes qui se parent d’ambiances bienvenues du plus bel effet.
Interactivité
Peu de suppléments pour ce film. Mis à part un court making-of d’époque présentant l’équipe du film, seules quelques bandes annonces présenté par le réalisateur himself compose cette édition.
Liste des bonus
Making-of (8’), 3 bandes annonces (9’).