POUR SACHA
France – 1991
Support : Bluray & DVD
Genre : Drame, comédie romantique
Réalisateur : Alexandre Arcady
Acteurs : Sophie Marceau, Richard Berry, Fabien Orcier, Niels Dubost, Frédéric Quirig, Gérard Darmon…
Musique : Philippe Sarde
Durée : 114 minutes
Image : 2.35 16/9
Son : DTS HD Master Audio 2.0 Français
Sous-titres : aucun
Editeur : ESC Éditions
Date de sortie : 16 juin 2021
LE PITCH
En 1967, Laura, une jeune violoniste et Sacha, son prof de philo, partent en Israël vivre dans un kibboutz. Trois amis parisiens, amoureux de Laura, viennent les rejoindre. La guerre des Six jours éclate brusquement…
Il était une fois en Israël
30 ans après sa sortie en salles, Pour Sacha de Alexandre Arcady a droit à une belle édition Blu-ray d’ESC, remplie de bonus. Malgré un contexte particulier, seulement quelques mois après la fin d’une énième escalade dans le conflit entre israéliens et palestiniens, et les accusations de pédophilie à l’égard de Richard Berry, ce film se déroulant en Israël durant la Guerre des Six Jours de 1967 mérite d’être redécouvert.
Pour ceux qui connaissent bien le cinéaste, ce ne sera pas une surprise de constater que Pour Sacha s’avère être un récit fortement autobiographique, Alexandre Arcady ayant vécu pendant près d’un an dans un kibboutz près de la frontière libanaise, juste au moment où la Guerre de Six Jours éclatait. Celui qui avait déjà évoqué ses souvenirs de jeunesse et sa communauté dans des films comme Le coup de Sirocco, Le grand pardon ou encore Le grand carnaval signe ici une histoire à la fois intimiste et épique, légère et grave en faisant s’intercaler des sujets aussi différents que l’amour, la perte d’un proche, la guerre et sa fascination pour Israël…
Rares sont les films, notamment européens, à avoir traité du conflit de 1967, et encore moins ceux qui ouvrent les portes des kibboutzim, sortes de fermes collectivistes où la notion de propriété privée n’existe pas. Et rien que pour cela, Pour Sacha fait office de film à voir pour ceux s’intéressant à ce pays si particulier qu’est Israël, ici magnifié par de superbes décors naturels notamment près du lac de Tibériade. Malgré l’attachement d’Arcady pour l’État hébreu, le cinéaste ne fait pas seulement œuvre de propagande et rappelle que les résultats de cette guerre de 1967, avec la conquête par Israël des territoires occupés (Cisjordanie, Gaza et Jérusalem), conditionnèrent les futurs conflits à venir… D’ailleurs au moment du tournage du film, la seconde intifada était en cours…et il fut impossible de tourner la scène du mur des lamentations, dont une réplique fut créée par Tony Egry, frère de Arcady, en quelques jours près de Tel-Aviv.
« Laura, qui l’aura ? »
Outre son côté historique, Pour Sacha ravira également les amoureux de la si jolie Sophie Marceau, qui comme souvent n’hésitera pas à dévoiler quelques parties de son anatomie par exemple lors de la scène du bain de minuit…inoubliable ! Agée de seulement 25 ans, l’actrice de La boum avait déjà derrière elle une décennie de carrière et s’affirme ici comme étant LA plus-value du film d’Arcady. Son personnage, Laura, apporte une fraicheur indéniable et une touche « à l’eau de rose », Sacha (Richard Berry) et les trois amis parisiens n’ayant d’yeux que pour elle. D’ailleurs Arcady n’hésitera pas à convoquer Guy Béart en se servant de sa chanson Laura : « Laura, Laura, lequel de nous deux l’aura ? Laura, Laura, Laura l’aura pas. »
Rare membre du casting à ne pas faire partie de la communauté des « pieds noirs », Sophie Marceau endosse aussi le rôle d’une femme libre n’hésitant pas à se disputer avec l’armée lorsque celle-ci interdit l’accès au kibboutz aux arabes après le déclenchement du conflit ou justement à aller se promener dans un village arabe avec ses amis… Au final, Arcady réalise ici un film efficace, particulièrement à partir du début du conflit, admirablement servi par ses acteurs et sa B.O, et brassant de nombreux sujets…peut-être un peu trop d’ailleurs, certains étant finalement marginaux comme le suicide de la camarade des personnages principaux qui a du mal à s’insérer au récit, malgré que ce soit une allusion, une nouvelle fois autobiographique, qui lui tenait particulièrement à cœur …
Image
Rien à redire, le directeur de la photo Robert Alazraki a su parfaitement utiliser les magnifiques décors naturels. L’image est très nette, et parfois retravaillée comme sur les fausses images d’archives accompagnant le film.
Son
Proposé en DTS HD 5.1 ou Stereo HD, le son est très propre et nous permet d’apprécier la sublime musique de Philippe Sarde, ainsi que les superbes chants hébreux. C’est Ilan Zaoui, chorégraphe sur Rabbi Jacob, qui mit en scène ces mélodies locales qui datent toutes de l’époque de l’histoire du film.
Interactivité
Avec pratiquement 2h de bonus, ESC a décidément concocté une bien belle édition pour ce film. Le making-of, issu d’images tournées par le frère d’Arcady Atila Egry entre août et décembre 1990, est un joli document nous permettant de constater la bonne humeur régnant sur le tournage malgré un contexte compliqué. En effet, la guerre du Golfe était sur le point de démarrer, en janvier 1991, suite à l’invasion du Koweït par l’Irak en Août 1990. Quand la réalité rejoint la fiction…
Chaque bonus apporte sa part d’anecdotes, comme celle qui nous apprend que Berry a failli se faire tuer par les gardes israéliens lors d’un repérage sur le mur des lamentations…car son uniforme militaire ressemblait fortement à celui du Hamas ! Arcady rappelle aussi entre autres que 7 kibboutz furent utilisés pour le tournage, qu’il s’agit du premier film de Yael Abecassis (Va, vis et deviens) … Sophie Marceau est également présente dans les bonus et dit avoir beaucoup aimé le film qui mélange guerre et amour et garde un souvenir ému de sa découverte d’Israël.
Liste des bonus
Images retrouvées : Making of (34’), Et la musique…Avec Alexandre Arcady et Ilan Zaoui (8’), On en parle…Entretien d’époque avec l’équipe du film (16’), La musique de Pour Sacha. Avec Philippe Sarde (13’), Dans les coulisses… Avec Alexandre Arcady (25’), Alexandre Arcady retourne sur le décor (13’), Zapping TV (6’).