PONYO SUR LA FALAISE
崖の上のポニョ – Japon – 2008
Support : Bluray
Genre : Fantastique
Réalisateur : Hayao Miyazaki
Acteurs : Tomoko Yamaguchi, Kazushige Nagashima, Yûki Amami, Yuria Nara…
Musique : Joe Hisaishi
Durée : 101 minutes
Image : 1.85 16/9
Son : Japonais et Français DTS-HD Master Audio 5.1
Sous-titres : Français
Éditeur : Wild Side Video
Date de sortie : 25 août 2021
LE PITCH
Dans les profondeurs de l’océan, un petit poisson pas comme les autres échappe à son créateur et, après avoir remonté à la surface, se lie d’amitié avec un jeune garçon.
La symphonie aquatique
2008. Alors que Disney et Pixar triomphent dans les salles avec deux films d’animation en 3D, Hayao Miyazaki annonce que le 16ème long métrage du studio Ghibli (son 9ème en tant que réalisateur) est non seulement toujours en 2D mais abandonne en plus l’utilisation, devenue trop systématique selon lui, des techniques du numérique. Ponyo sur la Falaise revient donc aux sources primordiales de l’animation et du dessin en général, avec des thèmes, on s’en serait douté, emblématiques d’un auteur décidément pas comme les autres.
Une différence que le génie japonais cultive aussi dans sa manière de raconter ses histoires. Ses fans le savent, Miyazaki ne finit jamais ses scripts à l’avance, mais continue de les imaginer au fur et à mesure de leur production. Un savoir-faire inhabituel chez les auteurs de son envergure mais qui donne à ses films une atmosphère et une ambiance particulières, empreintes de poésie, où seules semblent compter les émotions capturées sur l’instant. Ponyo est sur ce point le parfait exemple de son cinéma, puisque dès son introduction le spectateur est plongé dans un monde sous-marin sans aucun repère et où domine un univers aux couleurs féeriques à qui la musique de Joe Hisaishi, vieux complice du Maître une nouvelle fois très inspiré, vient insuffler un majestueux souffle de vie. Une véritable symphonie aquatique qui prend des airs d’opéra animé comme ce fut le cas pour Fantasia en son temps. Certaines compositions d’Hisaishi rappellent d’ailleurs directement la célèbre Chevauchée des Walkyries de Wagner lors d’une des plus belles scènes du film où Ponyo court, cheveux aux vents, sur une mer démontée. Une musique prépondérante, donc, qui donne au film une très grande part de son identité et qu’on ne retrouve nulle part ailleurs y compris dans toute l’oeuvre de Miyazaki lui-même. Originalité aussi dans le dessin, épuré au possible, le moindre des décors ayant été dessiné au crayon et à la main. Un artisanat qui se fait rare dans des productions de cette envergure mais n’étonnera finalement personne lorsqu’on connaît les ambitions artistiques du papa de Totoro.
Ponyo aime Sosuke !
Mais loin de n’être qu’une belle coquille vide, Ponyo sur la Falaise est au contraire parsemé de personnages puissants qui portent les thèmes chers à leur auteur. D’abord Fujimoto, sorte d’étrange mélange entre le docteur Frankenstein et le Capitaine Némo (un avatar de Miyazaki, comme pouvait l’être Kamaji dans Le Voyage de Chihiro ?) incarne une nature outragée par l’Homme. Ensuite Brunhilde (encore une référence à Wagner) une de ses créations, qui lui échappe et atteint la surface où elle est victime de la pollution, incarne-t-elle l’impétuosité de la jeunesse et la vivacité d’une nature capable d’adaptabilité voire, littéralement, de métamorphose. Une capacité qu’elle acquiert au contact du sang de Sosuke, jeune garçon de cinq ans qui passe son temps entre école buissonnière et pérégrinations au bord de l’eau. Un enfant qui vit avec sa jeune mère, employée d’un hospice, dans leur petite maison sur la falaise, tandis que son père, marin, passe sa vie au large. De leur rencontre va naître un grand bouleversement intrinsèquement lié à l’amour inconditionnel que Brunhehild, rebaptisée Ponyo, va vouer au jeune Sosuke. « Ponyo aime Sosuke ! » ne cesse-t-elle de proclamer avec une innocente malice. Une voix enfantine et un amour à peine naissant, mais qui bouleverse Dame Nature et déchaîne les éléments.
Si Ponyo est bien la transposition de La Petite Sirène de Hans Christian Andersen, faisant peut-être du film un des plus européens du studio Ghibli (avec Porco Rosso), Miyazaki arrive, dans un mélange de culture japonaise et européenne, à en transcender les thèmes et les cultures et à lui donner, avec sa baguette de magicien de l’image animée, une personnalité originale et inédite au sein d’un spectacle de sons et lumières de toute beauté qui ravit petits et grands spectateurs.
Image
Le support numérique est né pour l’oeuvre de Miyazaki ! Jamais les couleurs n’ont paru aussi vives, l’animation aussi fluide et le travail artisanal des décors (au crayon, rappelons-le) aussi magnifique à l’écran.
Son
Un magnifique DTS-HD Master audio en 5.1 qui rend l’expérience réellement immersive. La musique d’Hisaishi, d’une importance capitale, en profite de la meilleure des manières et même si la vo sera plus précise dans sa restitution du travail de titan abattu à la conception des effets sonores, la vf n’est pas en reste et offre, comme pour chaque film du studio, le meilleur du doublage.
Interactivité
Un contenu gargantuesque ! Qui d’abord revient sur toutes les étapes de la conception du film via une émission de la chaîne japonaise Nihon TV qui nous présente les génies à l’origine du projet. Idée de départ, dessin des décors, des personnages, animation, musique, effets sonores… rien n’est oublié et on en ressort avec l’assurance d’avoir été les invités privilégiés d’artistes parmi les meilleurs au monde dont le talent n’a d’égal que l’extrême humilité, comme le prouve la façade du bâtiment principal de Ghibli elle-même, fondue dans le décor d’une rue comme il en existe des millions et que seule une simple petite pancarte à demi cachée par des branchages permet d’identifier. Suivent plusieurs interviews de Miyazaki, pour la télévision ou à l’occasion de festival. Le Maître prend un malin plaisir à rappeler à ses interlocuteurs que Ghibli ira toujours dans la direction opposée aux autres studios et fera comme bon lui semble. Plusieurs bonus se penchent quant à eux sur les jeunes interprètes du film, notamment la petite fille qui prête sa voix à Ponyo.
Liste des bonus
Bande annonce (1’45), Les 5 génies créateurs de Ponyo (49’05), La chanson du film (11’18), Les voix japonaises (25’02), Présentation du film au Hibiya Scala Za (9’58), Entretien avec Hayao Miyazaki (14’50), Interview de Toshio Suzuki (29’40), Clip de la chanson (3’40), Conférence de presse au Foreign Correspondents’ Club of Japan (39’46), Bandes annonces japonaises et spots TV (7’27).