Police Story, est en particulier les trois premiers, reste certainement la série de film la plus célèbre et la plus solide de la carrière de Jackie Chan. De véritables démonstrations de force du savoir-faire hongkongais en termes d’action, de cascades et d’arts martiaux, et bien entendu des talents aussi bien scéniques que d’orchestrateur du roi de l’industrie de l’époque. Mais au tournant des années 90, la Golden Harvest se montre beaucoup moins enclin à lui laisser les coudées franches, suite aux explosions des calendriers et les dépassements de budgets colossaux de ses précédentes réalisations Big Brother (son film le plus ambitieux) et Opération Condor (son film le plus frappé), et l’oblige à délaisser la mise en scène de ses prochaines productions. Pour Police Story III le choix va donc se porter sur Stanley Tong, ami de longues dates de Chan et ancien cascadeur et chorégraphe ayant déjà démontré ses capacités sur un certain Iron Angels 3, qui va justement avoir la lourde tache de donner une nouvelle dimension à la franchise des Police Story. En ligne de mire le marché occidental (l’asiatique est déjà conquis depuis longtemps) avec une légère mise de coté de la pure comédie et en particulier des gags typiquement chinois, une exportation de l’aventure en dehors des frontières de la ville et une réinterprétation de nombreux codes de l’actionner américain.

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Sur fond d’enquête en infiltration dans un réseau de trafiquants de drogues entre la Chine continentale et la Malaisie, Police Story III nous délivre alors plus généreusement que jamais de multiples gunfights, une poursuite en hors bords et un assaut explosif en pleine jungle que n’aurait pas renier Mr Schwarzenegger. Surtout, Police Story III s’approprie les atours du fameux buddymovie en acoquinant l’inspecteur Chan Ka-Kui avec son homologue communiste, Kin-Wah Yang, tout aussi capable que lui, mais bien entendu beaucoup plus rigide et professionnel. Un duo qui fonctionne à merveille et fait une bonne part du charme du film grâce à ce mélange de camaraderie et de saine compétition qui naquit entre Jackie Chan et une Michelle Yeoh (Le Sens du devoir I et II) qui lui tient merveilleusement tête à l’écran. En particulier du côté des prouesses physiques avec quelques scènes de combats où son agilité et sa vélocité dépassent celles de Chan, mais aussi pour des cascades assez dantesques où comme lui, elle choisit de ne pas se faire doubler. Bien mené, constamment fun, avec deux belles parenthèses comiques permettant de retrouver l’inénarrable Bill Tung déguisé en maman sénile et une Maggie Cheung radieuse, à nouveau victime des secrets de son amoureux, Police Story III reste surtout dans les mémoires pour sa dernière bobine totalement folle. Une longue poursuite dans les rues de Kuala Lumpur, sur les toits, en voiture, puis l’un accroché à l’échelle d’un hélicoptère comme Belmondo et l’autre contrôlant une moto qui va atterrir directement sur un train en marche… Le tout pour s’achever par une castagne à haut risque sur le toit de celui-ci.

Spectaculaire en diable et surtout excessivement risqué (le générique de fin et ses chutes presque mortelles le rappellent) ce baroud d’honneur symbolise à lui seul l’âge d’or du cinéma d’action HK, totalement démesuré et grisant. Pour Jackie Chan cet élan considérable sera concrétisé par la suite avec Jackie Chan dans le Bronx et Contre-attaque (aka Police Story IV), tournés aux USA, tandis que Michelle Yeoh enchainera avec un spin off très réussi, Supercop 2, Heroic Trio ou Tai Chi Master, mais c’est certainement Police Story III qui lui permettra de devenir James Bond Girl musclée dans Demain ne meurt jamais, meilleur opus de la période Brosnan.