POLICE CONNECTION
Badge 373 – États-Unis – 1973
Support : Bluray
Genre : Policier
Réalisateur : Howard W. Koch
Acteurs : Robert Duvall, Eddie Egan, Verna Bloom, Henry Darow…
Musique : J.J. Jackson
Durée : 115 minutes
Image : 1.33 16/9
Son : Anglais et français LPCM 2.0
Sous-titres : français
Éditeur: BQHL éditions
Date de sortie : 15 juin 2021
LE PITCH
Un flic, suspendu après une bavure sur un petit truand, se remet rapidement après que l’on a retrouvé son coéquipier égorgé dans sa voiture. Très vite, il découvre qu’il était mêlé à un trafic d’armes. Poursuivi par les trafiquants qui veulent le tuer, il remonte à leur source jusqu’au chef qui est un Portoricain diplômé de Harvard qui prépare une révolution…
Make My Day !
Le polar américain des seventies a accouché de nombreux films cultes. Avec la sortie Blu Ray de Police connection, BQHL nous rappelle qu’il en reste de nombreux à redécouvrir ! Robert Duvall signe ici une belle performance d’acteur dans un rôle inspiré par la vie de Eddy Egan, ancien policier ayant inspiré notamment French Connection…
Badge 373 est sorti en 1973 sous le titre français de Police connection, pour à première vue surfer sur le succès de French connection, sorti deux ans plus tôt. Au-delà de l’aspect marketing, ce titre est en fait très malin, l’histoire du film de Koch sinspirant des « exploits » de Ed Egan, flic très célébre aux USA notamment pour ses multiples arrestations (8000 en 15 ans de service!) dans le milieu du banditisme et du trafic de drogue.
Le personnage de Popeye, surnom de Egan, joué par Gene Hackman dans le chef d’oeuvre de Friedkin est donc, comme Robert Duvall dans le film de Koch (où il est nommé Edie Ryan), une représentation de ce policier…connu aussi pour ses débordements, arrestations arbitraires, et pratiques douteuses… Après avoir démissionné de la police en 1971, Egan endosse l’uniforme d’acteur et participe aux deux films qui lui rendent honneur…en jouant ironiquemet un supèrieur spectateur du jusqu’au boutisme de son inspecteur, incarné ici par un Robert Duvall en grande forme.
Robert Duvall, flic réac’
D’ailleurs, si on ne devait trouver qu’une seule raison de voir ce film, ce serait évidemment pour la superbe prestation de celui qui sortait du tournage du Parrain. Présent depuis les années 1960 dans le milieu du nouvel-Hollywood, Duvall change de dimension dans les années 1970 avec notamment de grands succés comme M.A.S.H de Robert Altman en 1970 et THX 1138 de Georges Lucas en 1971. Ici dans Badge 373, il porte le film à bout de bras et incarne à merveille la figure du flic solitaire, intègre et jusqu’au boutiste qu’avait popularisé Clint Eastwood avec Dirty Harry, sortie en 1971. En colère tout au long du film, raciste, survolté (voir la superbe séquence du bus), violant la loi et transformé en ange vengeur suite à l’assassinat de son ami, sa performance est extraordinaire.
Certes Howard Koch ne fait pas dans la dentelle, et sa vision des portoricains et du New-York des années 1970 laisse pantois. Mais il rejoint aussi la thématique de ces néo-polars urbains au pessimisme et à la violence exacerbée. Malgré quelques longueurs et une mise en scène abrupte, le réalisateur parvient à retranscrire parfaitement l’atmosphère effrayante de New-York notamment dans les scènes d’extérieur pluvieuses et nocturnes. En somme, un polar rentre-dedans loin du « politiquement correct » à (re)découvrir d’urgence.
Image
Une image des plus agréables avec un grain caractéristique de l’époque. Signalons l’excellent travail du directeur de la photographie Arthur Ornitz qui dévoile une New-York claire-obscure, qui pourrait nous faire songer au travail d’un Abel Ferrara dans les années 1990.
Son
Master 2.0 mono proposé pour les deux versions. Rien à signaler et la B.O de Jackson est parfaitement rendue. Signalons la qualité de la VF même si nous lui préférons la VO qui rend hommage à l’excellente composition de Duvall.
Interactivité
François Guérif revient sur l’incroyable parcours de Eddy Egan, « flic légendaire et mauvais coucheur ». On apprend aussi que Pete Hamil, scénariste de Police Connection, était également co-scénariste de French Connection…décidément ! On en apprend aussi un peu plus sur le peu connu Edward Koch, qui fut surtout producteur, et sur sa mise en scène banale mais « frontale », à l’instar du Frankenstein 70 qu’il réalisa en 1958.
Liste des bonus
Présentation du film par François Guérif, journaliste, éditeur et directeur des collections Rivages noirs et Rivages thriller (26′).