PITCH BLACK
Australie, Etats-Unis – 2000
Support : UHD 4K & Bluray
Genre : Horreur, Science-Fiction, Action
Réalisateur : David Twohy
Acteurs : Vin Diesel, Radha Mitchell, Cole Hauser, Keith David, Lewis Fitz-Gerald, Claudia Black, Rhiana Griffith
Musique : Graeme Revell
Durée : 112 minutes
Image : 1.78
Son : Anglais et Français DTS HD Master Audio 5.1
Sous-titres : Français
Éditeur : L’Atelier d’images
Date de sortie : 20 décembre 2022
LE PITCH
Lorsqu’un vaisseau spatial est percuté par une météorite et s’écrase sur une planète inconnue, seuls quelques passagers survivent. Les membres de ce petit équipage hétéroclite découvrent rapidement que le temps leur est compté : une très longue éclipse est sur le point de plonger la planète dans l’obscurité la plus totale, laissant place par la même occasion à de sanguinaires créatures nocturnes. Alors que le décompte des morts augmente, ils sont forcés de se tourner vers Riddick, tueur sauvage évadé de prison, pour les guider à travers les ténèbres.
« you’re note afraid of the dark, are you ? »
Passé rapidement sur les écrans mais faisant largement son beurre en vidéo, la série B Pitch Black est rapidement passé du statut de curiosité à authentique film culte révélant autant le potentiel de son réalisateur, de son univers (qui va largement s’étendre), que de son principal interprète, un an avant la déferlante Fast and Furious : Vin Diesel.
Un vaisseau se crash sur une planète inconnue où quelques survivants vont devoir survivre en milieu hostile, traquée par des créatures aliens profitant d’une nuit qui ici dure plusieurs années. Rien de neuf dans le petit monde de la série B comme le noteront de nombreux journalistes à la sortie du film (bin alors Olivier Père ?!?), sauf que Pitch Black travaille, déconstruit et réarticule constamment son postulat de départ pour en faire une proposition constamment efficace, nouvelle et racée. Sur une ligne fine et continue, le scénario écarte les clichés attendus et s’appuie sur une poignée de personnages que l’adversité va amener à se révéler et surtout à s’extirper de leurs archétypes basiques. Ainsi dès le crash la figure d’autorité attendue, le capitaine faisant tout pour sauver son équipage, restera sur le carreau laissant une seconde (Radha Mitchell) beaucoup moins héroïque et désormais constamment hantée par sa culpabilité. Autoproclamé héros de circonstance avec ses airs de shérif de l’espace sans peur et sans reproche, William J. Johns (Cole Hauser) se révèlera chasseur de prime sans morale tandis que le sociopathe embarqué, présenté comme un tueur bestial, prendra la place de l’anti-héros fataliste (merci Snake Plissken) en pleine reconquête d’une certaine forme d’humanité. Une constante remise en cause de l’équilibre dramatique, que David Twohy, ayant largement retravaillé le script initial, cumule avec une tension d’autant plus graduelle que la situation est régulièrement remise en cause par les nouvelles découvertes et les nouveaux dangers mis en place.
« stay in the light ! »
La nuit tant attendue ne tombera ainsi définitivement qu’au bout de la première heure et même là, le film se ménage quelques surprises et remises en cause toujours amenées non pas par simple astuce mais par un détail de l’écologie de la planète ou par les personnages eux-mêmes. Brillant et habilement composé, Pitch Black porte la marque d’un David Twohy rompu au séries B de SF (Critters 2, Warlock, Waterworld) et à l’action hollywoodienne (Le Fugitif, Terminal Velocity) et qui avait déjà démontré son sens de l’approche originale avec ses deux premières réalisations : le trop méconnu Timescape et The Arrival avec Charlie Sheen. S’emparant d’un modeste budget de $23 millions, et aidé par des effets spéciaux numériques aussi sobres que terriblement efficaces, David Twohy réussit à donner corps à un mélange impeccable de film d’action musclé, d’horreur spatiale (il avait travaillé un temps sur Aliens 3) et de survival implacable. Une réalisation inspirée, une admirable gestion de l’espace, un montage resserré et une nervosité constamment au service de ses personnages, Pitch Black réussit aussi la prouesse de créer une véritable icone cinématographique : Richard B. Riddick. Quelques lignes de dialogues sur un passé obscur, des talents très utiles de nyctalope, un humour noir à froid, des capacités physiques absolument mortelles et un charisme indéniable apporté par un Vin Diesel athlétique, viril mais émotionnellement faillible, ont définitivement marqué la pop culture.
Pas étonnant que le duo Twohy / Diesel se soit senti pousser des ailes, développant par la suite un vaste univers de Space Opera sous l’appellation générale de Les Chroniques de Riddick. Imparfaites, mais passionnantes elles aussi.
Image
Retravaillée à partir d’un nouveau scan 4K des négatifs 35mm, cette nouvelle copie supervisée chez Universal par le réalisateur en personne permet effectivement d’offrir une nouvelle patine à un film qui repose énormément sur ses variations chromatiques et l’impériosité des noirs. Bien entendu les cadres sont d’une propreté immuable, affirment une définition puissante et un relief tout bonnement inédit, mais c’est dans le mariage entre l’opulence du traitement HDR et d’un retour en force du grain original que le master est le plus impressionnant. Les matières pellicules et les reflets argentiques se marient à la perfection au nouveau traitement des couleurs, tandis que les noirs n’ont jamais été aussi profonds et lisibles. Même les éléments en images de synthèses, très rarement montrés « in your face », restent bien intégrés et convaincants. Magnifique tout bonnement.
Son
Pas de nouvelles pistes Dolby Atmos malheureusement (comme aux USA et au Royaume-Uni), on retrouve ici les DTS HD Master Audio 5.1 déjà disponibles sur les Blurays précédents. Ces derniers étaient cependant extrêmement performants avec une énergie bien pulsée, un caisson de basse puissant, une ouverture ample, fine et dynamique. Une ambiance sonore toujours aussi travaillée et percutante.
Interactivité
L’Atelier de l’image met les petits plats dans les grands avec son… euh pardon, ses éditions de Pitch Black. Ainsi l’éditeur propose en ouverture un nouveau Bluray single comportant uniquement le montage cinéma et ses bonus, suivi d’un premier steelbook noté « Collector » comprenant le disque UHD (comportant les deux montages du film) et le Bluray de la version cinéma. Mais la grosse sortie reste l’autre Steelbook avec goodies nommé Edition Culte qui en plus de l’affiche du film et de la reproduction du livret presse d’origine, ajoute un troisième Bluray comportant le Director’s Cut du film et une nouvelle pelletée de bonus inédits.
En effet, si le premier Bluray reprend ni plus ni moins que la large masse de suppléments déjà exploités en DVD puis Bluray avec commentaires audios, Making of complets et regards sur l’univers étendus (l’excellent jeu vidéo Escape from Butcher Bay, Les Chroniques de Riddick et Dark Fury), le second reprend lui le nouveau matériel produit par Arrow Vidéo. Soit de nouvelles interviews (filmée pour le réalisateur, en audio pour les autres) de David Twohy, des actrices Rhiana Griffith et Claudia Black, du chef op David Eggby, du responsable des effets spéciaux Peter Chiang et du compositeur Graeme Revell. Les années aidant, le propos se fait plus libre, évoquant autant la production, le tournage, la surprise autour du succès du métrage, ses nombreux défis que sa longévité….
On regrette cependant la disparition par rapport à l’éditeur anglais du court métrage suite (et ses propres bonus) Dark Fury signé Peter Chung (il faut donc garder le vieux DVD) et du motion comic Slam City dirigé par Twohy et Brian Murry. Du coté des exclusivités l’édition française mise alors sur une longue présentation du film et une analyse argumentée de l’ouverture par le journaliste cinéma Julien Dupuy, revenant sur la découverte du film en 2000, retraçant la carrière de Twohy et ses évolutions et bien entendu multipliant les éloges d’un film, il est vrai, unique et toujours aussi impressionnant.
Liste des bonus
le 4K Ultra HD du film en version cinéma (108’, VF/VOST) et version Director’s Cut (111’, VOST) (HDR10), le Blu-ray du film en version cinéma (108’, VF/VOST), le Blu-ray du film en version Director’s Cut (111’, VOST), l’affiche du film recto/verso, le dossier de presse du film (32 pages), Commentaire audio de Vin Diesel, Cole Hauser et David Twohy (2000, VOST), Commentaire audio de David Twohy, Tom Engelman et Peter Chiang (2000, VOST),Introduction de David Twohy (2’25”, VOST), Making of d’époque : featurette (4’44”, VOST), « Le Carnet de poursuite de Johns » : journal du chasseur de primes (2004, 7’12”, VOST), « Dark Fury : le développement de l’histoire » (2004, 1’30”, VOST), « Encyclopédie visuelle des chroniques de Riddick » : Cole Hauser nous guide dans l’univers de Riddick (2004, 2’18”, VOST), « Un aperçu de l’obscurité » : featurette (4’06”, VOST), Les soirées « Pitch Black » de Raveworld (2000, 20’38”, VOST), « Entrez dans le jeu » : démo du jeu vidéo « Les chroniques de Riddick : évasion de Butcher Bay » (2004, 1’49”, VOST), Bandes-annonces.