PINOT SIMPLE FLIC
France – 1984
Support : Bluray & DVD
Genre : Comédie
Réalisateur : Gérard Jugnot
Acteurs : Gérard Jugnot, Fanny Bastien, Jean-Claude Brialy, Jean Rougerie, Pascal Légitimus, Pierre Mondy
Musique : Louis Chédid
Image : 1.66 16/9
Son : Français DTS Master Audio 2.0
Sous-titres : Français
Durée : 89 minutes
Éditeur : Rimini Editions
Date de sortie : 02 mai 2023
LE PITCH
Gardien de la paix sympathique et maladroit, Robert Pinot décide de prendre sous son aile Marie-Lou, une jeune toxicomane originaire du même village que lui. Mais la jeune femme est sous l’emprise de Tony, un dangereux dealer. Le policier a déjà reçu de nombreuses réprimandes au cours de sa carrière, pourtant, il va prendre tous les risques dans une affaire qui pourrait lui coûter sa carrière… ou faire de lui un héros.
« Ah bin bravo la police ! »
La même année que son camarade Michel Blanc (Marche à l’ombre) et un an avant la copine Balasko (Sac de nœuds), Gérard Jugnot entérine la fin de la troupe du Splendide en signant, solo, sa première réalisation : Pinot Simple Flic. Un nouveau succès en salle (bien moins dans la critique) pour une première tentative toujours aussi sympathique.
Membre émérite de la troupe du Splendide et acteur populaire s’il en est, Gérard Jugnot passait finalement à la réalisation en 1984 pour le scénario préexistant de Pinot simple flic. Une démarche cependant qui rejoignait directement des réflexions personnelles du comédien qui avait imaginé justement écrire un film autour d’un simple policier de la rue. A une époque où les flics sont tous des durs vêtus de cuirs se castagnant dans les ruelles et sautant, félins, de toits d’immeubles en toits d’immeubles, Jugnot débarque en uniforme peu saillant, le képi vissé sur la tête. Bien entendu son Pinot est un agent bien franchouillard, amateur de charcuterie, de bonnes blagues misogynes et de racisme lourd, officiant maladroitement au sein d’un service secour constamment sur la brèche, mais pas vraiment beaucoup plus doué. Jugnot aime se donner des airs de beauf (la calvitie et la moustache y sont aussi pour quelque chose) et illustrer les aspects pas toujours les plus reluisants de la culture hexagonale. Mais il aime aussi gratter un peu sous la surface et offrir à ce type de figures des contours plus pathétiques et touchants, venant justement tempérer la rustrerie première.
Action Man
Petite comédie somme toute assez modeste où Jugnot apprenait son métier tout en creusant tranquillement le sillon des films à venir, Pinot simple flic réussit ainsi à mélanger constamment un regard assez tendre et réaliste (le manque de moyen consternant comme dans le L627 de Tavernier) sur le quotidien affligeant de ces fonctionnaires conspués par la population, tout en ne cachant jamais ses dérives sordides (la tentative de viol dans la cellule d’isolement) ou une bêtise crasse généralisée typique de la France profonde. Comme il ne cessera de le reproduire par la suite, Pinot est donc un brave gars, un peu triste, un peu con, qui va finir par réussir à imposer ses quelques valeurs en se dépassant, ici pour les beaux yeux d’une jolie junkie (Fanny Bastien mignonne mais c’est tout), quitte à aller jusqu’à concurrencer Belmondo sur son propre terrain dans une poursuite finale dont il finira la figure en sang, le corps en bout de course et une balle dans le bras. Entre comédie sentimentale et comédie plus franche avec une bonne succession de gags classiques et mécaniques, l’essai n’est effectivement jamais assez tenu, assez maitrisé et serré pour s’apparenter aux films cultes qui ont marqué ses débuts avec ses camarades des Bronzés, mais il reste un bon moment, assez modeste, léger et sincère, d’un réalisateur populaire en train de prendre ses marques.
Image
Comme indiqué sur la jaquette, le premier film de Jugnot profite d’un nouveau Master HD. Pas forcément un retour à la source manifestement (aucune indication à ce sujet) mais en tout cas un travail très bien effectué de nettoyage et de stabilisation. De quoi permettre au métrage de s’extraire d’un aspects vieillots assez injuste dus aux multiples diffusion tv pas toujours dans des conditions optimales, et d’imposer une photographie certes sobre mais précise et travaillée. La définition est de très bonne qualité faisant apparaitre quelques détails et surtout une profondeur jusque-là inédite, seuls quelques glissements du grain vers un léger bruit vidéo montrent les limites du dispositif.
Son
Le mono d’origine se voit désormais accompagné par un DTS HD Master Audio 2.0 parfaitement clair et équilibré. Aucune perdition à l’écoute et les dialogues se dotent d’une légère dynamique bienvenue.
Interactivité
Nouvelle collection dédiée à la filmographie de Gérard Jugnot chez Rimini avec un boitier amaray double glissé dans un fourreau cartonné. Bonne initiative de proposer une jaquette réversible avec d’un coté un habillage de collection et de l’autre l’affiche originale. Un boitier format DVD mais qui contient bien entendu aussi la copie Bluray avec deux suppléments hérités d’anciennes éditions. Une première rencontre avec le monsieur datant de 2001 (en préproduction de Monsieur Batignole) où il revient sur la naissance du projet, sa volonté de passer à la réalisation tout en préservant le plaisir de faire l’acteur et le regard particulier du film sur le métier de flic. Sincère et modeste, Jugnot évoque à peu de choses près les même points dans le document « Gérard Jugnot, artisan réalisateur – Partie 1 » avec cependant un propos qui s’étend aussi sur le suivant Scout Toujours.
Liste des bonus
Interview de Gérard Jugnot (2001, 27’), « Gérard Jugnot, artisan réalisateur – Partie 1 » (2013, 20’), Bande-annonce.