PING PONG
ピンポン– Japon – 2002
Support : Bluray & DVD
Genre : Drame, Sport
Réalisateur : Fumihiko Sori
Acteurs : Yosuke, Kubozuka, Arata Iura, Sam Lee, Shido Nakamura, Koji Ohkura…
Musique : Divers
Image : 1.85 16/9
Son : Japonais DTS HD Master Audio 5.1 et 2.0
Sous-titres : Français
Durée : 114 minutes
Éditeur : Spectrum Films
Date de sortie : 10 novembre 2023
LE PITCH
Peco et Smile sont des amis d’enfance de caractère littéralement opposé : le premier est turbulent et vantard alors que le second est humble et renfermé, à la limite de l’autisme. Le film nous présente leur vie par l’intermédiaire du plus fort lien qui les unit : le Ping Pong.
Backside
Resté inédit en France malgré son joli succès au Japon, Ping Pong est l’un de ces fameux films de sports, spécialité nippone, célébrant autant le dépassement de soi que l’amitié estudiantine. Un parmi d’autre peut-être, mais il s’agit aussi d’une adaptation de l’excellent manga de Taiyo Matsumoto, créateur d’Amer Béton.
Publié en France chez Delcourt, Ping Pong est sans doute surtout connu par chez nous pour son adaptation animée de 2014, particulièrement réussie, diffusée par différents accès sur des chaines spécialisées puis par France Télévision. Il faut dire que le style graphique extrêmement particulier, extravagant et anguleux et le sens marqué du mouvement du mangaka se prêtent de prime abord surtout à une version en dessin animé. Mais cela n’inquiète pas forcément le tout jeune réalisateur Fumihiko Sori qui se lance dans sa propre version « live » en 2002. Un débutant derrière la caméra (c’est là son premier long métrage) mais qui avait fait ses premières armes comme technicien des effets spéciaux, animateur de synthèse, en particulier sur un certain Titanic… C’est auréolé de cette expérience américaine qu’il réussit à s’imposer au Japon et à obtenir ce premier projet. Et là où au vu de certains délires graphiques de Matsumoto, cultivant les visions intérieurs fantaisistes des personnages, et le passif du réalisateur, on aurait pu s’attendre à une mise en exergue des capacités surréalistes des pongistes et des effets « manga » à la façon d’un Shaolin Soccer, sorti justement l’année précédente, le métrage se montre finalement très sage.
Gratte au filet
Les images de synthèse resteront ici cantonnées à une ou deux courtes idées visuelles (le saut en apesanteur, les apparitions d’ailes de papillon sur un joueur…) et aux balles elles-mêmes. L’ambition est surtout de raconter avec beaucoup de sensibilité la camaraderie mise à mal entre deux amis d’enfance dans le cadre du petit monde des compétitions lycéennes de ping pong. Peco l’extraverti (postures et attitudes typiques d’un héros de shonen) et Smile l’introverti (visage impassible et incontournables lunettes sur le nez) donc, qui s’étaient depuis longtemps forgé un équilibre immuable dans leur relation. Mais la révélation des talents enfouis de Smile et l’échec en compétition de Peco vont tout remettre en cause. Certes on y cause ici d’endurcissement par l’entrainement, de dépassement de soi, du besoin sain de compétition et de la galvanisation par l’esprit de club, mais Ping Pong s’avère plus fin que la moyenne lorsqu’il triture directement la nature même du sentiment amical et le besoin d’honnêteté et de reconnaissance entre les deux personnages. Non sans quelques clichés, totalement assumés, les dialogues face à l’horizon et les grands moments de retrouvailles s’avèrent aussi touchants qu’assez justes dans leurs postures adolescentes. Accompagné d’un sacré défilée de personnages secondaires tous parfaitement typés (dont Kong interprété par le chinois Sam Lee, vu dans Bio-Zombie et plus d’une centaine d’autres rôles), cette chronique de la jeunesse sportive, ne manque pas de charme et de sincérité.
Futur réalisateur de Vexille, Ichi et surtout des versions live de Ashita No Jô et Fullmetal Alchemist, Fumihiko Sori s’en sort plutôt bien. En particulier lorsqu’il structure ses très attendus match de ping pong, multipliant les angles de vus, les accélérations et les décélérations pour donner une sacrée intensité aux échanges de balles à la fois curieusement sobres, réalistes, et tout à fait spectaculaires. Une bonne petite performance.
Image
La copie de Ping Pong s’avère plutôt bonne avec ses cadres très propres, toujours stables et surtout un rendu des couleurs généreux et lumineux. L’esthétique très pop du film est parfaitement respectée et il reste plutôt appréciable d’observer l’excellente intégration des quelques images de synthèses (les balles en particulier), sans décrochage de piqué. La définition cependant aurait sans doute être plus poussée si la remasterisation avait été effectuée avec un nouveau scan à la source, mais en l’état le résultat est tout à fait confortable.
Son
Le film est proposé avec une piste stéréo idéale pour les petites installation télé, mais la prestation DTS HD Master Audio 5.1 est bien plus savoureuse. Certes cela ne change pas grand-chose dans la clarté des dialogues, mais les ambiances particulières des salles de sports (bruit des balles en arrières plans, des tennis qui crissent sur le sol…) sont admirablement rendues avec une pulsation plus musclée encore durant les matchs à la dynamique sonore vives et percutante.
Interactivité
En plus d’un fourreau cartonné, l’édition de Ping Pong propose en petit suppléments matériel une reproduction, petit format, du livret de presse original. Une attention toujours bienvenue.
Sur les disques Bluray et DVD l’éditeur à récupéré une présentation / analyse du film par Jasper Sharp, journaliste anglais de la BFI, tissant ses liens avec les codes du film de sport à la japonaise, et évoquant avec une certaine emphase les carrières du réalisateur et de ses acteurs. Coté français, c’est Malik, collaborateur d’Otomo qui revient à son tour sur les filmographies des noms les plus importants et qui lui s’intéresse surtout à la réflexion creusée du film sur l’amitié adolescente.
Liste des bonus
Fac-similé du livret de presse japonais, Essai vidéo de Jasper Sharp (13’), Présentation de Malik, journaliste pour Otomo Magazine (18’), Bandes-annonces.