PIG
Etats-Unis – 2020
Support : Bluray
Genre : Drame
Réalisateur : Michael Sarnoski
Acteurs : Nicolas Cage, Alex Wolff, Cassandra Violet, Adam Arkin…
Musique : Alexis Grapsas, Philip Klein
Durée : 91 min
Image : 2.39 16/9
Son : Français et Anglais DTS HD Master Audio 5.1
Sous-titres : Français
Éditeur : Metropolitan
Date de sortie : 10 mars 2022
LE PITCH
Un chasseur de truffes vit en ermite dans la nature sauvage de l’Oregon, quand l’enlèvement de sa truie truffière le pousse à retourner vers la civilisation à Portland où il devra faire face aux démons de son passé.
Pas si cochon
On n’aurait sans doute jamais pensé cela depuis des lustres et encore moins l’écrire, mais oui. Nicolas Cage is back dans l’un de ses meilleurs rôles loin de toutes les extravagances dont sa filmographie nous avait habituées.
On parlait de lui pour les prochains Oscar mais les votants ont omis (volontairement ?) sa candidature. Acteur boulimique au potentiel sympathique indéniable, il est capable de terminer une demi-douzaine de projets à l’année. Il lui arrive parfois comme aujourd’hui, de sortir des sentiers battus lorsqu’un projet lui fait de l’œil. Pig est de ceux-là. Le metteur en scène a beau avoir un curriculum vitae minimaliste à présenter hormis pour des projets télé, il offre une histoire atypique aussi simple et directe qu’étrange dans la narration et le traitement de son personnage. Il avoue ne pas avoir pensé forcément à son acteur principal dans la rédaction de son scénario mais Cage en producteur et tête d’affiche lui facilite grandement son financement. Tourné en une vingtaine de jours entre les forêts d’Oregon et les quartiers de Portland, le film s’offre une identité qui lui est propre, un parcours atypique, introspectif et … culinaire.
Balance ton porc
Divisé en chapitres portant chacun le nom d’une recette de cuisine, Pig intrigue par son pitch pas si linéaire que cela. Dès son intro, nous avons la sensation d’être devant un film soigné frappant par son esthétisme qui ne se démentira pas tout au long du visionnage où l’ambiance sonore et la texture visuelle sont d’une grande importance immersive. Il s’ouvre sur un Nicolas Cage en mode vieil ermite ; John Wick avait son chien à venger, lui à son cochon à retrouver. Son porc est son gagne-pain, c’est un chercheur de truffes dont les restos les plus prestigieux de la région s’arrachent ses découvertes. Alors forcément il est hors de question de le laisser dans la nature. Dit comme ça, rien de très motivant ni d’original sauf que le film s’offre le luxe d’amener différentes strates de lecture. Le spectateur découvre pour ne pas dire plonge dans le passé plutôt surprenant et énigmatique de ce personnage. Michael Sarnoski, réalisateur et scénariste choisit de ne pas expliquer, juste de montrer des bribes du passé façon puzzle. Il aime exploiter ses zones d’ombres aux détours de scènes et de dialogues : pourquoi vivre une vie qui n’est pas la nôtre, savoir affronter son vécu pour retrouver sa paix intérieure. Ici, point de rédemption en fin de parcours, la quête est un retour sur soi-même et la truie à retrouver, une métaphore du passé perdu. Forcément, le film tient sur son acteur principal. Engagé dans ses rôles, Cage, même s’il a pris les chemins de traverse du DTV et de la VOD, assume ses engagements (contrairement à un Bruce Willis déchu, se contentant d’apparitions au minimum syndical). Désavantagé physiquement par une bedaine prédominante et les ravages physiques du temps, il interprète son rôle tout en intériorité. Délaissant son jeu en roue libre, il n’est jamais aussi bon que lorsqu’il est bien dirigé. Sarnoski réussi à le canaliser pour en ressortir toute l’intensité de son personnage, le gaillard à un avenir prometteur. On comprend mieux pourquoi John Krasinski lui a confié les rênes de son bébé en le laissant réaliser le troisième volet de Sans un bruit. Il réussit à allier le grand spectacle, la tension et l’intimisme. Quant à Nicolas Cage, son prochain film où il joue son propre rôle en mode JCVD a tout du trip jouissif et décalé comme on aime. Hâte de voir les résultats.
Image
L’image est d’une précision exemplaire ! Pensé pour le cinéma, le scope est de toute beauté sur les plans larges mettant la nature en valeur tout comme elle est dans la précision sur ses gros plans. Les couleurs et ambiances volontairement froides sont d’une belle densité aux contours d’un piquet remarquable.
Son
Les pistes sont parfaitement équilibrées pour mettre en avant les ambiances sonores. Les scènes en forêt fourmillent de détails sonores aussi immersifs que feutrés en parfaite contradiction avec le milieu urbain beaucoup plus envahissant.
Interactivité
La rencontre avec le jeune réalisateur Michael Sarnoski nous livre sa vision sincère et personnelle de son approche filmique qui nous donne envie de suivre le gaillard sur ses prochains projets. Un module intéressant et novateur nous montre Nicolas Cage en mode “Top Chef” en train de nous préparer deux recettes en compagnie de grands chefs afin de préparer son rôle. Enfin, trois bonnes scènes coupées qui auraient pu être incluses dans le film complètent ces suppléments. Pour finir, un détail peut-être, mais qui devient de plus en plus rare sur les galettes, un joli menu animé nous met dans l’ambiance si particulière de ce film.
Liste des bonus
Rencontre avec Michael Sarnoski (17’), Recettes de cuisine avec Nicolas Cage (38’), Scènes coupées (7’), Bandes-annonces.