PEACEMAKER SAISON 1
États-Unis – 2022
Support : Bluray
Genre : Super-héros, Action, Comédie
Créateur : James Gunn
Acteurs : John Cena, Danielle Brooks, Freddie Stroma, Jennifer Holland, Steve Agee, Chukwudi iwuji, Robert Patrick, Nhut Le
Musique : Kevin Kiner, Clint Mansell
Image : 1.78 16/9
Son : DTS HD Master Audio 5.1 Anglais, Dolby Audio 5.1 Français, allemand, italien…
Sous-titres : Français, espagnol, néerlandais, finlandais…
Durée : 10×40 minutes
Éditeur : Warner Bros Home Entertainment
Date de sortie : 12 juillet 2023
LE PITCH
Laissé pour mort après sa confrontation avec Bloodsport lors de leur mission sur l’île de Corto Maltese avec la Task Force X3, Christopher Smith, alias le Peacemaker, a en réalité survécu. Il est retrouvé par l’équipe d’Amanda Waller afin de lui confier de nouvelles missions.
F*cked Up League
Prolongement surprenant de la version destroy de la Suicide Squad de James Gunn, Peacemaker prouve en une petite poignée d’épisodes que l’univers super-héroïque de DC n’est jamais aussi attachant que lorsqu’il s’éloigne des blockbusters pour grandes pointures. Beaucoup moins de classe certainement, mais clairement plus d’humanité et de mordant.
Il y a pire que faire partie de la Suicide Squad : ne plus en faire partie. Chien de garde commandité par Amanda Waller au sein de la Task Force afin d’être sûre que les agents restent (relativement) dans les lignes, Peacemaker n’était ni le personnage le plus brillant, ni le plus positif de la bande. Laissé pour mort après une ultime trahison, il est pourtant devenu le personnage principal de cette extension inattendue, mais finalement assez logique : une série, entière, totalement dédiée à ce super-héros patriotique incarné avec conviction et muscles par l’ex-catcheur (et formidable acteur) John Cena. On est loin ici des The Flash, Green Arrow et autres Smalville, puisque même s’il y est question de rédemption et de sauvetage (improbable) du monde, Peacemaker n’attire autour de lui que des bras cassés et des seconds couteaux à sa hauteur : entre nouveaux agents paumés, geeks assumés, tueuse en fin de carrière et chef de groupe aussi pincé qu’extraterrestre. Manquerait plus d’y ajouter Vigilante, sidecick de Peacemaker, et pour le coup authentique sociopathe en mal d’amour. James Gunn continue d’éprouver la recette qui ont fait le succès de ses Gardiens de la galaxie et de The Suicide Squad en formant une nouvelle bande amicale déglinguée, boiteuse, totalement dysfonctionnelle (et accessoirement dangereuse) au milieu de laquelle le personnage principal va se trouver une sorte de famille et peu-à-peu se reconstruire… comme il peut.
Plan B
Mais autant pour des questions de budgets plus réduits que par sa sélection de héros costumés ou non, mais surtout, généralement sans pouvoirs véritablement spectaculaires, Peacemaker tisse aussi des liens évidents avec le plus confidentiel mais jouissif Super où Rainn Wilson et Elliot (ex Ellen) Page en costumes trop serrés fracassaient du délinquant à coups de clef à molette. Ici aussi l’héroïsme des personnages, tentant de contrer un complot d’invasion planétaire d’insectoides belliqueux, tient moins de la grandeur d’âme, que de la maladie mentale, des problèmes d’égo ou d’un moyen d’évacuer leur violence. Et James Gunn semble profiter une nouvelle fois d’une carte blanche pour décrire l’arrière-cour ultra-violente, ultra-cul, ultra-vulgaire et assez conne de l’Amérique (made in DC ou non) dont Peacemaker ne serait que l’un des fiers représentants. Avec la verve et l’irrévérence qu’on lui connait depuis ses débuts dans la team Troma, James Gunn joue constamment la carte de la blague bien grasse, du coup de pied dans la fourmilière, mais toujours pour redorer et offrir de nouveaux contours à ce brave Christopher Smith, justicier bas du front, mais finalement extrêmement fragile (il s’effondre en pleur sur le « Would You Love a Creature Like Meeee » de Sister), peu sûr de lui, bêtement influençable et manipulable… Il doit surtout se construire malgré un père odieux (Robert Patrick plus inbouffable que jamais) ex-super vilain suprémaciste et adepte des théories du complot. Amusant d’ailleurs de la part du producteur / scénariste / réalisateur de donner corps dans la trame de la saison (une seconde serait envisagée et ça serait cool) aux pires délires de QAnon & cie, à multiplier les figures échappées de la white trash culture pour mieux les tourner en dérision et en porter aux nues les aspects les plus pathétiques.
Il ne faut jamais rien prendre au sérieux avec James Gunn, sauf la rude humanité de ses personnages, comme le prouve le formidable générique de la série, déjà culte, grand moment de danse kitch et WTF ? sur le DO You Wanna Taste It de Wig Wam. Et effectivement, une fois qu’on y a gouté, on ne peut plus résister.
Image
Nouveau programme Warner / DC en HD avec Peacemaker qui malgré son petit statut un peu particulier retrouve plus ou moins les palettes de couleurs habituelles et surtout une image fluide et pointue, creusée et relativement naturelle (tout a été tourné en numérique via des camera Arri Alexa 4K), mais avec de petits effets de banding sur certains effets spéciaux. Idem du coté des couleurs parfois relativement éteintes (là aussi, voir les autres show DC), mais avec des jaillissements plus chauds et contrastés qui font leurs effets. Pas de soucis de compression et surtout rien qui ne vient gâcher le visionnage pour des Bluray tout à fait solides et carrés.
Son
Toujours pas très généreux du côté des doublages avec des Dolby Digital 5.1 sobres mais efficaces, Peacemaker se montre beaucoup plus probant avec une version originale DTS HD Master Audio 5.1 nettement plus ample et plus généreuse. Que ce soit pour les morceaux de glam rock qui secouent les enceintes, les uppercuts et autres explosions de circonstance, la prestation se montre dynamique et percutante avec un effet bien senti par exemple pour les explosions sonores du casque de Peacemaker.
Interactivité
L’intégrale de la saison est répartie sur deux blurays chacun accompagné d’une partie des suppléments. Un petit coté auberge espagnole avec des items qui partent dans tous les sens mais toujours avec une bonne humeur assez communicative. On y trouve forcément quelques ersatz de making of (mais toujours assez courts) revenant sur les origines de la série et ses liens avec The Suicide Squad, le nouveau casting, les thèmes familiaux et les effets spéciaux, mais aussi pas mal de petites featurettes internet très promo ou tournées vers la blague comme cette lecture hautement dramatique de dialogues de comics par un Chukwudi Iwuji pénétré. Forcément, vu l’ambiance, le bêtisier de circonstance est assez long et plutôt drôle.
Liste des bonus
« Rendre le monde moins violent » : l’équipe de Peacemaker, « Problèmes d’adultes » : Peacemaker recherche la paix intérieure, « Peacemaker : Sous le casque » 7 membres de l’équipe du projet Butterfly, Les Membres de l’équipe, Sur le tournage avec Steve Agee, Lectures dramatiques de comics avec Chukwudi Iwuji, Bêtisier, Accès au stockage quantique, Peacemaker et Vigilante : Les Meilleurs Amis, « Que pensez-vous vraiment de Peacemaker ? », Danielle Brooks parle de l’Univers DC, Lecture de Tweets, Danse pour la paix, « Comment en avoir quelque chose à f**tre ».