PANIC ROOM

Etats-Unis – 2002
Support : UHD 4K & Bluray
Genre : Thriller
Réalisateur : David Fincher
Acteurs : Jodie Foster, Kristen Stewart, Forest Whitaker, Dwight Yoakam, Jared Leto, Patrick Bauchau…
Musique : Howard Shore
Image : 2.35 16/9
Son : Dolby Atmos Anglais, DTS HD Master Audio 5.1 Français, Allemand, Italien…
Sous-titres : Français, Anglais, Allemand, Italien…
Durée : 112 minutes
Editeur : Sony Pictures
Date de sortie : 26 mars 2025
LE PITCH
Meg s’installe avec sa fille dans une immense maison d’un quartier huppé à l’ouest de New York. Particularité de cette demeure : une pièce de sûreté au dernier étage, la « panic room », un véritable bunker où se réfugier en cas de menace extérieure. L’intrusion de trois cambrioleurs les oblige à s’y précipiter dès le premier soir…
En béton armé
Bien calé entre le révolutionnaire (dans tous les sens du terme) Fight Club et le traumatisant Zodiac, Panic Room est souvent un peu délaissé dans la filmographie on ne peut plus impeccable de David Fincher. Un simple exercice de style ? Sans doute oui, mais définitivement brillant et terriblement efficace.
Nouvelles propriétaires d’une riche demeure en plein cœur des quartiers huppés de New York, une femme et sa fille (diabétique… ça ajoute un peu de sel), sont attaquées en pleine nuit par trois cambrioleurs qui pensaient trouver une maison vide et donc un coup facile. L’affaire aurait dû être pliée sauf que ladite mansarde est équipée d’une panic room dans laquelle les deux protagonistes vont se ruer et s’enfermer… avec l’objet recherché justement par les malfaiteurs. Signé David Koepp (Mission : impossible, Snake Eyes, Hypnose…), le scénario est bien entendu une re-visitation assez classique du pur thriller américain en forme de Home Invasion. Une action presque exclusivement nocturne, un huis clos (ici double avec la pièce blindée) et un jeu du chat et de la souris qui induit moults rebondissements et variations dans les jeux de pouvoirs mis en place. Si les ressort même du récit ne seront jamais vraiment renversants ni particulièrement surprenants, le scénariste connait son affaire et va habilement crédibiliser ses personnages par quelques dialogues, quelques intentions, et plus particulièrement développer l’un des voleurs (Forrest Whitaker), faisant de lui un brave type poussé à bout (une histoire de divorce et de garde d’enfant) à même d’équilibrer un trio composé avec un fils de riche trop sûr de lui (Jared Leto, sur piles) et un professionnel adepte de la violence.
L’architecte
Associé à un casting hors pair mené par une toute jeune et déjà très convaincante Kristen Stewart et surtout la toujours parfaite Jodie Foster (remplaçant une Nicole Kidman blessée sur le tournage de Moulin Rouge), Panic Room avait tout pour devenir effectivement un bon petit film noir, relativement classique et efficient, mais pas forcément plus mémorable que cela. Ce n’était sans compter sur l’approche mathématique du perfectionniste David Fincher qui construit véritablement l’espace par sa mise en scène et son découpage. Après une première visite des lieux en compagnie des agents immobiliers, le décor va véritablement prendre vie durant un mémorable plan séquence suivant l’infiltration laborieuse des cambrioleurs et leur prise de contrôle des lieux. Symbolique, mais aussi parfait pour bien inscrire le plan des lieux dans la tête d’un spectateur qui n’aura dès lors plus besoin de rappel. Les plans d’ensemble, en grand angle presque froids, cohabitent avec des visions subjectives qui se meuvent au raz du sol, suivant les obstacles comme un serpent, traversant les murs, se confondant avec l’avancée d’un gaz explosif ou le courant électrique, transformant le décor en une structure presque organique. Des éléments à effets spéciaux en synthèse qui approfondissent considérablement certaines recherches de Fight Club et surtout la démarche équivalente proposée par Robert Zemeckis dans Apparences deux ans plus tôt. La force de cette mise en scène est la maitrise constante de son espace, apprivoisée autant par le numérique, les mouvements des personnages que le montage, et qui d’un piège étouffant va devenir peu à peu une zone de guerre, une succession de pièges mortels que l’héroïne finira par faire siens.
Habile et passionnant, le thriller n’est pas le film le plus complexe et profond de David Fincher certes, mais diable, quelle maitrise !
Image
20 ans après une sortie DVD, certes performante pour l’époque mais tout de même, Panic Room revient enfin dans nos salons avec un passage direct au format UHD. La promesse d’un nouveau scan 4K des négatifs et d’une restauration aux petits oignons. Promesse tenue : les cadres sont d’une propreté virginale, le relief et la profondeur sont omniprésents, les teintes sombres et glacées sont plus harmonieuses et solides que jamais et l’ensemble baigne dans un grain fin et délicat. L’apport du Dolby Vision permet au passage de jouer plus que jamais sur les zones d’ombres et peu éclairées à la différence de l’ancien master SD qui avait forcément tendance à écraser les arrière-plans.
La perfection… ou presque puisqu’à l’époque de la post-production du film les séquences à effets spéciaux numériques furent produites à partir d’une source 2K qui a forcément été upscallée ici. Quelques segments donc un peu moins pêchus, un peu plus doux, mais qui vraiment ne gêneront que les plus tatillons.
Son
Avec sa caméra extrêmement fluide et mouvante, ses séquences à haute tension et son atmosphère à couper au couteau, Panic Room est effectivement un film idéal pour une prestation Dolby Atmos. Une autre réussite à ajouter au crédit de cette édition, approfondissant considérablement la mise en scène du film, soulignant ses effets et ses excentricités sans jamais trop en faire. Les bruitages et les échos qui habitent la demeure donnent véritablement l’impression au spectateur d’être lui aussi au cœur de la demeure, tandis que les compositions inquiétantes d’Howard Shore nous enveloppent constamment. Riche, dynamique, spectaculaire et terriblement efficace, cette dernière se hisse au-dessus des DTS HD Master Audio 5.1, anglais ou français, proposés en sus.
Interactivité
David Fincher n’est pas particulièrement friand du principe des suppléments et autres documentaires (voir la nouvelle édition de Se7en), compliqué alors on l’imagine de le faire revenir pour enregistrer une nouvelle interview pour parler de Panic Room. Surtout qu’en 2004 l’édition DVD collector trois disques avait déjà déversé une masse considérable de documents pour les fans et les cinéphiles. Ils sont tous repris ici, répartis sur le Bluray du film et un second Bluray bonus, en SD légèrement retravaillée donc, et dans cette forme un peu brute d’un déluge de featurettes et de documents d’archives. Ceux-ci s’attardent très souvent sur la mise en place et les différentes techniques utilisées pour les plans à effets spéciaux, où prennent le temps de suivre l’enregistrement (en multi-angle) de la bande originale. Explications techniques diverses, rencontre avec le monteur son, prévisualisations animées signées Fincher, au milieu il y a aussi en effet un très solide making of de presque une heure qui suit le tournage de A à Z avec une rare ferveur. On se promène, on picore, on apprécie souvent le ton didactique et clair, mais pour ceux qui veulent un exercice plus précis et plus structuré le film peut être accompagné de trois commentaires audios différents (sous-titrés en français), l’un confié aux acteurs, l’autre au scénariste et le principal à un David Fincher passionnant.
Liste des bonus
Commentaires audio de Jodie Foster, Dwight Yoakam et Forest Whitaker, Commentaires audio de David Fincher, Commentaires audio de David Koepp et William Goldman (scénaristes), Découpage de scènes (45’), Featurette multi-angles (2 angles avec 4 pistes audio, 38’), Le tournage de Panic Room (52’), Effets de maquillage (9’), Les vraies safe room (6’), Briser le miroir (2’), Les effets visuels (82’), Bande-son (35’), Conception sonore : Sur la bande son (15’), Intermédiaire digital (11’), Super 35 – Explication technique (35 pages de textes en français), Analyse des séquences : script/storyboard/plans secondaires/images brutes/essais (7’), Teaser et Bandes-annonces.