NOS ÂMES D’ENFANTS
C’mon C’mon – États-Unis – 2021
Support : Bluray
Genre : Drame
Réalisateur : Mike Mills
Acteurs : Joaquin Phoenix, Woody Norman, Gaby Hoffman, Scoot McNairy, Molly Webster…
Musique : Aaron & Bryce Dessner
Durée : 110 minutes
Image : 1.66 16/9
Son : Anglais et français DTS HD Master Audio 5.1
Sous-titres : Français
Éditeur : Metropolitan
Date de sortie : 26 mai 2022
LE PITCH
Journaliste radio, Johnny interroge des jeunes à travers le pays sur leur vision du futur. Une crise familiale vient soudain bouleverser sa vie : sa sœur, dont il n’est pas très proche, lui demande de s’occuper de son fils, Jesse. Johnny accepte de le faire mais n’a aucune expérience de l’éducation d’un enfant. Entre les deux débutent pourtant une relation faite de quotidien, d’angoisses, d’espoirs et de partage qui changera leur vision du monde…
Dur, dur d’être un papa !
Première d’une longue et fructueuse collaboration entre l’artisan Gilles Grangier et l’acteur ouvrier Jean Gabin, La Vierge du Rhin ne se hisse pas encore aux hauteurs à venir mais porte forcément la marque d’un cinéma bien fait, solide et élégant.
Pour son quatrième film, le trop rare Mike Mills se tourne de nouveau vers la jeunesse et la chronique familiale avec C’mon, c’mon sorti l’an dernier en salles. Porté par son surprenant duo composé de Joaquin Phoenix et de l’enfant Woody Norman, le film avec son sublime noir & blanc et son authenticité revêt l’aspect d’un documentaire touchant et inspirant. Mike Mills est un cinéaste qui aime prendre son temps ! Démarrée en 2005 avec Thumbsucker, sa filmographie ne contient en effet que trois autres films : Beginners (2011), 20th Century Women (2017) et donc C’mon c’mon (Nos âmes d’enfants en français…), qui vient d’être édité en Blu-Ray chez Metropolitan. Dans ce dernier long-métrage, Mills donne à Joaquin Phoenix un nouveau rôle surprenant de quadragénaire célibataire et sans enfants, qui pour rendre service à sa sœur se retrouve papa de substitution d’un enfant complexe et intelligent qui lui fera voir la vie sous un autre angle.
Consacré comme l’un des meilleurs acteurs de notre époque et oscarisé pour Joker en 2020, Phoenix marque une nouvelle fois l’œuvre de son empreinte dans un rôle tout en pudeur et simplicité, le film cherchant à s’ancrer dans une réalité soulignée par la photographie de Robbie Ryan (Moi, Daniel Blake) qui donne un ton documentaire. Tout comme la présence d’acteurs non-professionnels notamment lors des interviews des jeunes par notre journaliste-baby-sitter et d’une BO exquise mélangeant grands standards de la musique classique, du blues et des œuvre plus contemporaines.
Come on, Come on !
Marqué par un rythme lancinant, le film repose avant tout sur la qualité des dialogues et de ses interprètes. Gabby Hoffman (Transparent) signe ainsi une forte jolie composition de mère Rock and roll dévouée mais au bord de la crise de nerfs. Et comment passer sous silence la révélation Woody Norman (aperçu dans Poldark) qui du haut de ses treize ans tient la dragée haute à ses collègues et leur pique la vedette !
Car le film de Mills est une véritable ode à la jeunesse américaine (le film passe de Los Angeles à New-York, en passant par Détroit et La Nouvelle-Orléans) à qui les journalistes donnent justement la parole pour exprimer leurs doutes et leurs espoirs pour l’avenir. Un avenir qui n’a jamais semblé aussi sombre dans ce monde où la guerre et la crise climatique font rage et dans ce pays, les États-Unis, marqué par les tueries de masse et un conservatisme réactionnaire. Et la force du film est que malgré ce contexte, il parvient à nous redonner espoir en cette jeunesse. « Come on, come on », lance d’ailleurs justement le petit Norman à la fin du film comme une exhortation à avancer coûte que coûte et à croire en ses rêves.
Même si la quatrième réalisation de Mike Mills aurait sans doute pu gagner en efficacité avec un montage plus cohérent, il signe ici un film de qualité, intelligent et émouvant où tous les acteurs, des plus petits aux plus grands, sont au diapason. Une œuvre rafraîchissante et foncièrement positive qui fait du bien !
Image
La version numérique proposée est de toute beauté grâce à une définition impeccable et une image superbe. Le noir et blanc avec ses nuances de gris est parfaitement contrasté.
Son
Le DTS-HD Master Audio 5,1 propose un son clair et dynamique sur les deux versions, même si notre préférence ira vers la VO, plus naturelle.
Interactivité
Le commentaire audio du film par le réalisateur était la pièce maîtresse des suppléments…mais aucun sous-titre n’étant proposé, cela réduit évidemment son intérêt.
On se contentera donc des treize minutes de bonus, avec plusieurs featurettes. Le réalisateur et les acteurs ont la parole, et on apprend que l’improvisation était de mise sur le tournage, Mills la recherchant et s’en servant. Les rapports entre Phoenix et Norman semblent avoir été aussi complices que durant le film, et Mills s’est dit « intimidé » par le petit bonhomme et son professionnalisme !
Liste des bonus
Making-Of (8′), Connexion (1′), Direction (1′), Commentaire audio en VO, Film-annonce (1′).