NIGHT SWIM
Etats-Unis – 2023
Support : Bluray
Genre : Horreur
Réalisateur : Bryce McGuire
Acteurs : Wyatt Russell, Kerry Condon, Amélie Hoeferle, Gavin Warren, Jodi Long, Eddie Martinez…
Musique : Mark Korven
Image : 2.39 16/9
Son : DTS HD Master Audio 7.1 Anglais, DTS High Resolution 7.1
Sous-titres : Français, allemand et anglais
Durée : 98 minutes
Éditeur : Universal Pictures Home Entertainment
Date de sortie : 15 mai 2024
LE PITCH
Ray Waller est un ancien joueur de baseball qui a dû abandonner sa carrière en raison d’une maladie dégénérative, lors de son emménagement dans une nouvelle maison, avec sa famille : sa femme Eve, leur fille Izzy et leur plus jeune fils. Ray, contre toute attente, ne désespère pas de reprendre sa carrière et persuade toute la famille que la piscine qui se trouve dans le jardin sera parfaite pour sa rééducation et pour ses enfants. Mais cette maison cache un lourd passé et ils vont sans le vouloir réveiller une force malveillante qui va tous les précipiter aux tréfonds de l’horreur absolue.
« J’ai touché le fond de la piscine »
Après Megan et Insidious Red Door, les patrons du box-office horrifique confirment leur union avec Night Swim, nouvelle proposition high concept qui réunit toutes les marottes des deux maisons. A tel point d’ailleurs qu’en dehors de quelques remous à la surface, ça barbote calme dans la fameuse piscine.
Une famille américaine tout ce qu’il y a de plus carte postale (un mari, sa femme, et leurs enfants une fille et un garçon… parfait) s’installe dans une nouvelle maison quelque part dans une banlieue cossue. Pas tout à fait le bonheur, mais plutôt une retraite afin de reconsolider les liens après la découverte de la sclérose en plaque du paternel, obligé d’abandonner sa carrière de joueur de baseball professionnel. La vie retrouve son cours, mais des forces maléfiques sont à l’œuvre et vont offrir une guérison miraculeuse à un tarif substantiel. Un nouvel épisode des aventures de la famille Lambert ? Et non, ce n’est pas un Insidious (pourtant jusqu’au sacrifice final c’est plus que troublant) puisque dans Night Swim c’est la piscine qui est hantée. Un nouveau pitch idéal pour Blumhouse / Atomic Monster qui peuvent marier là tranquillement tous les clichés et les codes de leurs catalogues respectifs, récupérés d’un court métrage qui avait fait son petit effet en 2014. Mais ce dernier ne durait que quelques toutes petites minutes et le jeune réalisateur Bryce McGuire a bien du mal à étendre de manière convaincante son dispositif de base, forcément autant limité par la taille du bassin que par ses capacités de scénariste et de réalisateur.
Trop chlorée
En dehors d’une partie de « marco polo » où la voix d’un bel adolescent venue dragouiller la grande se transforme en menace sépulcrale, la poignée de brasses menaçantes (avec apparitions d’ombres et lumières qui s’éteignent), les clapotis menaçants et la profondeur à géométrie variable se répètent inlassablement dans un ennui poli. Et ce ne sont pas les deux apparitions de créatures démoniaques / noyées, relativement hors-sujets et mal intégrées dans l’image qui vont réchauffer la température de l’eau. Ni même cette tentative de noyade où un simple jeu dévie vers un rapport de force beaucoup plus menaçant, très très loin en l’occurrence de l’efficacité dérangeante de la séquence culte de l’excellent Trauma (1974) de Dan Curtis. Pas de quoi devenir aquaphobe surtout que l’ensemble est de nouveau baigné dans une mythologie rabâchée de source maudite, de vieux culte oublié et d’anciens propriétaires flippants découverts en surfant trois minutes sur internet. Lointain rejeton éreinté du classique Poltergeist que les deux studios ne savent plus comment recycler, Night Swim ne réussit même pas à sauver les meubles avec son petit drame familial, entre culpabilité, besoin de reconnaissance et égoïsme douloureux du père, incarné dans des personnages monolithiques et prévisibles, ne donnant que peu de matière à des acteurs normalement plutôt convaincants comme Wyatt Russell (Monarch, Falcon et le soldat de l’hiver…) et Kerry Condon (Les Banshees d’Inisherin). Espérons qu’ils ont au moins pu faire un peu de bronzette entre deux prises.
Image
Production carrée, pour ne pas dire de série, capturée sur Arri Alexa 35, Night Swim profite d’un transfert numérique naturellement solide. La définition est soignée et creuse, le piqué toujours appuyé, les textures bien marquées et les couleurs profitent d’une palette maitrisée. Même les séquences sous l’eau, pleines de distorsions et des flous volontaires, s’avèrent très efficace. Techniquement rien à redire donc.
Son
La version originale DTS HD Master Audio 7.1 est une excellente prestation, claire, nette, mais surtout particulièrement enveloppante et effective. Avec ses effets de pas, ses miaulements de chats ou ses échos surnaturels qui sortent de toute part, elle sauve même à quelques reprises les effets très lourdauds de la mise en scène. Doublé sans beaucoup d’âme (pas plus que les acteurs US il faut dire), la version française DTS High Resolution 7.1 est elle aussi de bonne tenue.
Interactivité
La petite poignée de suppléments proposée semble tout autant répondre au cahier de charges de l’éditeur que le film à celui du studio Blumhouse. On se retrouve donc avec un enchainement de quatre featurettes standards célébrant les productions Blumhouse / Atomic Monster, revenant sur le concept grave novateur, sur la difficulté de tourner dans l’eau, sur la création des entités aquatiques, sur la super ambiance entre les acteurs et bien entendu l’expérience enrichissante d’avoir participé à un nouveau classique du genre. Déjà vu quand tu nous tiens…
Le commentaire audio du réalisateur Bryce McGuire, très poli, n’en reste pas moins bien plus intéressant. Manifestement ravi d’être là, il réagit joyeusement aux différents éléments du film pour évoquer le scénario, la production, les choix techniques, quelques anecdotes etc…
Liste des bonus
Commentaire audio avec Bryce McGuire, Maitres de la peur (7’), Démons des abysses (7’), Dans les profondeurs (6’), Marco Polo (4’).