NASHVILLE LADY

Coal Miner’s Daughter – États-Unis – 1980
Support : Bluray & DVD
Genre : Drame
Réalisateur : Michael Apted
Acteurs : Sissy Spacek, Tommy Lee Jones, Levon Helm, Phyllis Boyen, William Sanderson
Musique : Loretta Lynn
Durée : 124 minutes
Image : 1.85 16/9
Son : Anglais DTS HD Master Audio 5.1 & 2.0, Français DTS HD Master Audio 2.0
Sous-titres : Français
Éditeur : Rimini Editions
Date de sortie : 07 juin 2022
LE PITCH
Née dans une famille de mineurs, au cœur d’un village du Kentucky, Loretta se marie à 13 ans avec Doolittle Lynn. Décelant chez elle un véritable talent de chanteuse, il lui offre une guitare et l’encourage à se produire sur scène. Elle deviendra l’une des plus grandes vedettes de la Country Music.
Country Girl
Chouchoute de l’Amérique rurale et légende vivante de la country Loretta Lynn et son ascension digne du grand rêve américain aura eu les honneurs d’un grand biopic inspiré de sa propre biographie. Et qui de mieux pour l’adapter à l’écran… qu’un anglais !
You Ain’t Woman Enough (To Take My Man), Don’t Come Home A-Drinkin (With Lovin’ on Your Mind), One’s on the Way, Fist City et Coal Miner’s Daughter font parti des grands tubes de Loretta Lynn, authentique icone de la country music qui naturellement n’a pas forcément eu de grands échos en dehors des Etats-Unis. Pourtant à l’écoute, on y reconnait aisément quelques mélodies déjà entendu à la radio ou dans d’autres films américains. Une superbe voix, des mélodies accrocheuses, un accent du Kentucky à couper au couteau et des récits qui content ses racines, sa vie de couple (parfois houleuse), sa famille et sa culture. Le titre de sa biographie reprise pour celui du film, Coal Miner’s Daughter, affirme ainsi ses origines modestes de fille d’ouvrier. C’est d’ailleurs toute la force du long métrage qui prend son temps pour approcher le moment où la vie de la dame va basculer, s’attardant longuement sur sa rencontre à 13 ans avec son futur mari, leurs premières années difficiles à élever quatre enfants (bientôt six) et à joindre tout simplement les deux bouts. Sans misérabilisme mais sans naïveté non plus, Nashville Lady n’hésite pas à décrire l’amour protecteur mais étouffant de parents déjà bien en dessous du niveau de pauvreté, une lune de miel bien triste et le machisme bêta du brave Doolittle, surnommé Doo.
La voix du cœur
C’est lui d’ailleurs qui va percevoir le potentiel de sa femme, lui offrant une guitare pour son anniversaire avant d’investir tout son temps et son argent pour lui produire un disque et la faire connaitre. Des gens simples, sans être péjoratif, à la gloire fulgurante mais pas toujours aisé à gérer en particulier lorsque Lynn commence à s’affirmer et prendre son indépendance. Sans doute plus que l’écho de sa musique, presque laissé en arrière plan en dehors de quelques prestations troublantes où Sissy Spacek reprend le répertoire avec sa propre voix, c’est le réalisme social du film qui lui donne son identité. Pas de paillettes ou de grande envolée sur le stardom, le film insistant même sur l’épuisement dangereux de la chanteuse à cause du rythme des tournées, pour un biopic qui s’avère surtout un très joli portrait de femme, passionnée et courageuse, mère de famille et artiste accomplie, qui valut à l’excellente Sissy Spacek, toujours fluette et fragile, un Oscar de la meilleure actrice, précédé d’un Golden Globe et suivi d’un BAFTA. Sans doute alors qu’il fallait effectivement se tourner vers un réalisateur étranger pour servir au mieux le propos du film. Cinéaste anglais qui s’était fait connaitre pour Stardust et Agatha, Michael Apted (Gorky Park, Gorille dans la brume, Blink…) signait là son premier film américain. Son regard extérieur, presque documentariste, évite presque tous les clichés et surtout la bête apologie ou les accentuations dramatique gratuites. Un petit film tout en nuances.
Image
Sorti en Bluray aux USA en 2014, le master HD de Nashville Lady commence à prendre un peu d’âge. Remasterisation uniquement numérique sans aucun retour à la source, la copie est forcément un peu marquée par quelques bruits vidéo et une définition un poil en retrait. Cependant pas d’utilisation trop abondante de filtres et autres lissages intempestifs, les cadres sont effectivement très propres mais préservent leur relief et leurs matières. Les couleurs sont bien plus présentes que sur les anciennes sorties DVD, mais les contrastes sont là aussi parfois un peu trop doux.
Son
Si la piste française, anecdotique est uniquement présentée dans un DTS HD Master Audio 2.0 simple et clair, la version originale y ajoute un mix DTS HD Master Audio 5.1. Plutôt surprenant puisque s’il reste assez discret dans les séquences dramatiques, avec quelques détails ajoutés sur les arrières, il se déploie avec beaucoup de générosité lors des performances musicales. Une jolie amplitude, digne d’un live, avec là encore une clarté délicate.
Interactivité
Comme pour les éditions anglo-saxonnes, mais avec un Digipack largement plus réussi, Rimini reprend directement les bonus produits il y a quelques années pour une sortie DVD collector. Les bonus vidéo sont donc en SD mais reste très intéressant avec une interview de la véritable Loretta Lynn par le réalisateur Michael Apted dans laquelle elle évoque son rapport particulier au film, l’aide apportée à Sissy Spacek et sa difficulté à revoir certaines scènes presque trop réussies et proches de son vécu. Le réalisateur est toujours en place pour échanger ensuite avec Tommy Lee Jones qui délivre quelques anecdotes, entre autres, sur sa rencontre rocambolesque avec le véritable Doolittle Lynn. Reste enfin un commentaire audio enregistré par Sissy Spacek ou Apted joue encore les simples présentateurs, lui laissant le soin de revenir sur sa longue préparation, son travail vocal, son amitié avec Tommy Lee Jones et l’ambiance très particulière d’un tournage dans des régions des USA où les équipes de tournage étaient accueillis parfois avec des coups de fusils…
Liste des bonus
Commentaire audio de Sissy Spacek et Michael Apted (2003, VOST), Interview de Loretta Lynn par Michael Apted (2003, 14’08”, VOST), Interview de Tommy Lee Jones (2003, 9’45”, VOST).