MUTRONICS
The Guyver – États-Unis – 1991
Support : Bluray
Genre : Science-fiction, Action
Réalisateur : Screaming Mad George, Steve Wang
Acteurs : Mark Hamill, Michael Berryman Vivian Wu, Jack Armstrong, Jimmie Walker, Spice Williams-Crosby, David Gale, Jeffrey Combs
Musique : Matthew Morse
Durée : 99 minutes
Image : 1.77 16/9
Son : Français et Anglais en DTS HD Master Audio 2.0
Sous-titres : Français
Éditeur : Le Chat qui fume
Date de sortie : 19 avril 2022
LE PITCH
Los Angeles, années 1990 – Un jeune homme, Sean Barker, découvre accidentellement un étrange appareil, le Guyver. Cet artefact peut se transformer en armure, conférant à celui qui la possède des pouvoirs considérables. Le Guyver est activement recherché par les Zoanoids, des extraterrestres belliqueux. Avec l’aide de Mizuki, sa petite amie, et de Max Reed, un agent de la CIA, Barker devra affronter les Zoanoids…
Le gars vert
A une lointaine époque où la folie manga n’était encore que frémissante en occident débarquait sur les écrans (enfin surtout en vidéo) Mutronics, alias The Guyver, adaptation improbable d’un shonen noir et brutal par le spécialiste des SFX punk Screaming Mad George. A l’arrivé une vaste farce en latex avec un Mark Hamill à moustache. Irrésistible.
Si effectivement The Guyver de Yoshiki Takaya fait partie des premiers mangas à connaitre une présentation sérieuse en occident avec une première traduction en mode comics par Viz Media (alors précurseur sur le marché américain), il est assez difficile de s’imaginer comment un studio américain a pu, en ce toute début des années 90, s’imaginer en livrer une adaptation à l’écran. Grand amateur du medium, le producteur et réalisateur Brian Yuzna (il produira aussi quatre ans plus tard l’excellent Crying Freeman de notre Gans national) se lance pourtant dans l’aventure, en association avec la Shochiku Films, et confie le bébé au prodigue des effets spéciaux Screaming Mad George, émigré japonais qui sera passé de la scène musicale trash aux maquillages les plus cradingues et débridés des Freddy 3 et 4, Society ou Bride of Re-animator. Aidé de son copain Steve Wang (Gremlins 2, Freddy 5) croisé sur le tournage de Predator, ils mettent un point d’honneur à rendre hommage aux design ultra typés et déjà assez dégénérés du manga. Des effets de transformations bien organiques, des insectes géants ou mutants monstrueux certes rendus en costumes latex, mais qui font clairement la nique à ceux des streums Rahzar et Tokka du blockbuster Les Tortues Ninja II sorti la même année. La grande réussite technique du film restant la réalisation extrêmement soignée, et là encore particulièrement fidèle, de la bioarmure du Guyver venant se greffer sur la peau de son hôte. Cependant, malgré quelques petits effets craspecs, voir même ou deux glissements vers le gore léger, le film s’écarte largement du ton sombre et imperturbablement sérieux du manga, pour s’engouffrer dans la grosse pochade rigolarde.
Les mutants sont tombés sur la tête
Les fameux vilains monstres, les Zanoïdes, n’ont rien de flippant puisqu’ils passent leur temps à faire des blagues pourries et à se dandiner dans les couloirs, tandis que le jeune et fade héros prend quelques pauses de karaté pour faire la blague. Semi-parodie visionnaire des Power Rangers à venir ou divertissements hip-hop (oui un monstre s’essaye au rap), Mutronics est un pur film d’exploitation encore baigné dans les années 80 et sa décontraction éhontée, dérivant les nombreuses bastons spectaculaires en match de catch aux projections surdimensionnées, transformant un script crétin et lacunaire en suite ininterrompue de poursuites plus ou moins molles et en succession de cabotinages hilarants. Si le jeune couple de héros, Jack Armstrong, déjà oublié, et la jolie Vivian Wu (The Pillow Book) manifestement peu inspirée, sont plus agaçant qu’autre chose, le reste du casting, hétéroclite au possible, est un pur bonheur de bisseux avec en tête de mire la gueule cassée de Michael Berryman (La Colline a des yeux), l’extravagance libidineuse de David Gale (Re-animator et sa suite) et l’indispensable Jeffrey Combs en scientifique allumé répondant au doux nom de Docteur East (les connaisseur apprécieront). Mais c’est bien entendu le nom de Mark Hamill, posé en très gros sur l’affiche qui assit la réputation du film. La star de Star Wars alors en plein creux mais qui pourtant affirme encore et toujours ses talents d’acteurs tout en assumant pleinement le second degré de l’objet et sacrifiant même de son corps (non on ne parle pas de la moustache) en se transmutant de manière spectaculaire en blatte géante bien dégueux. Délicieux comme dirait l’autre.
Image
Étonnement, Mutronics s’en sort plutôt bien sur support HD lui qui a longtemps traîné une image de simple DTV. Certes quelques points blancs et restes de griffures persistent mais la source est assez propre avec un retour de sensations cinéma très appréciables soulignées par une définition bien tenue avec des noirs profonds et stables et un piqué rigoureux. Les couleurs ont, elles aussi, retrouvé toute leur intensité.
Son
Présenté en DTS HD Master Audio 2.0 les pistes française et anglaise d’origines ont manifestement profité aussi d’un nettoyage efficace. Aucune instabilité ou perdition à noter, les mix sont clairs et assez bien balancés avec quelques effets de dynamisme assez naturels sur les enceintes latérales. Bien entendu le doublage local reste dans son jus… C’est-à-dire à côté de la plaque, mais source de nostalgie pour tous ceux qui l’avaient découvert à l’époque en VHS.
Interactivité
Simple boitier amaray pour Mutronics ce qui n’a rien de grave (et c’est moins cher). Par contre on est un peu déçu de ne pas retrouver ici la courte interview de Brian Yuzna enregistrée par Arrow Video. Pour le coup l’éditeur français le remplace par une présentation de Julien Sévéon qui rappelle les origines manga de The Guyver, la personnalité atypique de Screaming Mad George et un résultat tout du même assez probant au vu du budget. A noter une petite erreur puisque ce dernier n’a absolument pas participé à la suite, uniquement son collègue Steve Wang.
Liste des bonus
The Guyver par Julien Sévéon (16’), Film annonce.