MUTANT
Night Shadows – Etats-Unis – 1984
Support : Bluray & DVD
Genre : Horreur
Réalisateur : John « Bud » Cardos
Acteurs : Wings Hauser, Bo Hopkins, Jody Medford, Lee Montgomery, Marc Clement
Musique : Richard Band
Image : 1.77 16/9
Son : Anglais et français DTS HD Master Audio 2.0 mono
Sous-titres : Français
Durée : 99 minutes
Éditeur : Rimini Editions
Date de sortie : 25 mai 2023
LE PITCH
Deux frères, Josh et Mike, débarquent pour quelques jours dans une petite ville du Texas. Ils découvrent que de nombreux habitants sont morts récemment ou portés disparus. Lorsque Mike disparaît à son tour, Josh fait équipe avec le shérif local et une institutrice pour le retrouver.
Un Weekend chez les contaminés
Encore une petite perle, modeste mais bien agréable, qui fit quelques bons souvenirs aux abonnés des vidéoclubs de quartier, avec La Nuit des mutants, redevenu ici plus sobrement, Mutant, film d’horreur lorgnant ouvertement vers les classiques de George A. Romero mais mis en boite par le cowboy John « Bud » Cardos.
Un homme qui a tout fait ou presque sur les plateaux de tournage, connu autant comme cascadeur, simple transporteur / chauffeur (sur Memento ou La Secrétaire) et même assistant réalisateur pour un certain Sam Peckinpah sur sa Horde Sauvage ! A force de ténacité et d’efficacité, le bonhomme a même réussi à passer directement à la mise en scène sur des Bis modestes mais toujours honorablement tenus comme le sympathique L’Horrible invasion où William Shatner défend la ville contre une armée d’araignées ou The Dark où il remplaça au pied levé un Tobe Hopper fâché avec la production. C’est d’ailleurs plus ou moins la même chose qui advient sur Mutant puisque c’est le jeune cinéaste Mark Rosman, alors révélé par le curieux slasher The House on Sorority Row, qui claqua la porte après quelques jours de tournage. Toujours dispo, toujours prêt, Cardos reprend la main et doit se dépatouiller d’un scénario pas bien transcendant qui déverse joyeusement tous les poncifs habituels du film d’horreur lambda des 80’s : deux frangins débarquent dans une ville paumée, doivent se dépêtrer des culs terreux à l’humour bien lourd (voir dangereux) avant de découvrir quelques cadavres dans les ruelles et même une épidémie dû à des rejets pollués (grand message écologique) qui menace toute la population… voir même le monde. Avec des idées piquées à droite à gauche et un déroulé rapidement ronronnant puisque bien entendu « personne ne les croit ! », Mutant aurait aisément pu passer à la trappe si le metteur en scène n’avait pas musclé un peu le programme.
Déchets toxiques
Pas forcément avec des effets gores qui resteront malheureusement aux abonnés absents, mais avec un suspens bien troussé habité par un mélange de ténèbres et de brouillards bienvenu, une action plus pêchue que la moyenne (un peu de castagne et quelques cascades en voiture) mais aussi un humour décalé qui teinte Mutant d’un second degré impassible bienvenue. La séquence durant laquelle la scientifique (trop curieuse) énumère les symptômes de l’étrange mutation tandis que son collègue se transforme progressivement en arrière-plan n’est pas sans rappeler l’un des nombreux gags hilarants de Y a-t-il un pilote dans l’avion ?. De même, la masse interminable de hasards malheureux et de malchances qui frappe le sympatoche Wings Hauser (bien moins flippant que dans Vice Squad), passant son temps à se prendre des cadavres sur la tronche, à être emmerder par les bourrins locaux et qui plus est suspecté par le shérif vétéran incarné par Bo Hopkins (lui aussi habitué du ciné de Pekinpah), finit presque par tourner à l’humour de répétition. Mais certainement que Mutant n’aurait pas connu sa petite heure se gloire sans cette dernière demi-heure beaucoup plus nerveuse où les zombies énervés du films se mettent à sortir de toutes la ville et à s’en prendre au héros et sa récente dulcinée qui tentent coûte que coûte de s’échapper d’une ville qui rejoue en mode deadite les grandes moments de La Nuit des morts vivants et de Zombies. Dont une séquence d’éviscération bien connue où se sont des gamins bleutés qui dévorent allègrement un ancien camarade de classe dans les toilettes de l’établissement.
Pas cassant, pas pompeux, sans grandes prétentions, Mutant a finalement été emballé avec soin et un certain savoir-faire offrant un spectacle bis bien agréable. On ne lui en demandait pas plus.
Image
Petit chanceux, après de longue année d’exploitation dans des copies très sombres et très abimées, ce Mutant a eu les honneurs d’une toute nouvelle restauration effectuée, à priori, à partir d’un scan 4K des négatifs. La différence est éclatante avec une netteté totalement inédite et une visibilité enfin confortable. Les couleurs aussi reprennent du poil de la bête tandis que les cadres, débarrassés de nombreuses scories imposent une grande propreté. Trop peut-être, car le grain et les matières sont souvent très en retraits et certains plans semblent même avoir été passés à la truelle d’un logiciel lisseur peu élégant. Dommage.
Son
Très « vidéoclub » le doublage et son mélange d’excès et de mollesses rappellera inévitablement la bonne époque de l’exploitation VHS du film, mais le mix DTS HD Master Audio 2.0 reste efficace. De son coté, la version originale plus dynamique et claire laisse tout de même entendre des variations de captations (distance, intensité…) qui là rappellent les faiblesses du budget initial.
Interactivité
Proposé dans la collection des petits classiques du fantastique regroupés par Rimini Editions, Mutant en reprend le packaging toujours soigné avec disques Bluray et DVD glissés dans un digipack bien solide avec fourreau cartonné. Pas de supplément vidéo autre que la bande annonce mais comme toujours un livret bien complet concocté par Marc Toullec qui fait autant office de making of que de portrait du réalisateur, autre prince du ciné d’exploitation.
Liste des bonus
Le livret « John ‘Bud’ Cardos, le cow-boy dans l’horreur » rédigé par Marc Toullec (24 pages), Bande annonce.