MURDER PARTY
France – 2022
Support : Bluray
Genre : Comédie
Réalisateur : Nicolas Pleskof
Acteurs : Alice Pol, Eddy Mitchell, Miou-Miou, Pablo Pauly, Gustave Kervern, Sarah Stern, Pascale Arbillot, Zabou Breitman
Musique : Amaury Chabauty
Durée : 103 minutes
Image : 1.78
Son : Français en DTS-HD Master Audio 5.1
Sous-titres : Français pour sourds et malentendants
Éditeur : Blaq Out
Date de sortie : 10 juin 2022
LE PITCH
Jeanne Chardon-Spitzer, brillante architecte, se voit confier la réhabilitation du somptueux manoir des Daguerre, étrange famille à la tête d’un empire du jeu de société. Quand César, le patriarche, est retrouvé assassiné en pleine Murder Party, Jeanne est entraînée dans un jeu d’enquête grandeur nature pour démasquer le meurtrier.
Le crime farpait
Vendu de prime abord comme un A couteau tirée à la française, avec lequel effectivement il partage quelques références, Murder Party se veut surtout une comédie déjantée et ludique, une bande dessinée live mais qui malheureusement va vite s’empêtrer dans ses propres règles du jeu.
Premier long métrage pour Nicolas Pleskof après une série de cours remarqués, qui ne manquaient pas d’ambitions en particulier dans le paysage souvent rance de la comédie française. Ici on guette l’humour un peu noir, légèrement grinçant et pourquoi pas même le pince-sans-rire de la maitresse Agatha Christie dans une version grandeur nature d’un escape game prenant pour cadre la gigantesque demeure d’une famille de créateurs de jeux de société. Une galerie de personnages farfelus et volontairement caricaturaux, le meurtre du paternel à élucider et le Cluedo peut commencer sous les ordres d’un maitre du jeu entre animateur de la Maison des secrets et sadique de Saw. Quelques tableaux qui ne sont pas sans rappeler non plus les dispositifs vicelards de Squeed Game mais en version vignettes, plus resserrées et modestes et certainement moins sérieuses. L’idée ne manque d’ailleurs pas de piquant, venant friser parfois la parodie du genre et en particulier des très léchées adaptations de la reine du muder party par Kenneth Brannagh. Mais rapidement le jeu montre ses nombreuses faiblesses.
viande froide
Les décors du manoir interactif tant vanté se résume à quelques pièces bien étriquées, les personnages excentriques peinent à survivre au-delà de quelques lignes de dialogues, les situations et gags s’étirent au-delà du raisonnable et les rares vraies notes d’humour tombent le plus souvent à plat. L’écriture est à la fois trop lourde et trop légère et la direction d’acteurs manque véritablement de consistance tant il est évident que des personnalités comme Eddie Mitchel, Miou-Miou, Zabout Breitman ou la plus jeune Alice Pol hésitent constamment entre l’hystérie agaçante et une transparence attristante. Cette dernière en pièce rapportée, invitée malheureuse venue proposer un projet de réaménagement architectural, se débat avec sa bouille de névrosée accablée par une mère qu’on imagine très envahissante, et son passage progressif à la place de petite détective en herbe, tirant sur des indices gros comme un éléphant au milieu de la pièce. Un manque de conviction qui ne sera d’ailleurs pas excusé par un gros twist aussi prévisible que suicidaire qui vient jouer au plus malin avec un univers qui ne semblait déjà pas vraiment des plus maitrisés.
Rendez-vous manqué pour une proposition qui s’avérait alléchante avec son esthétique des années 40-50 très colorée, façon album franco-belge à l’ancienne, avec un pitch initial qui aurait dû verser dans une férocité plus assumée, mais qui comme beaucoup de jeux de plateau bien présentés dans une boite luxueuse et affriolante, se révèle avoir un contenu limité, un univers sans épaisseur et bien entendu vite lassant une fois la partie lancée.
Image
Source numérique limpide, couleurs bien pétantes et contrastes appuyés, la copie Bluray de Murder Party est naturellement de très bonne tenue et assure une définition bien creusée et une profondeur bien dessinée. Visuellement très agréable.
Son
Disposés en DTS HD Master Audio 5.1 la version française a surtout tendance à mettre les dialogues et leur dynamique en avant, mais dispose tout de même quelques petits effets d’ambiances bien placés (espaces et échos de la maison, voix du maitre du jeu) qui développent un relief bienvenu.
Interactivité
En dehors d’un petit reportage Making Of promo produit par Ciné+ c’est étonnement la musique très herrmannienne d’Amaury Chabauty qui est particulièrement mis en évidence dans cette édition avec la présentation des cessions d’enregistrement de quatre morceaux de la bande originale. Manque certainement une interview plus complète du réalisateur mais celui-ci est tout de même présent par le biais de deux de ses courts métrages précédents : Zoo et sa famille envahie par une étrange créature sur fond de métaphore adolescente et Simiocratie, fantaisie féministe en costumes et en joutes verbales.
Liste des bonus
Making of par Ciné+ (6’), Modules sur la musique (4’), Courts métrages de Nicolas Pleskof « Zoo » (2013, 26’) et « Simiocratie » (2014, 21’).