MUFASA : LE ROI LION

Mufasa : The Lion King – Etats-Unis – 2024
Support : UHD 4K & Bluray
Genre : Aventure
Réalisateur : Barry Jenkins
Acteurs : Aaron Pierre, Kelvin Harrison Jr., Seth Rogen, Billy Eichner, John Kani, Mads Mikkelsen…
Musique : Dave Metzger
Image : 1.85 16/9
Son : Dolby Atmos Anglais, DTS HD Master Audio 7.1 Français, Allemand, Italien…
Sous-titres : Français, anglais, allemand, italien…
Durée : 120 minutes
Editeur : Walt Disney France
Date de sortie : 18 avril 2025
LE PITCH
Rafiki raconte à la jeune lionne Kiara – la fille de Simba et Nala – la légende de Mufasa. Il est aidé en cela par Timon et Pumbaa, dont les formules choc sont désormais bien connues. Relatée sous forme de flashbacks, l’histoire de Mufasa est celle d’un lionceau orphelin, seul et désemparé qui, un jour, fait la connaissance du sympathique Taka, héritier d’une lignée royale.
Le petit félin et la vallée des merveilles
La machine à recyclage systématique fonctionne à plein chez Disney. Après avoir bien établi sa démarche de remake systématique de ses grands classiques animés en versions live, ou y ressemblant fortement, le studio passe désormais à l’étape suivante avec la suite du remake… ou en l’occurrence ici la préquel du remake. Preuve effectivement d’un étiolement des projets originaux et d’une quête constante, et éreintante à long terme, des succès faciles, clef en main.
C’est l’une des figures de proue de la maison Disney : Le Roi lion. Une œuvre fédératrice, intergénérationnelle, et qui depuis 1994 a déjà connu quelques itérations, vidéo, télé ou sur scène, plus ou moins honorables. En 2019 c’était au tour d’un remake pur et simple (plus simple que pur), passé à la moulinette d’une esthétique photo réaliste à l’extrême. Une démonstration technique indéniable, impressionnante en terme infographique, mais perdant totalement la chaleur et les charmes de la création animée traditionnelle. Au milieu de ce documentaire National Geographic avec des lions qui parlent, les scènes humoristiques reproduites à l’identique et les morceaux musicaux, peinent à trouver leur place dans le tableau. Mais succès oblige avec ses 1.6 billions de dollars de bénéfices (hallucinant), on reprend les mêmes textures et les mêmes modélisations pour un nouveau voyage dans cette savane idéalisée. Exit le yes man invisible John Favreau avec cette fois-ci le beaucoup plus intéressant Barry Jenkins (Moonlight, Si Beal Street pouvait parler…), plus versé dans les réflexions sociales et communautaires que les blockbusters popcorns. Ne nous y trompons pas, sa présence ici est infinitésimale, écrasée par le cahier des charges de l’entreprise et le carcan visuel, certes plus poussé encore dans le détail, mais toujours contrit dans son pseudo-réalisme fadasse, sans réelle personnalité, barbotant dans une succession de plans flottants sans point de vue et des gros plans fish-eye hideux.
Bye Bye
Cette sensation de banalité est encore décuplée par ce récit des origines, celles du père de Simba, Mufasa, son trauma initial et sa fuite enfant, sa quête de la terre sacrée des lions, sa rencontre avec ses nouvelles amies et la belle lionne de ses rêves, qui dans les grandes lignes de font que reproduire le premier métrage. Avec aux passages des petits inserts empruntés aux vieux DTV animés… il fallait oser. Preuve flagrante que Mufasa n’est pas un film penser comme une œuvre mais bien comme un outil marketing, l’intégration aux forceps des intermèdes dans lesquelles Rafiki raconte les évènements à la petite dernière, Kiara, permettent uniquement à la production de placer dans la bande annonce et sur l’affiche du film les inénarrables Timon et Pumbaa, dont les blagues « prout » ne font qu’amoindrir encore les rares élans de dramaturgie du film. Il y avait en effet fort à faire avec cette amitié fraternelle entre Mufasa et Taka, voués à devenirs ennemis, dans ces instances presque shakespeariennes d’une tragédie annoncée à grand coups de jalousies, de trahisons et de besoins de pouvoir… Malheureusement le film nous caractérise tout cela comme un mauvais feuilleton (les pseudos origines de Rafiki… au secours !), bazardant bêtement ses véritables méchants (des lions blancs qui veulent voler la terre des natifs, ça aurai pu faire une belle métaphore) sur l’autel d’un constant nivellement par le bas.
Un spectacle bêtement infantilisant avec en point d’orgue quelques chansons insipides quand elles ne sont pas qu’un simple décalque d’un « Je voudrais être roi », « Soyez prêtes » et « L’amour brille sous les étoiles ». Certains diront que cela joue la carte de la nostalgie et des instants doudous, on préfèrera alors rappeler que le manga Le Roi Leo d’Osamu Tezuka ressort très bientôt en volume intégrale.
Image
Naturellement avec sa source entièrement numérique et sa 4K Native, Mufasa est resplendissant sur disque UHD, écrin idéal pour célébrer à chaque plan la profusion d’éléments et de détails d’une animation photo-réaliste de dernière génération. Piqué, profondeur, relief, finesse, générosité des teintes… tout est à l’écran avec une rare générosité et une solidité à toute épreuve. Le bluray était déjà ravissant mais le traitement HDR / Dolby Vision rehausse encore l’imposant palette de couleurs et assure des noirs plus brillants et puissants encore. Techniquement parfait.
Son
C’est encore et toujours la version originale qui se taille la part du lion (il fallait bien le poser quelque-part celui-là) avec un Dolby Atmos aussi ample et naturel que puissant et spectaculaire. Tout sonne ici avec précision et fluidité, des dialogues plutôt vifs aux passages chantés plus virevoltants, mais on est surtout impressionné par le traitement des bruitages animés des différents milieux naturels et par l’impact oppressant d’une tempête de neige.
Un poil moins rond, le DTS HD Master Audio 7.1 français tient le bon bout et se montre très solidement dynamique.
Interactivité
Pas grand-chose de bien excitant à se mettre sous la dent dans la section bonus de l’édition avec en ouverture un petit making plutôt consensuel et finalement surtout tourné vers l’aura du premier film et le classique animé, suivi d’une featurette dans le même ton autour de la composition des nouvelles chansons. Reste un item sur les easter eggs du film, un bêtisier des doubleurs, une vidéo pour soutenir la préservation des lions en milieu sauvage et un clip. La petite poignée de scènes coupées n’apportera pas grand-chose nouveaux et finalement seule l’opportunité de visionner le film en mode karaoké pourra faire des adeptes.
Liste des bonus
Version Karaoké, « À la recherche de Milele » : Making of (14’), Chansons de la savane (9’), Œufs d’autruche avec Timon & Pumbaa (4’), Bêtisier (2’), « Moi qui rêvais d’avoir un frère » IRL (1’), Scènes coupées (5’), « Protéger la tribu » (2’).