MOONLIGHT EXPRESS
Sing yuet tung wa – Hong-Kong, Japon – 1999
Support : Bluray
Genre : Policier
Réalisateur : Daniel Lee
Acteurs : Leslie Cheung, Takako Tokiwa, Michelle Yeoh, Yuka Hoshino, Austin Wai…
Musique : Henry Lai
Durée : 105 minutes
Image : 1.78 2.35
Son : Cantonais DTS HD Master Audio 5/1 et 2.0
Sous-titres : Français
Editeur : Carlotta Films
Date de sortie : 2 juillet 2024
LE PITCH
Après la mort de son fiancé Tatsuya, décédé dans un tragique accident de voiture, la Japonaise Hitomi décide de partir pour Hong Kong. Là-bas, elle fait la connaissance de Karbo, un policier infiltré qui ressemble étrangement à Tatsuya. Très vite, ils commencent à éprouver des sentiments l’un pour l’autre et prennent la fuite en Chine continentale lorsque Karbo est poursuivi…
A l’ancienne
O joie, o bonheur, les amateurs du cinéma de Hong-Kong vont être comblés. On ne parle même pas de ceux qui ont eu la chance de le découvrir à la fin du millénaire dernier, lorsque les nouveaux cinéphiles n’étaient même pas en âge de porter leurs premières couches. Moonlight Express est une capsule nostalgique qu’il fait bon de découvrir de nos jours pour se remémorer cette période faste comme une bonne vieille madeleine de Proust.
Au lendemain de la rétrocession, le cinéma de la péninsule est en pleine mutation. La Chine continentale arrive tel un rouleau compresseur pour formater l’art à son image. Cette crainte est palpable et ce mélange de cultures aussi différentes mentalement qu’elles sont proches géographiquement tend à se prononcer. Le film du jour s’oriente justement vers ce domaine avec une coproduction de premier ordre entre le Japon et Hong-Kong. Moonlight Express a réussi à garder cette fraîcheur, cette spontanéité dans le mélange des genres. Elles font parties intégrantes des éléments que l’on aime dans ce cinéma et qu’importent les incohérences ou facilitées scénaristiques. Deux amoureux vivent d’amour et d’eau fraîche jusqu’au décès tragique du bien-aimé. Inconsolable, son sosie apparaît comme par enchantement à la belle quelques années plus tard. Alors que le chéri était un jeune golden boy, le nouveau venu se trouve être un flic infiltré naviguant en eaux troubles entre trahison et trafic de drogues. Pas de doute, un mixte romantico-policier avec une once d’humour aussi délibéré prouve la provenance de l’œuvre. Ancien assistant de Tsui Hark pour qui il réalisa le sympathique Black Mask, bien plus réussi que la suite réalisée par le maître, Daniel Lee montre sa polyvalence à filmer aussi bien les poursuites et les gunfights que la romance.
Brouille sentimentale
Star en son pays pour diverses séries TV, la séduisante nippone Takako Tokiwa joue à jeu égal avec le regretté Leslie Cheung (Histoires de fantômes chinois, Adieu ma Concubine). Couple de jeunes premiers au possible, leur visage d’ange joue beaucoup dans l’alchimie qu’ils portent à l’écran. Leur attirance réciproque donne envie d’y croire. Daniel Lee sait s’y prendre en les isolant comme par magie dans un centre commercial vidé de ses badauds en contraste à la séquence de course poursuite énergique qui la précède. Car, c’est là l’expérience qui intéresse principalement le metteur en scène. Il y va par petites touches. Il enrobe son film d’une enquête policière prétexte mais suffisamment rythmée pour ne pas nous perdre avec son synopsis classique de flic infiltré mais trahi par ses supérieurs. Il ne se contente pas de filmer mécaniquement ses séquences, il leur insuffle une personnalité malgré l’histoire abracadabrante. Mais, à la rigueur, qu’importe si le pitch a été vu cent fois tant que le rythme et l’énergie sont présents. Le réalisateur sait doser ses séquences tout en s’intéressant davantage à ses amours contrariées. Les gunfights tiennent la route et les séquences d’accalmie réservent de jolies surprises comme la présence de Michelle Yeoh venue dire bonjour aux copains.
Daniel Lee nous livre une bluette sentimentale parfois maladroite mais rafraîchissante ; une romance policière non exempte d’humour. Une parenthèse estivale bienvenue que l’on aurait grand tort de bouder.
Image
Le travail apporté à la copie est assez probant. Lumineuse, l’image joue beaucoup sur les ambiances de la ville et de ses néons. Du coup les contrastes se doivent d’être probants et ils le sont. Si elle n’est pas sans défaut (quelques plans moins nets que d’autres) il ne faut pas oublier que la conservation des copies n’est pas le fort de l’industrie cinématographique hongkongaise.
Son
Si la piste est remixée en 5.1, elle se trouve décevante. A bien des moments il faudra augmenter le son pour lui donner un peu de volume. Plus frontale, la piste originale en 2.0 se trouve paradoxalement plus puissante et fidèle au standard que nous avons connu.
Interactivité
L’interactivité se limite à un making-of promotionnel grandement coupé par des interventions de l’équipe ainsi que par la bande-annonce d’époque. Un peu light comme contenu.
Liste des bonus
Making of (22’), Bande-annonce originale (4’).