MOON 44
Allemagne -1990
Support : Bluray & DVD
Genre : Science-fiction
Réalisateur : Roland Emmerich
Acteurs : Michael Paré, Lisa Eichhorn, Dean Devlin, Brian Thompson, Malcolm McDowell, Stephen Geoffreys
Musique : Joel Goldsmith
Durée : 99 minutes
Image : 2.35
Son : Français, Anglais 2.0 DTS-HD
Sous-titres : Français
Éditeur : Extralucid Films
Date de sortie : 1er septembre 2022
LE PITCH
En 2038, les ressources naturelles de la Terre sont quasiment épuisées. La lutte est âpre pour s’approprier les dernières portions minérales disponibles sur les autres planètes. Des corporations se créent. Lorsque l’une d’elles voit disparaître ses robots, elle fait appel à des prisonniers pour la défendre. Au sein de l’équipe, la tension monte.
Un Prophète
Roland Emmerich est un peu un cas d’école. Le plus américain des Européens a toujours eu la prétention d’être calife à la place du calife, de prolonger le sillon creusé par son maitre à penser, Steven Spielberg. Il ne le cache pas. Mais n’est pas le maestro qui veut.
Si l’on peut trouver une qualité dans le metteur en scène allemand (car oui, derrière tout homme se cache des qualités, même si pour certains il nous faut plus de temps pour les trouver), c’est son amour pour le genre fantastique et de science-fiction. Venant d’une famille aisée, il se destine à devenir producteur designer après avoir découvert Star Wars au cinéma. Ni une ni deux, son parcours lui apparaît limpide. Il ne lui en faut pas plus pour s’inscrire dans une école de cinéma où il marque les esprits en faisant de son court métrage de fin d’année Le principe de l’arche de Noé, un long devenant pour le coup le plus cher travail d’étudiant de toute l’Allemagne. S’ensuit le film Joey qui lorgne allègrement sur les productions Amblin, suivi d’un Chasseur de fantôme pour se faire la main sur la technique. Ses ambitions teutoniques lorgnant vers la conquête du monde, son prochain film bien que tourné sur place se fera en anglais accompagné d’un casting plus international.
Carte de visite
Moon 44 va reprendre tous les poncifs des films SF qu’Emmerich affectionne. Il filme pour ne pas dire plagie, nombre d’idées piquées à Star Wars (le plan d’intro sur un long vaisseau traversant l’écran) et surtout à James Cameron. Les soldats caricaturaux à la Aliens, le rat compagnon d’un personnage dans Abyss, allant jusqu’à transformer les duels Marins vs Alien par un affrontement Nerds vs gros bras. Mais Roland Emmerich sait s’entourer d’une bonne équipe technique qui comme lui, en veut. De là à dire que le film leur doit tout, il n’y a qu’un pas. Les maquettes pallient grandement au manque de consistance d’un scénario fourre-tout et pas toujours compréhensible. Malgré tout, Moon 44 porte la patte de son réalisateur ou plutôt ses obsessions pour les destructions (dans la limite de son budget) et sur l’aspect nihiliste de notre monde qui ont fait les succès du Jour d’après et de 2012. Après un pompeux “A Roland Emmerich Film”, le film s’ouvre avec un texte explicatif nous stipulant que la Terre de 2038 a déjà épuisé toutes ses ressources naturelles. Prophétique.
Ce dernier film en Allemagne permet à Emmerich, en dehors d’accroitre sa notoriété, de rencontrer celui qui allait devenir son plus fidèle collaborateur, Dean Devlin. Acteur, scénariste, producteur, rares sont les projets du réalisateur qui se feront sans lui. Néanmoins, aidé par son casting de noms plus ou moins connus-Malcolm McDowell et Michael Pare en tête, le film impressionne suffisamment l’international et particulièrement les États-Unis pour que les offres affluent. Son pari est réussi. Universal Soldier et Stargate vont lui ouvrir la porte des étoiles des metteurs en scène bankables. La suite on la connait : Indépendance Day va l’assoir sur un trône où sa démesure n’aura que son mauvais goût comme rival. Il n’y a qu’à voir son dernier opus Moonfall pour s’en convaincre.
Alors que le marché vidéo semble vivre ses dernières heures, on n’a jamais mieux surfé sur la vague nostalgique des vidéoclubs.
Image
Moon 44 est le nouvel opus dans la collection ExtraCulte de l’éditeur très recommandable qu’est Extralucid. Malgré un travail notable sur la copie, celle-ci est par moments bien fatiguée. Si certaines séquences obtiennent un piquet et un grain préservés, d’autres ont encore des stigmates du temps avec des griffures visibles à plusieurs endroits. Néanmoins, il faut relativiser car on est loin de la conservation des blockbusters ricains de l’époque.
Son
La bande son proposée est de bonne tenue que ce soit dans sa version originale ou dans sa version française. L’équilibrage entre les dialogues et la musique du fils de Jerry Goldsmith, Joel est plutôt bien pensé.
Interactivité
Logé dans son fourreau, on sent dès le départ que le film a été traité avec amour. Ce n’est pas l’interactivité qui dira le contraire. Après une présentation de Roland Emmerich himself qui revient sur le film et sa genèse, la parole est largement laissée à Olivier Scholl et Volker Engel respectivement aux postes de décorateur et de superviseur des effets spéciaux, postes indispensables sur le film. Mais l’intervention la plus passionnée revient au journaliste Fabien Mauro visiblement ravi de parler de Moon 44 et de la carrière de Emmerich. Une dernière intervention nous est donnée par l’acteur principal du film qui fait un petit coucou à ses fans français via son smartphone. Bien complet et bien sympathique.
Liste des bonus
Entretien avec Roland Emmerich 11’, Présentation du film par Fabien Mauro 25’, Entretien avec Volker Engel, superviseur des effets visuels 24’, Entretien avec Oliver Scholl, chef décorateur 19’, Un moment avec Michael Paré 5’, Un message de Michael Paré 1’, Galerie de photos issues de la collection de Volker Engel 11’.