MONTY PYTHON’S FLYING CIRCUS
Royaume-Uni – 1969/1974
Support : Bluray
Genre : Comédie, Série TV
Réalisateurs : Ian MacNaughton, John Howard Davies
Acteurs : Graham Chapman, John Cleese, Terry Gilliam, Eric Idle, Terry Jones, Michael Palin, Connie Booth, Carol Cleveland…
Musique : Neil Innes, Eric Idle, John Gould
Durée : 1350 minutes
Image : 1.33 16/9
Son : Anglais DTS HD Master Audio 2.0
Sous-titres : Français
Editeur : Rimini Editions
Date de sortie : 07 décembre 2021
LE PITCH
Diffusée sur la BBC entre 1969 et 1974, le Monty Python’s Flying Circus est l’une des références majeures de l’histoire de la télévision ! 4 saisons – 45 épisodes d’un humour loufoque, irrévérencieux, absurde et iconoclaste ! Chaque épisode de 30 mn est un mélange de sketchs, reportages délirants, parodies d’émissions télévisées, séquences animées, … Leurs cibles favorites : la politique, la télévision, l’armée, le sexe, la religion.
« And now for something completely different »
Comme les Beatles, ils étaient dans le vent… Mais six et ne faisaient pas vraiment de musique. Naviguant déjà en sous-main dans les coulisses de la télévision britannique, les Monthy Python lancent le 5 octobre 1969 un certain Flying Circus sur l’antenne de la BBC et l’humour en sera, positivement, transformé à jamais.
On les avait croisés jusque-là sur At Last The 1948 Show (avec Marty Feldman), David Frost Presents, Broaden Your Mind ou Do Not Adjust Your Set, soit les derniers shows à la mode de la comédie anglaise, mais rien ne préparait vraiment à ce qu’un producteur de la BBC décide tout simplement de leur offrir une carte blanche d’une dizaine d’épisodes. Graham Chapman, John Cleese, Eric Idle, Terry Jones et Michael Palin, auquel il faut impérativement ajouter le plus anglais des Américains Terry Gilliam, se retrouvent dès lors avec peu de moyens, quelques semaines de tournages, mais une imagination et une folie jusque-là trop bridée par les conventions. Quitte à pouvoir faire tout ce que l’on veut, autant y aller à fond et totalement ravager le carcan des programmes politiques comiques de l’époque, le politiquement correct, la répétitivité des sacro-saintes sitcom, voir même secouer tous les murs porteurs de la fiction télévisée. Et quitte à trouver un nom autant que ce soit le totalement improbable (et non, aucun sens caché) Monty Python’s Flying Circus, affirmé comme une carte de visite vers l’esprit bien tordu de ses créateurs. Succession de sketchs et de scénettes embarquées à un rythme frénétique, reliés entre eux par de simples enchaînements verbeux, des personnages qui passent de l’un à l’autre ou plus mémorablement encore par les cartoons dadaïstes de Terry Gilliam, le show cultive l’absurde et le non-sens à des hauteurs jamais atteintes à l’époque, et que trop rarement égalées de nos jours. Entre les lignes, le spectateur note aisément que les compères prennent un malin plaisir à charger contre les grandes figures de l’establishment, la royauté, l’esprit d’entreprise, la bureaucratie et plus généralement toute les institutions d’autorité, mais leur humour penche largement plus du côté de la poésie drolatique que de la satyre féroce.
The Larch
Un homme vient se plaindre dans une boutique animalière que son perroquet est mort et la situation s’étire avec génie jusqu’à donner des crampes intestinales ; Trois nostalgiques de l’inquisition espagnole débarquent au milieu des sketchs des autres sur un retentissant « Nobody expect the Spanish Inquisition ! » mais malgré les rires cruels et les grimaces ils sont incapables d’aligner leur discours ou de pratiquer une torture efficace à coup d’édredon ; La victoire des alliées lors de la Seconde Guerre Mondiale se serait jouée grâce à une blague meurtrière traduite en allemand et scandée sur le champs de batailles ; Des gangs de petites veilles sèment la terreur dans les quartiers et agressent les petits jeunes sans défenses ; « Le ministère des Démarches ridicules » aide tout un chacun à se trouver la démarche la plus crétine et casse-gueule du monde… Et puis l’une de leur fantaisie est même à l’origine du terme utilisé aujourd’hui pour qualifier les mails publicitaires envoyés en masse : Spam, spam, spam, spam… En quarante-cinq épisodes les idées pleuvent, les concepts les plus délirants abondent faisant constamment cohabiter le trivial (les compétitions d’échangisme inter-voisinage), les tableaux musicaux (aaah ce pauvre bûcheron gay) et les références faisant preuve d’une réelle et riche culture… Mais toujours tournée en ridicule comme avec cette évocation des grands de la peintures présentée comme une compétition de cyclisme, un match de criquet filmé par Pier Paolo Pasolini ou les philosophes grecs et allemand qui s’écharpent sur un terrain de foot (oui, on note une petite obsession pour le sport). Parodiant les habillages et les formules de la télévision classique, passant d’un plateau de talkshow où les invités rivalisent de débilité avec les présentateurs, à un documentaire animalier sur l’implacable rivalité des équipes de documentaires animaliers, Monty Python’s Flying Circus fracasse le quatrième mur, multiplie les gags à répétitions d’épisodes en épisodes et joue constamment avec le public qu’il prend un malin plaisir à prendre à partie.
Un ton, une irrévérence, une forme d’expérimentation, une pertinence qui rendent Monty Python’s Flying Circus indémodable et inégalable… Si ce n’est par les opus filmiques de la bande : Sacré Graal, La Vie Brian et Le Sens de la vie, tout aussi cultes.
Image
Le programme des Monty Python cumule dès le départ de nombreuses tares qui expliquent leur longue exploitation dans des copies cradingues. Un programme à petit budget pour une télévision britannique peu soigneuse qui en plus pratiquait le mélange des support (film 16mm pour les extérieurs et vidéo pour les intérieurs) le tout recasé sur des cassettes digitales d’époque… Quand ces dernières n’ont tout simplement pas été bazardées pour faire un peu de place (les fans des Avengers et de Doctor Who en savent quelque chose). Il ne faut donc pas s’attendre à une restitution cristalline, à des masters 4K aux standards actuels… Pourtant le travail titanesque opéré sur les masters est évident et frappant. Tout a été nettoyé, manipulé, trituré, parfois combiné avec quelques extraits sur pellicule, pour obtenir des copies HD impressionnantes dans le fossé existant avec la source. Chaque scène a retrouvé ses couleurs, les taches, spots et autres instabilités du cadre ont presque totalement disparus, tandis que les passages vidéo / pellicule se font beaucoup moins abruptes, avec un cran supplémentaire atteint pour la dernière saison. Les fameuses séquences animées de Terry Gilliam sont bien entendu les grandes gagnantes de l’opération pour un résultat qui révèle de nombreux détails inédits et affirment la patte artistique du bonhomme. Et tout ça uniquement avec des outils numériques et des tonnes de filtres… comme quoi !
Son
Les soucis sonores étaient tout de même moins envahissants que les décrochages de l’image. Quelques passages un peu plus cafouilleux, quelques saturations… Tout cela à bien été gommé et déposé délicatement sur des pistes DTS HD Master Audio 2.0 qui offrent une belle structure aux monos d’origine. Cela reste de la télévision avec de nombreuses prises directes, mais le confort est là.
Interactivité
De retour en coffret, mais en Bluray cette-fois, le Flying Circus est enfin accompagné de véritable bonus. Les plus gros morceaux restants l’imposante masse de séquences d’archives retrouvées durant la restauration des épisodes. Des versions longues, des version alternatives, des images de tournages récupérées sur les bandes témoin de la BBC, qui permettent de voir la bande au travail et de jouer les archivistes maniaques. Des segments lâchés de façon un peu massive à chaque fin de saison mais qui devraient réjouir les fans.
Plus classique, on découvre aussi une longue interview sonore du réalisateur Ian MacNaughton qui revient sur la naissance du programme, sa collaboration avec les auteurs et le tournage harassant des premières saisons. Les stars du show sont bien entendu aussi à l’honneur avec un reportage tourné sur le plateau de la saison 2 ou un sujet télévisé pour le final de la saison 4, où les journalistes peinent forcément à obtenir des réponses normées puisque les Monthy se jettent sur chaque occasion pour manier humour pince-sans-rire et absurde au détriment du pauvre journaliste. On regrette cependant l’absence de rencontre plus récentes ou de documentaires retraçant de manière plus complète la fabrication de ces quatre saisons. Seul Terry Gilliam fait acte de présence d’ailleurs, venu apprécier en personne le travail de restauration effectué sur les épisodes et ses segments animés en particulier.
Conscient de ce petite manque, l’éditeur français a fait appel aux spécialistes des productions télévisées Alain Carrazé et Romain Nigita, qui retracent dans leur conversation les premiers travaux des cinq bonhommes, leurs rencontres, leurs méthodes de travail, la réception du show et les à-côtés comme la version tournée pour le cinéma, Pataquès ou La Première folie des Monthy Python, les disques vinyls de leurs sketches et autres représentations sur scène.
Liste des bonus
Présentation des Monty Python par Alain Carrazé et Romain Nigita (40′), Interview audio du réalisateur Ian MacNaughton, illustrée d’images du tournage en 1970 à Londres de la saison 2 (28′), Reportage vidéo tourné en 1970 sur le tournage de la saison 2 avec l’intervention des membres de la troupe (12′), Apparitions : archive vidéo de l’émission consacrée par la BBC2 aux Monty Python le lendemain de la diffusion du dernier épisode de la saison 4 du Flying Circus (20′), Restaurer le Monty Python’s Flying Circus : Terry Gilliam découvre la restauration de ses séquences animées (18′), séquences inédites, scènes coupées, versions alternatives de sketches…