MONSTROUS
États-Unis – 2022
Support : Blu-ray
Genre : Horreur
Réalisateur : Chris Sivertson
Acteurs : Christina Ricci, Santino Barnard, Don Cardale, Colleen Camp, Lew Temple…
Musique : Tim Rutili
Durée : 88 minutes
Image : 2.39 : 1
Son : Anglais et Français DTS HD Master Audio 5.1
Sous-titres : Français
Éditeur : Metropolitan
Date de sortie : 7 avril 2023
LE PITCH
Dans les années 50, une femme fuit une relation abusive et emménage avec son fils de sept ans dans une charmante maison près d’un lac. Mais, sous les eaux paisibles de leur nouveau sanctuaire, se cache un danger terrifiant.
A Ghost Story
Les films d’épouvante, de créatures horrifiques et de hantise, on adore ça. Monstrous est un nouveau rejeton du genre, de ceux qui alimentent les DTV et autres plateformes de streaming. Mais est-il mieux, dans la moyenne générale, ou pire que ce que la production horrifique nous propose régulièrement ? Attention à l’overdose…
A première vue, rien ne semble différencier Monstrous du tout venant du genre. Le film est un petit budget, réalisé par Chris Sivertson, metteur en scène plutôt discret, remarqué avec le malaisant The Lost en 2006, d’après Jack Ketchum et coréalisateur avec Lucky McKee de All Cheerleaders Die en 2013. Il s’est depuis quelque peu perdu dans des téléfilms anonymes. Pas de quoi fouetter un chat donc, ni occasionner un début d’enthousiasme. D’autant que le pitch semble enfoncer une série de portes ouvertes au niveau des intentions. Une cellule familiale explosée, laissant une mère traumatisée par un mari violent sur le carreau et son jeune fils qui a des visions morbides, contraints de fuir un passé qu’ils souhaitent mettre derrière eux, emménagent dans une maison isolée, près d’un lac. Dans ce qui ressemble à une vision pastel et heureuse des 50’s, le quotidien se dérègle au fur et à mesure de manifestations étranges et alors qu’un douloureux passé refait surface. Difficile d’adhérer à un énième scénario qui sent bon le rabâché, avec, à intervalles réguliers, des scènes horrifiques avec une créature mystérieuse et rampante, apparaissant au jeune Cody, et dont on se demande s’il s’agit d’une menace, d’un appel à l’aide, d’un délire parano… Un grand flou nourri par les réactions de la mère, qui tendraient quelque peu vers une absence de raison. D’ailleurs, Christina Ricci n’a pas son pareil pour interpréter un personnage border-line, dont on est bien embêté de déterminer si elle est victime ou complètement frappadingue. Ici, elle porte le film sur ses épaules et se démène avec pas mal de conviction dans ce personnage de femme écorchée, littéralement omniprésente, mais malheureusement assez mal écrit.
Twist interdit !
Chris Sivertson n’est pas nécessairement maladroit dans sa façon de poser une ambiance, d’élaborer une scène chiadée, bien photographiée et cadrée, et de jouer sur une certaine forme d’angoisse. C’est ce qui apporte à Monstrous un peu de substance qualitative. Mais en dehors de ce côté essentiellement lié à l’enrobage technique, c’est malheureusement le vide et l’absence de prise de risque qui agace profondément. Scénarisé par Carol Chrest, autrice d’un obscur Jeu mortel avec Dennis Hopper en 2000, Monstrous embarque avec lui une telle tripotée de clichés et de lieux communs du genre qu’on ne peut que rapidement bailler devant les pseudos frissons censés nous envahir. Jouant en permanence sur la perception du réel, sur le principe ultra-rabâché du bien-fondé des événements surnaturels ou issus de l’esprit malade du garçon et de sa mère, le film zieute évidemment sur le drame psychologique, et ne saura réellement surprendre que les spectateurs les plus occasionnels de ce genre d’œuvres. A tel point que l’indécrottable twist final se renifle dès les premières minutes du film, alors qu’on cherche à se convaincre que non, quand même, ils ne vont pas encore nous faire le coup de ce trope du genre qui devrait être aujourd’hui totalement interdit… Et bien si !
Difficile donc de déborder d’enthousiasme face à ce spectacle bien emballé, pas si honteux que certaines productions bien pires, mais si peu surprenant et globalement vide d’intérêt, qu’on ne saurait, au final, le conseiller. Pas un mauvais film en soi, Monstrous n’a cependant aucune personnalité. Ce qui est peut-être pire…
Image
Avec ce bluray, Metropolitan ne fait pas déshonneur à la réputation technique de l’éditeur. Dotée d’une copie superbe, mettant bien valeur les couleurs pastels du film, très 50’s dans l’esprit, la copie de cette édition est très solide techniquement et constitue un atout majeur de ce film mineur.
Son
Du classique concernant les deux pistes sonores, en DTS-HD Master Audio 5.1 et dont on privilégiera évidemment la version originale à un doublage français dans la norme. La répartition est équilibrée, pas de voix étouffées, des effets sonores horrifiques qui déploient leur intensité sur les différents canaux de sorties. Du travail très convaincant, mais qui rien qui ne dépasse.
Liste des bonus
Aucun.