MISSION – IMPOSSIBLE : DEAD RECKONING PART 1
Etats-Unis – 2023
Support : UHDK & Bluray
Genre : Espionnage, Action
Réalisateur : Christopher McQuarrie
Acteurs : Tom Cruise, Hayley Atwell, Ving Rhames, Simon Pegg, Rebecca Ferguson, Vanessa Kirby, Esai Morales, Cary Elwes, Mark Gatiss…
Musique : Lorne Balfe
Image : 2.39 16/9
Son : Dolby Atmos anglais et français, Dolby Audio 5.1 espagnol
Sous-titres : Français, anglais, espagnol, allemand…
Durée : 163 minutes
Éditeur : Paramount Picture France
Date de sortie : 22 novembre 2023
LE PITCH
Ethan Hunt et son équipe de l’IMF se lancent dans leur mission la plus périlleuse à ce jour : traquer une effroyable nouvelle arme avant que celle-ci ne tombe entre de mauvaises mains et menace l’humanité entière. Le contrôle du futur et le destin du monde sont en jeu. Alors que les forces obscures de son passé ressurgissent, Ethan s’engage dans une course mortelle autour du globe. Confronté à un puissant et énigmatique ennemi, Ethan réalise que rien ne peut se placer au-dessus de sa mission – pas même la vie de ceux qu’il aime.
Vieillir peut attendre
Redevenu le king du box-office depuis la déflagration Top Gun Maverick, Tom Cruise poursuit ses adieux à ses licences stars avec la première partie de Dead Reckoning chapitre final des aventures d’Ethan Hunt. Toujours aussi casse-cou, toujours aussi charismatique, là encore résistant contre un monde du tout virtuel.
Maverick montrait donc comment une nouvelle génération de pilotes hors paire combattait non pas vraiment une menace étrangère mais plutôt la possibilité qu’ils soient remplacés par des drones, des IA plus performantes et moins coûteuses. Grand adepte du « en vrai » devenu la force de ses derniers blockbusters face à des divertissements dont le spectaculaire ne semble plus se dégrader qu’en numérique, qu’en synthèse et en performances faussées. Tom Cruise, 61 ans (!!!!) a depuis Mission Impossible : Protocole fantôme entièrement basé la communication autour de sa franchise phare sur sa propension à multiplier les performances physiques et les cascades dantesques réalisées en personne au mépris de son âge et des assurances. Avec Dead Reckoning il repousse certainement cette logique plus loin encore, faisant de l’ennemi ultime une figure d’abstraction hautement symbolique : une intelligence artificielle devenue pensante. Un skynet sans robot mais aux ramifications tout aussi apocalyptiques alors que tous les services secrets de la planète et les réseaux terroristes sont prêt à s’étriper pour en obtenir le contrôle grâce à une clef scindée en deux qui passe de mains en mains. Un McGuffin comme les Mission Impossible en ont le secret, qui vient autant concrétiser cette omniprésence physique de l’acteur (il est plus que jamais de tous les plans là où l’entité est quasiment invisible) et qui renoue d’un même mouvement avec un véritable historique de la série et du genre.
« Difficile serait un jeu d’enfant pour vous… »
Jamais la série ne s’était d’ailleurs aussi ouvertement frotté au concurrent James Bond dont on reconnait ici les échos de Bon Baiser de Russie, de Casino Royale et même Moonraker autant dans ce mélange de classicisme éprouvé, que dans cette volonté constante de renouveler le spectacle, de lever la sauce en repoussant ses propres limites. Comme un retour aux sources dont le constant jeu de dupe, la multiplicité des alliances temporaires, des traitres et alliés plus ou moins troubles n’est pas sans rappeler parfois le premier film (et clairement le plus brillamment construit) signé Brian De Palma. 30 ans d’écarts et ils est aussi évident que depuis longtemps le scénario est clairement passé au second plan, préférant jouer la carte du feuilleton épuré, du cadre prétexte ou, excepté la nouvelle venue Hayley Atwell (ex Agent Carter pour Marvel), tout le monde se fait littéralement bouffer par l’omniprésence d’un Tom Cruise qui se confond plus que jamais avec son personnage. Ce n’est pas Ethan Hunt qui se livre à un saut en parachute sur un train en marche, qui arpente le désert tel une nouvelle Lawrence d’Arabie ou qui court à perdre haleine dans les rues de Venise mais bien le seul et unique Tom Cruise, acteur de sa propre starification. Cela peut autant fatiguer que fasciner, mais même si les obsessions de notre cher scientologue peuvent parfois laisser de marbre, il est tout de même assez difficile de résister à l’énergie indéniable que dégage ce Dead Reckoning de presque trois heures et qui pourtant passe d’une traite.
Refusant de sombrer dans les tics et les sur-montages des grosses machineries du tout venant (au hasard Fast & co), Christopher McQuarrie déploie une mise en scène, à l’ancienne justement, mais particulièrement maitrisée, donnant aux nombreuses courses contre la montre (en particulier celle dans l’aéroport d’Abu Dhabi), au climax démesuré de 40 minutes dans l’Orient Express, une efficacité carrée. Culottée même lors d’une détonante course-poursuite romaine avec pas moins de quatre « camps » se tirant la bourre en pleine rue, où le dispositif à la mécanique millimétrée n’hésite pas à glisser dans la comédie, voir de s’offrir quelques débordements entre cartoon et frivolités HK. S’il y a bien une chose que l’on peut toujours reconnaitre aux productions Tom Cruise, c’est qu’elles en donnent pour leur argent aux spectateurs.
Image
Si l’excellent Bluray proposé dans la même édition laisse encore échapper quelques phases marquées par un léger bruit vidéo, l’UHD se montre naturellement beaucoup plus ferme et pointu. Et cela sur toutes les caractéristiques du master que ce soit la définition, extraordinairement creusée et dotée de matières et reliefs admirables, ou sur les couleurs assurant une étendue bien plus ample et naturelle. S’il manquera toujours pour certains une véritable patine cinéma, abandonnée au profit d’un tout numérique bien visible, la prestation 4K reste extrêmement solide, voir impressionnante.
Son
Proposées toutes deux en Dolby Atmos, les pistes anglaise et française démultiplient plus que généreusement l’expérience du film avec des prestations particulièrement amples et généreuses. Idéal pour accompagner les tonitruantes scènes d’actions, cascades et poursuites du film à grand renforts de basses et de dynamiques tendues, mais aussi pour assurer des arrière-plans plus délicats, travaillant les ambiances avec minutie et clarté. Une sensation d’enveloppement constant… quitte à se sentir parfois rudement bousculé au cœur de l’action.
Interactivité
Le film étant effectivement plutôt long, Paramount a donc choisi d’ajouter dans son édition un disque uniquement consacré aux suppléments. Bonne nouvelle à priori mais ceux-ci se contentent de revenir sur le tournage des scènes clefs du film. On y voir l’équipe e préparation, le tournage, les cascades, les effets spéciaux, Tom Cruise et ses camarades, mais cela reste effectivement très succinct et très ciblé. Ironiquement donc les deux bonus les plus intéressants sont ceux qui accompagne le film à savoir la bande sonore intégrale en piste audio isolée et surtout le commentaire audio de Christopher McQuarrie et de son monteur qui évoquent autant de nombreuses questions techniques que la structure scénaristique du film, les difficultés de production, le casting etc. Pas la grandes rigolades, mais assez intéressant.
Liste des bonus
Commentaire audio de Christophe McQuarrie et Eddie Hamilton, Piste Musicale isolée, « Abu Dhabi » (4’), « Rome » (4’) ,« Venise » (4’), « En Chute libre » (9’),« Le Speed Flying » (4’), « Le Train » (5’).