MIRACULOUS LE FILM
France, Etats-Unis, Japon – 2023
Support : Bluray
Genre : Fantastique, Aventure
Réalisateur : Jeremy Zag
Acteurs : Anouck Hautbois, Benjamin Bollen, Antoine Tomé, Fanny Bloc, Jeanne Chartier…
Musique : Jeremy Zag
Image : 2.35 16/9
Son : Français DTS HD Master Audio 5.1
Sous-titres : Aucun
Durée : 105 minutes
Éditeur : M6 Vidéo
Date de sortie : 02 novembre 2023
LE PITCH
Ladybug va devoir unir ses forces avec Chat Noir, le charismatique justicier masqué pour affronter le Papillon et sa horde de super-vilains menaçant de détruire Paris. Mais, alors que les deux héros se rapprochent, Marinette ignore que derrière son mystérieux complice se cache Adrien, le camarade de classe dont elle est amoureuse…
Une Ladybug, lady du cœur
Depuis longtemps attendu par les fans de la première heure et dernier jalon en date d’une success-story hexagonale surprenante, Miraculous le film aura été le plus gros blockbuster français de l’année 2023, dépassant même par son budget et ses ambitions planétaires le diptyque des Trois Mousquetaires. Un lourd poids sur les épaules de la petite Marinette.
Depuis le mitan des années 2010, Miraculous est l’une des licences préférées de la jeunesse… mais pas que. Une série animée entièrement pensée en France (produite techniquement avec les camarades coréens et japonais) par des anciens de la déjà sympathique série Totally Spies ! qui tout en croisant le décorum des super-héros et des magical girls, a réussi rapidement à développer une aventure adolescente pleine de rebondissements, d’humour et de personnages (principaux et secondaires) hauts en couleurs. Avec son Paris de carte postale et ses codes reconnaissables dans le monde entier, la licence s’avère aussi un énorme carton à l’international avec cinq saisons dont la qualité n’a fait que croitre, deux téléfilms spéciaux, des tonnes de produits dérivés (livres, mangas…) et même une comédie musicale. C’est cette dernière qui a définitivement motivé le producteur Jeremy Zag, devenu maitre d’œuvre du programme (qu’est devenu Thomas Astruc ?) de passer à l’étape suivante, et assez logique, du long métrage animé. Une énorme production, la deuxième en France juste derrière le Valerian de Luc Besson, qui montre bien les ambitions imposantes auxquels peut aujourd’hui prétendre Miraculous. D’ailleurs il faut immédiatement reconnaitre au film que techniquement il réussit à se hisser facilement au niveau des grandes productions concurrentes américaines avec une animation d’excellente qualité, mais aussi et surtout un véritable approfondissement des codes visuels de la série. Les visages des personnages sont beaucoup plus fouillés et expressifs, leurs attitudes bien plus souples et les décors parisiens, autrefois un peu vides et plaqués, se dotent d’un réalisme minutieux qui sublime littéralement les passages obligés que sont Notre de dame de Paris, La Tour Eiffel, l’Opéra Garnier ou le mussée du Louvre. On est certes dans une vision idéalisée à la Emily in Paris, mais pour un divertissement plein de super-héros cela ne choque pas et offre même une alternative bienvenue aux habituels décors New-yorkais.
Crush d’ados
D’ailleurs la réalisation de Jeremy Zag ne s’y trompe pas et joue avec ce dernier comme un film Marvel ou la mignonne Ladybug serait une Spider-man à la française. Très généreuses, efficaces et toujours fun, les scènes d’action du film entre spectaculaire et humour cartoon fonctionnent parfaitement et impulse une énergie réjouissante et un second degré très agréable. Le ton du film est d’ailleurs particulièrement charmant puisque jouant la carte de l’origin story en semi-reboot, le long métrage est obligé de recentrer considérablement ses enjeux sur le couple Marinette / Adrien ou Ladybug / Chat noir et donc sur l’argument romantique du titre. Les copains et second rôle en sont pour leurs frais (présents mais juste esquissés) là où les sentiments des deux jeunes héros sont décuplés avec un mélange de naïveté et de tendresse assumée tout à fait touchante, visions adolescentes des inlassables poursuites et jeux de masques des adultes Batman et Catwoman. Miraculous le film avait alors tout en même pour s’avérer une sacrée réussite si son réalisateur / producteur / scénariste / compositeur n’avait voulu faire de son long métrage une autre comédie musicale. Grand fan des films Disney et citant clairement La Reine des neiges comme référence (ce qui n’est pas un problème) il oublie clairement que les chansons du studio aux grandes oreilles font systématiquement avancer le récit, développent les personnages et insufflent du rythme au spectacle. Ici c’est totalement l’inverse. Disposées avant ou après une bagarre dans les airs ou une séquences catastrophe dans les rues de la capitale, elles rompent le fil de l’action, le plus souvent simplement pour répéter quelques atermoiements sentimentaux (le besoin de trouver le courage en soi, l’éclosion des sentiments…) mais surtout avec une musicalité assez fade et sirupeuse et une mise en scène beaucoup moins inspirée que le reste. Des passages qui plombent un peu le film et dont l’absence aurait justement permis de creuser plus avant certains antagonistes, dont le grand méchant Le Papillon, bien moins machiavélique et inquiétant que sur le petit écran.
Malgré de gros défauts musicaux (mais les plus jeunes sont apparemment conquis), Miraculous Le Film reste une très bonne surprise pour le cinéma d’animation français, venant confirmer un potentiel et un savoir-faire qui pourrait tout à fait concurrencer les mastodontes américains et japonais. L’univers de Ladybug reste définitivement accrocheur et il n’a certainement pas besoin de pousser la chansonnette.
Image
Naturellement la copie HD proposée pour Miraculous frôle la perfection avec ses couleurs ultra contrastées, ultra vives, ses noirs fermement présents et sa définition constamment maitrisée. Les détails affichés sont nombreux, avec un soin tout particulier apporté à la profondeur, tandis que les matières s’intègrent admirablement aux modélisations. Aucun souci de compression ou quelconque fourmillement à signaler. Sans doute qu’une sortie 4K aurait été pertinente.
Son
Seule la version française est proposée ici (la version anglaise a été produite simultanément) avec un DTS HD Master Audio 5.1 plus que satisfaisant. Le mixage est ample et enveloppant, et même si on peut regretter une petite retenue sur les effets sonores d’arrières plans, la dynamique est bien présente et nerveuse et les dialogues, centraux, toujours clairs et percutants.
Interactivité
Deux petits bonus vidéo seulement pour cette édition. A commencer par ce qui consiste surtout en une interview face caméra de Jeremy Zaf agrémenté de quelques rares images du reste de l’équipe (ça en dit beaucoup), où le créateur du film revient sur son envie de proposer une version cinéma de son univers, de l’inclusion de chanson, de la difficulté de résumer tout l’univers de la licence en 90 minutes et de séduire un public familial fan et néophyte. Le propos est plutôt intéressant, en particulier sur les questions de rythme et de coupes en adéquation avec la petite sélection de scènes coupées ou rallongées qui suit (beaucoup de petits dialogues entre les jeunes gens et d’anecdotes lycéennes), soulignant effectivement l’élagage calculé et mesuré du scénario pour proposer une durée adéquate pour les plus jeunes.
Liste des bonus
Making of (20’), Scènes coupées (11’), Bandes-annonces.