MIRACLE SUR LA 8ÈME RUE
*batteries not included – États-Unis – 1987
Support : Bluray & DVD
Genre : Fantastique
Réalisateur : Matthew Robbins
Acteurs : Hume Cronyn, Jessica Tandy, Frank McRae, Elizabeth Peña, Michael Carmine, Dennis Boutsikaris
Musique : James Horner
Durée : 106 minutes
Image : 1.85
Son : Anglais DTS HD Master Audio 5.1 et 2.0, Français DTS HD Master Audio 2.0
Sous-titres : Français
Éditeur : Éléphant Films
Date de sortie : 13 décembre 2022
LE PITCH
Loretta Sage, romancière brillante mais solitaire, est connue pour ses livres mêlant romance et aventures dans des décors exotiques. Alan, mannequin, a pour sa part passé la plus grande partie de sa carrière à incarner Dash, le héros à la plastique avantageuse figurant sur les couvertures des livres de Loretta. Alors qu’elle est en pleine promotion de son nouveau roman en compagnie d’Alan, Loretta se retrouve kidnappée par un milliardaire excentrique qui est persuadé qu’elle pourra l’aider à retrouver le trésor d’une cité perdue évoquée dans son dernier ouvrage. Déterminé à prouver qu’il peut être dans la vraie vie à la hauteur du héros qu’il incarne dans les livres, Alan se lance à la rescousse de la romancière.
Bâtiment historique
Autre production de la mythique Amblin, Miracle sur la 8ème rue a trop facilement tendance à se faire oublier, marqué par un semi-échec commercial et l’absence de bambin triomphant au casting. Pourtant tout en simplicité, émotion, charme et poésie, il ravive l’esprit des spectacles familiaux tout en finesses… et en effets spéciaux.
C’est bien entendu dans le giron chaleureux et protecteur de Steven Spielberg que le projet est né. Ou plus précisément dans les coulisses de sa série Les Histoires fantastiques, alors que trois de ses collaborateurs planchent sur un nouveau sujet. Mike Garris (à venir Critters 2, La Mouche 2, Hocus Pocus…), Brad Bird (à venir Le Géant de fer, Les Indestructibles…) et Matthew Robbins, le plus expérimenté qui a déjà œuvré comme scénariste sur Sugarland Express, comme assistant réalisateur sur Rencontres du troisième type et dirigé Le Dragon du lac de feu, imaginent comment de sympathiques petits robots tombés du ciel viendraient en aides aux habitants d’un immeuble délabré voué à la destruction. Un pitch qui va faire mouche et grossir jusqu’à se transformer en authentique long métrage estampillé Amblin et Universal, et même sortir à quelques jours de noël comme un joyeux conte pour toute la famille. Il faut dire que comme un mélange entre le Johnny 5 de Short Circuit et le mignon Mogwai de Gremlins, ces robots extraterrestres qui multiplient les petites catastrophes, réparent soigneusement les objets cassés, se cajolent et donneront même naissance à trois petiots plus attendrissants encore, ne manquent certainement pas de charmes. Des airs d’ovnis échappés d’un célèbre film, mais avec des gros yeux et des lumières expressifs dessinés avec savoir-faire par Ralph McQuarrie, artiste génial déjà derrière les concepts de Star Wars, Rencontres du troisième type (on y revient toujours), E.T. ou Cocoon.
Batteries rechargeables
Allié aux prouesses des petits gars d’ILM, entre collages divers, peintures sur verre et stop motion, tout est réuni pour servir un nouveau film popcorn et un carton assuré. Mais à l’instar des meilleurs épisodes des Histoires fantastiques, Miracle sur la 8ème rue brigue des thèmes plus complexes qu’il n’y parait et n’hésite pas d’ailleurs à ne faire apparaitre aucun gosse à l’écran. Les personnages principaux sont ainsi un artiste maudit, une femme enceinte délaissée, un ancien boxeur un peu limité et mutique et surtout un couple tenancier d’un Dinner et qui devraient être depuis longtemps à la retraite. Avec son générique en noir et blanc sacralisant les souvenirs d’un New York élégant, populaire et vivant, Miracle sur la 8ème rue induit la notion d’une disparition en cours, provoquée par la gentrification de la cité et l’éviction d’une certaine culture par les yuppies et l’urbanisation moderne. Seul immeuble résistant au milieu d’un terrain vague traversé par les pelleteuses, le décor du film est une oasis en perdition où, non sans une certaine ironie, seul un miracle venu des étoiles peut empêcher la catastrophe en cours. Entre ça, les blessures profondes qui habitent le petit groupe de plus en plus soudé, les évocations de la sénilité ou de la mort de l’enfant, Miracle sur la 8ème rue exacerbe justement sa poésie enfantine par ses thématiques adultes et une certaine forme de lucidité (voir le plan final). Réalisateur sobre mais capable Matthew Robbins manque parfois d’énergie et d’inspiration, mais capture à merveille cette petite parenthèse enchantée, et une nouvelle prestation inoubliable du couple, à la ville comme à l’écran, Hume Cronyn et Jessica Tandy, ex-stars des 50’s et déjà cœurs battants de Cocoon.
Image
Master HD sorti il y a six ans aux USA, celui-ci travaillait déjà un source plus toute fraiche. Cela est particulièrement visible durant le générique d’ouverture, floconnant, imprécis et instable, mais heureusement les choses s‘arrangent rapidement alors que le film retrouve (littéralement) ses couleurs. Quelques scories sont parfois encore visibles mais les teintes sont joliment présentes, les matières relativement bien dessinées et la définition réussit à redonner un peu de relief à l’ensemble, et ce même dans les plans composites et autres collages des SFX. Quelques artefacts de compressions dans les noirs ou de petits halos autour des robots sont visibles, mais rien de vraiment gênant.
Son
Petite piste DTS HD Master Audio 5.1 pour la version anglaise qui vient parfois ajouter quelques effets dynamiques lorsque les petites créatures métalliques s’envolent ou bricolent en arrière-plan, mais rien de vraiment spectaculaire. Les stéréo d’origines, anglaise et française, se montrent tout à fait confortables, claires et sobres, sans perditions notables.
Interactivité
Véritable production Amblin, Miracle sur la 8ème rue aurait certainement mérité un petit making of rétrospectif comme Universal savait les produire aux débuts du support DVD. Rien n’a cependant été fait et le Bluray US est nu comme un ver. Éléphant a donc commandité le duo Julien Comelli et Erwan Le Gac (déjà croisé sur plein d’autres prod 80’s) pour enregistrer, en tchat vidéo, le réalisateur Matthew Robbins. Malgré les limites techniques de ce type d’opération, l’entretien est très agréable grâce à la bonne humeur du monsieur et son plaisir à revenir sur ses expériences aux cotés de George Lucas (THX1138), ses premières expériences de réalisateurs (Le Dragon du lac de feu, La Légende de Billie Jean) et sa longévité en tant que scénariste (de Mimic à Bollywood).
Liste des bonus
« Un américain à Paris » : conversation avec Matthew Robbins par Julien Comelli et Erwan Le Gac, Bande-annonce d’époque.