MIGRATION
Etats-Unis, France, Canada – 2023
Support : Bluray
Genre : Aventure, Comédie, Animation
Réalisateur : Benjamin Renner, Guylo Homsy
Acteurs : Kumail, Nanjiani, Elizabeth Banks, Keegan-Michael Key, Awkwafina, Carol Kane, David Mitchell, Danny DeVito…
Musique : John Powell
Image : 2.35 16/9
Son : Dolby Atmos Anglais et français
Sous-titres : Français, anglais…
Durée : 82 minutes
Editeur : Universal Pictures Home Entertainment
Date de sortie : 17 avril 2024
LE PITCH
La famille Colvert est en proie à un dilemme d’ordre domestique. Alors que Mack est totalement satisfait de patauger paisiblement et définitivement avec sa famille, dans leur petite mare de la Nouvelle Angleterre, sa femme Pam serait plutôt du genre à bousculer un peu cette routine pour montrer à ses enfants – Dax qui n’est déjà plus un caneton et sa petite soeur Gwen – le reste du monde. Lorsqu’ils accueillent, le temps de leur halte, une famille de canards migrateurs, c’est l’occasion rêvée pour Pam de persuader Mack de les imiter et de se lancer dans un périple en famille : destination la Jamaïque, en passant par New York.
Formation en V
Créateur talentueux d’Ernest et Célestine et de l’hilarant Le Grand méchant renard et autres contes, Benjamin Renner va s’essayer au blockbuster animé du coté du géant américano-français Illumination. Les personnages ne manquent pas une nouvelle fois de facéties… L’aventure cependant suit très docilement sa carte de vol.
Après le carton de Moi, Moche et Méchant et ses (trop) nombreux dérivés et le braquage total effectué par l’excellent film de Mario, Illumination ne craint plus rien ni personne, et même pas de proposer un film qui n’est ni une suite, ni ne repose sur une œuvre préexistante ! Une idée originale donc initiéepar le réalisateur Benjamin Renner venu d’une animation 2D plus traditionnelle et d’un parcours plus indépendant. Un partenariat intéressant sur le papier qui s’ouvre d’ailleurs par une superbe introduction croisant justement les technique 3D du studio et une esthétique peinte plus traditionnelle sur les textures et les designs, laissant croire à une petite prouesse technique qui à d’ailleurs beaucoup moins réussi au récent Wish de Disney. Las, ce petit conte inaugural retrouvant à merveille les décalages narratifs et le second degré du Grand méchant renard laisse rapidement place à un traitement technique beaucoup plus classique et « moderne ». Même si on reconnait la patte (palmée) du bonhomme sur les designs des personnages et de son esprit farfelu dans les expressions ou la nature cocasse d’un tonton constamment à la masse, graduellement ce Migration reprend la forme et la structure d’un divertissement animé à l’américaine.
Nidification
Les petits qui doivent quitter leur nid et découvrir le monde malgré un papa un peu trop stressé et oppressant, un fiston qui veut faire ses preuves, une petite sœur à la mignonnerie irrésistible, les parents qui doivent retrouver leur point d’équilibre et plus généralement un road trip à travers les Etats-Unis… Rien de bien nouveau en particulier lorsqu’une fois arrivé à New York, le métrage se met à multiplier les personnages secondaires un peu allumés (les pigeons et leur chef de gang pas si méchant que ça, le Perroquet prisonnier dans sa cage, les oies à gaver qui se croyaient dans un centre de bien être…) et se sent obligé de trouver un grand méchant de circonstance : un chef cuistot des quartiers huppés. Un concentré de film d’animation US, que ce soit chez Disney, Dreamworks ou autres, et de tendres valeurs énoncées entre quelques scénettes gags et autres poursuites à la surenchère gentiment spectaculaire. Basique soit, mais il faut l’avouer très efficace, rythmé, toujours plaisant et souriant avec une énergique tendre tout à fait communicative. On se laisse aisément embarquer dans ce petit périple, on s’amuse des pirouettes de notre charmante troupe et on admire une nouvelle fois le savoir-faire des équipes du studio. Très fins dans leurs animations (moins exagérées que chez Dreamworks par exemple), pointilleux dans les modélisations, les petits gars d’Illumination déploient de superbes paysages et environnements tour à tour champêtres (avec de très belles teintes automnales) ou plus contemporaines et urbaines, toujours auréolés de très beau effets de lumières, de profondeurs et de transparences (brumes, nuages…).
Joli, indéniablement divertissant, Migration fait passer un très bon moment et occasionnera même un ou deux fous rires à votre progéniture, mais la surprise attendue de la part du réalisateur du Grand méchant renard (oui, on adore ce film !) reste bien timide et rentre vite dans le rang. Classique mais bien fait donc.
Image
Comme attendu, le master HD de Migration déploie généreusement ses couleurs et ses contrastes, assurant ses arrières par un transfert bien pointu et atterrissant fermement sur un piqué qui permet des noirs bien fermes et un léger relief bien agréable. Absolument rien à redire à ce Bluray qui accompagne chaleureusement tous les atours de ce film d’animation dernière génération à la perfection.
Son
Etonnant, le film est directement proposé en Bluray avec des pistes Dolby Atmos en anglais… mais aussi en Français ! Belle surprise, surtout que le doublage français mené par Pio Marmai et Laure Calamy est vraiment très réussi. Dans les deux cas en tout cas, l’amplitude du mixage se montre bien entendu plus soutenu lors des nombreuses scènes d’envol et de vol, dynamise considérable les petits moments de poursuites, sans jamais oublier de bien placer les dialogues et les musiques. Peut-être qu’un soupçon d’atmosphères plus naturelles n’aurait cependant pas fait de mal à l’ensemble.
Interactivité
La jaquette de Migration annonce fièrement un défilé de suppléments en tous genre. Attention car la grande majorité n’a absolument pas été traduite. Ni par une voix française ni par des sous-titres. Un peu dommage pour la poignée de featurettes basiques et toujours très courtes, franchement stupide pour les petits tutos super sympas à l’attention des enfants qui auraient ainsi pu apprendre à faire un pop-up book, un appât à canard et un nid douillet.
Finalement les seuls suppléments véritablement accessibles sont donc les trois courts métrages inédits qui ouvrent le programme. Une petite aventure mignonne pour la chef des pigeons qui trouvent un meilleur moyen de passer l’hiver, une mission dans l’espace pour des mignons toujours promptes à faire plaisir à la petite Agnès et surtout un hilarant épilogue au tout premier Moi, Moche et Méchant où le terrible Vector, en slip, tentent de s’échapper de la Lune dans un bel hommage aux malheurs de Will le Coyote.
Liste des bonus
Fly Hard (4’), Mooned (9’), Midnight Mission (4’), Michrophone Madness (3’), Meet the Cast (15’), Making of (5’), The Art of Flight (2’), How to Draw (10’), Build Your Own Pop-Up Book (11’), Calling All Birds (5’), Best Nest (6’), Bandes-annonces.