MAUSOLEUM
États-Unis – 1983
Support : Bluray
Genre : Horreur
Réalisateur : Michael Dugan
Acteurs : Marjoe Gortner, Bobbie Bresee, Norman Burton, Maurice Sherbanee, Julie Christy Murray
Musique : Jaime Mendoza-Nava
Image : 1.85 16/9
Son : Anglais et français DTS HD Master Audio 2.0 mono
Sous-titres : Français
Durée : 96 minutes
Éditeur : Pulse Vidéo
Date de sortie : 25 mai 2023
LE PITCH
Depuis des générations, chaque fille aînée de la famille Nomed (à l’envers : Démon) est possédée par une créature maléfique et démoniaque retenue prisonnière d’un mausolée.
Boobies-trap !
Plébiscité lors du Festival Fantastique de Paris 1983 avec un prix du jury et un prix de la meilleure interprète (tout de même), Mausoleum aura surtout fait les belles heures des fonds de catalogues des regrettés vidéoclubs. Une affiche qui fait rêver, une pinup qui expose ses meilleurs atours, quelques effets gores bien délirants et c’est parti pour une petite soirée à l’ancienne.
Une terrible malédiction semble poursuivre les femmes de la famille Nomed, car celles-ci tissent un lien terrible avec une créature démoniaque qui les attendrait dans le mausolée familial afin de les posséder et de les transformer adultes en véritables succubes vengeresses. Ici Bobbie Breese (Ghoulies, Star Slammer, Surf Nazis Must Die), qui débute sa trop brève carrière de scream-girl plantureuse e donnant fièrement de sa personne autant en jouant les grandes séductrices peu farouches et toute en arguments rebondis, qu’en se laissant recouvrir d’un lourd maquillage pour figurer la créature vorace du film. Une femme double, nymphomane et dangereuse qui élimine sadiquement ses amants et tous ceux qui oseraient se mettre sur sa route. La femme des années 80 en somme, fière jusqu’au-bout des seins, en pleine reconquête de ses désirs et de son indépendance dans une société qui ne cherche qu’à la posséder (là encore) et la domestiquer. Est-ce que véritablement les instigateurs de ce film d’horreur à petit budget avaient autant d’idées derrière la tête ? Vraiment pas sûr, mais force est de reconnaitre que malgré ses motivations parfaitement commerciales (on n’est jamais loin du DTV Z), Mausoleum reste un spectacle plutôt sympathique et généreux.
Gothic Housewife
On ne peut en effet que louer le travail de maquillage et de designs de John Cark Buechler (Re-Animator, From Beyond, Vendredi 13 n°7…) qui malgré de faibles moyens parviennent à offrir une tantine coupée en deux, un crane qui explose comme dans tous les sens, une lévitation non-consentie qui s’achève par un empalement quelques mètres plus bas ou un époux au torse bouffé par les bouches dentées apparues sur les seins de la demoiselle… Sans compter bien entendu un démon verdâtre très caoutchouc-mousse mais à l’aspect primaire, presque médiéval, qui renoue avec une école gothique un peu délaissée dans cette décennie. Et si la mise en scène de Michael Dugan s’avère extrêmement plate, les témoins disent que seul le producteur et scénariste Robert Barich imposait sa vision sur le plateau. Coup de bol ce dernier officiait aussi comme directeur photo et s’est amusé à reproduire quelques filtres violets et verdâtres directement hérités des expérimentations de l’école italienne, Bava et Argento en tête.
Avec son scénario bien cafouilleux et ses dialogues souvent dignes d’un porno californien (les scènes de séductions sont hilarantes), Mausoleum n’entend clairement pas concourir au statut de classique culte oublié, mais avec un soupçon de nostalgie, une pincée de second degré et une chaleureuse indulgence, on y retrouve toute ces sensations désuètes des soirées entre potes, à boire dans une main, une part de pizza dans l’autre, et une bonne VHS qui tourne dans la magnéto.
Image
Nouvelle restauration de haute volée en provenance directe de Vinegar Syndrome. Un scan 2K effectué sur les négatifs originaux pour un rendu plus éclatant que jamais (en tout cas pour ce film) avec surtout une rehausse et un réétalonnage judicieux des couleurs. La photographie à l’italienne redonne des couleurs aux films, tout comme la propreté impressionnante de la plupart des séquences et une définition creusée aux petits oignons. Quelques plans d’ensemble se montrent un peu moins stables, quelques restes de taches, griffures ou zooms moins bien négociés se laissent encore apercevoir, mais cela reste très anecdotique à côté du tableau général.
Son
Les petites pistes monos d’origines ont profité d’un petit nettoyage et rééquilibrage général. Bien entendu l’âge de la captation ou du doublage empêche certaines prouesses mais les mix DTS HD Master Audio 2.0 restent parfaitement clairs, francs et directs.
Interactivité
Inclus dans la collection nostalgique du Vidéoclub de l’horreur de Pulse Vidéo, Mausoleum propose lui aussi la jaquette réversible qui fait bien, la possibilité de voir le film dans sa qualité VHS (pleure des larmes de sang nouvelle génération !) et une sélection de trente minutes de bandes annonces bien rétros tournant essentiellement ici autour de donzelles possédées par les forces du mal (et leurs pulsions sexuelles) et de quelques démons grimaçants comme le très british Rawhead Rex. Une madeleine de Proust farcie aux bis et au Z.
Plus classique et un peu plus sage, Pulse Vidéo reprend aussi l’interview enregistrée par les collègues américains avec le responsable des effets spéciaux John Cark Buechler. Si celui-ci est admiratif devant le professionnalisme et la patience de Bobbie Bresee, il reste moins convaincu quant à la réelle paternité du film créditée à Michael Dugan. On reste par contre un peu sur notre faim dans ses trop rares détails sur la confection des SFX.
Liste des bonus
Le film en VHS VISION, Interview avec John Cark Buechler (9’), photos exploitations, Programme de Bandes-annonces VHS par Ottot Rivers (29’).