MASSACRE AU DORTOIR
The Dorm That Dripped Blood– États-Unis – 1982
Genre : Horreur
Réalisateurs : Stephen Carpenter, Jeffrey Obrow
Acteurs : Laurie Lapinski, Stephen Sachs, David Snow, Daphne Zuniga…
Musique : Christopher Young
Durée : 88 minutes
Image : 1.66 16/9
Son : Anglais et français DTS HD Master Audio 2.0 mono
Sous-titres : Français
Éditeur : Éléphant Films
Date de sortie : 12 avril 2022
LE PITCH
Un groupe d’étudiants reste pour nettoyer après une fête organisée dans un bâtiment voué à la destruction. Mais les jeunes gens ne savent pas qu’un tueur sadique rôde dans les environs. Un jeu de massacre s’engage alors, une lutte pour la survie…
Allo ? Ouine.
Un slasher réalisé par Carpenter ça vous dit ? On vous arrête tout de suite ce n’est pas avec Halloween et Big John que vous allez passer la soirée mais avec Massacre au Dortoir (co)réalisé par Stephen Carpenter. Dit comme ça, ça ressemble à une version au rabais, et c’est loin d’être faux, mais ça ne veut pas dire que vous allez forcément passer un mauvais moment.
La ressemblance entre les deux réalisateurs ne s’arrête pas seulement à l’homonymie de leurs noms de famille et au genre de leur film mais aussi dans leurs parcours respectifs. Ils ont, en effet, tous les deux fait leurs études de cinéma à l’UCLA, l’Université de Californie à Los Angeles et utiliser leurs travaux d’étudiant comme porte d’entrée pour le grand écran. C’est le cas de The Dorm That Dripped Blood, Massacre au Dortoir en vf, qui est d’abord un film tourné dans le cadre de l’école, par Stephen Carpenter et Jeffrey Obrow pour un très petit budget et pour incarner les jeunes adolescents qui vont passer à la casserole, des acteurs (très) amateurs qui se limiteront pour la plupart à ce projet. Les ressemblances s’arrêtent ici, puisque si le Dark Star de Carpenter (et Dan O’Bannon) était lui aussi un projet étudiant modifié pour une sortie salle, sa relative réussite permis à ses créateurs de donner leur plein potentiel sur leur travaux suivants (et quel potentiel !), et si certains collaborateurs du film vont avoir un joli parcours par la suite, Christopher Young à la musique (Hellraiser, Spider-Man 3, Jusqu’en Enfer) et Matthew Mungle aux maquillages (Dracula de Coppola, La liste de Schindler, Midnight Meat Train) ce ne sera pas le cas des deux réalisateurs, qui après deux autres films d’horreur disparaitront des radars.
Samedi 14
Massacre Au Dortoir est un slasher dans le sens le plus basique du terme, tous les éléments constituants du genre sont là, un groupe de jeunes étudiants composées à 90% de personnes dont le QI ne dépasse pas 20, qui vont se retrouver traqué et éliminé les uns après les autres par un mystérieux tueur avec des armes diverses et variées. De ce côté là, le film ne déçoit pas et offre plusieurs mises à mort très graphiques et sadiques. Mains tranchées, tête forée par une perceuse, batte cloutée plantée dans un crâne… les maquillages et effets spéciaux sont clairement le point fort du film. Crus et réalistes, ils tiennent encore assez bien la route de nos jours, surtout considérant le très faible budget du film (100 000 dollars), et surtout seront les seuls éléments qui provoqueront une implication émotionnelle du spectateur, de dégout certes, mais qui surprendront agréablement après avoir, au mieux, rit des personnages ou été dépité de leur conversations ou leurs actes. Car si les effets spéciaux fonctionnent, la mise en scène est loin de leur faire honneur. Extrêmement plate, le film multiplie les plans fixes et longs ressemblent plus à de l’économie de pellicule qu’à une vraie volonté de découpage et les vues subjectives du tueur ne sont qu’un décalque des deux autres séries de slashers de l’époque, Halloween et Vendredi 13. Un meurtre trahi d’ailleurs ce manque d’inspiration et de compréhension des auteurs, celui d’une femme étranglée dans sa voiture, qui est une repompe de celui du premier Halloween quand Micheal Myers apparaissait sur le siège arrière d’une voiture. Ici, la future victime attend dans une voiture côté passager et à l’arrière plan le bras du tueur passe par la fenêtre côté conducteur pour ouvrir la porte arrière et pouvoir se glisser derrière elle, par chance elle ne tournera jamais la tête. A défaut de faire monter le suspens, cette scène fera surtout s’afficher quelques sourires.
La qualité d’appréciation du visionnage dépendra donc surtout de votre état d’esprit. Si vous cherchez le frisson ou une petite perle méconnue du cinéma d’horreur, passez votre chemin, le long métrage est trop amateur et sa réalisation trop fainéante pour provoquer l’intérêt, au contraire si vous êtes en recherche d’un nanar pour une soirée bière et pizza entre ami(e)s, Massacre au Dortoir remplira parfaitement sa fonction.
Image
Comme d’habitude Éléphant nous gratifie d’un copie d’excellente facture. Le film étant filmé en 16mm et avec un tout petit budget, l’image souffre parfois de problèmes inhérents aux conditions de tournage (quelques plans flous) mais le transfert effectué ici retranscrit au mieux la copie de l’époque avec un rendu très propre.
Son
Comme pour l’image, tributaire des conditions de tournage, les deux pistes, VO et VF, sont ici proposées toutes les deux en mono d’époque. La piste VO est très claire et dynamique et bénéficie d’un mixage DTS HD efficace, la VF, elle, vaut le coup d’oreille pour son doublage nanardesque mais reste d’une qualité plutôt médiocre (sons étouffés ou déformés) faute d’avoir pu être retravaillés.
Interactivité
La journaliste Caroline Vié nous raconte les coulisses de la création du film et de sa sortie avec plusieurs anecdotes intéressantes sur le tournage, l’équipe technique et les problèmes avec la censure lors de la sortie. On retrouvera ensuite la bande annonce d’époque ainsi que celle de la collection film d’horreur d’éléphant films.
Liste des bonus
Présentation du film par Caroline Vié (12’) – Bande annonce (1’29).