MALICIA
Malizia – Italie – 1973
Support : Bluray & DVD
Genre : Comédie sentimentale, érotique
Réalisateur : Salvatore Samperi
Acteurs : Laura Antonelli, Turi Ferro, Alessandro Momo, Tina Aumont, Angela Luce…
Musique : Fred Bongusto
Durée : 97 minutes
Image : 2.35 16/9
Son : Italien et français DTS HD Master Audio 1.0
Sous-titres : Français
Éditeur : Sidonis Calysta
Date de sortie : 01 février 2022
LE PITCH
Veuf et père de trois garçons, Ignacio La Brocca engage une nouvelle domestique, Angela, une jeune femme très capable et, surtout, très très attirante. Aucun des hommes de la maison ne reste insensible à ses charmes. Pas même Sandro qui, à quatorze ans, sabote les tentatives de séduction de son frère aîné et de son propre père pour mieux conquérir l’élue de son cœur…
Ma, lei è bella
L’un des plus gros succès du cinéma italien de l’année 73 était une sexy comedy, genre adulé par le public local (et de certains voisins européens), et l’ultime révélation de la beauté incomparable de Laura Antonelli. Une comédie de mœurs très légère en apparence, mais aux explorations sentimentales des plus troublantes.
Déjà célébrée dans toute sa nudité dans Ma Femme est un violon, Laura Antonelli, alors presque plus connue pour sa longue relation avec notre Belmondo national, y faisait admirablement contraster un visage angélique et les courbes affolantes de son corps. Jouet de tous les désirs de son époux dans le film de Pascale Festa, elle est l’actrice idéale pour celui de Salvatore Samperi qui en lui offrant le rôle de la servante Angela fait d’elle l’objet de tous les fantasmes de sa nouvelle maison. Suite au décès de Mme La Brocca, elle devient en effet la seule présence féminine dans une demeure occupée par un père et ses trois fils. Le plus petit la voit comme une mère de substitution, le plus grand, déjà jeune-homme, comme une conquête en devenir et le paternel comme une épouse docile potentielle. Au milieu, Sandro âgé de 14 ans, en pleines découverte de sa sexualité (il est obsédé par le corps féminin) et aux sentiments naissants, passe d’amoureux transi et touchant à, par jalousie et difficulté à révéler ses sentiments, en petit tyran obligeant Angela à se plier à ses petits expériences érotiques et voyeuristes… Enfin se plier… Avec son regard mêlant naturellement tendresse et désirs torrides, Laura Antonelli induit une relation bien plus ambiguë que prévue et va même jusqu’à renverser le machisme latin souvent contenu dans ce type de productions.
Maitresse de maison
Entre comique de situation parfaitement placé et chronique de l’éveil des sens chez un adolescent, Malicia est aussi le portrait sans détour d’une société voulu patriarcale mais où déjà la gente féminine a depuis longtemps appris à jouer avec les pulsions des pauvres mâles : la superbe cougar interprétée par Angela Luce et l’adolescente espiègle profitant des charmes de Tina Aumont, ne font que faire tourner le pauvre Sandro en bourrique, devenant lui-même la proie de leurs petits jeux sexuels. Pourtant malgré son sujet hautement risqué (on parle tout de même de relations avec un mineur), Malicia n’affiche jamais une once de vulgarité à l’écran et se montre même particulièrement touchant, voir émouvant, dans cette illustration sensible d’une relation initiatrice et/ou amoureuse entre le jeune héros et sa future belle-mère. Tout l’ambivalence de leur relation est d’ailleurs parfaitement mise en scène lors d’une nuit d’orage où un petit jeu sadique éclairé à la lampe torche (admirablement monté) se transforme en célébration brûlante de la féminité puissante d’Angela. Enchaînant les séquences à la sensualité secrète et donc particulièrement torride, le film n’a jamais besoin d’en montrer trop pour provoquer l’émoi, jouant admirablement de la photographie chaleureuse de Vittorio Storaro (Apocalypse Now, 1900…), des compositions langoureuses et ludique de Fred Bongusto, et encore une fois de la présence toutes en finesse et en volupté d’une Laura Antonelli au sommet de sa beauté.
Pas étonnant que Malicia soit devenu un film culte auprès de tous les jeunes spectateurs de l’époque, et que l’actrice devint immédiatement un authentique sex symbol.
Image
Peu d’information sur la source de ce master HD même si quelques éditions du film ont déjà pointé le bout de leur nez à l’étranger (en Allemagne notamment), le résultat est de très bonne qualité. Quelques traces d’anciennes griffures persistent parfois encore au détour d’un plan, mais le master a été soigneusement nettoyé, se révélant très propre et stable, et se voit surtout doté de teintes pleines et définie. Seule la définition, parfois trop doucereuse, pèche un peu et laisse entrevoir une utilisation de filtres gommant, mais ces petits instants vaporeux se marient assez élégamment avec la photographie du film.
Son
Simples monos pour la version doublée française (d’époque manifestement) et la version italienne. Les deux assurent une bonne clarté d’écoute avec tout de même quelques petits effets de saturation réguliers et une ou deux brusques coupures sur la piste VO.
Interactivité
Spécialiste du cinéma italien et auteur de nombreux ouvrages sur le thème, Jean Antoine Gili tente d’éclairer face caméra différents aspects du film, en particulier la chronique sociétale italienne et surtout les talents débordants de Laura Antonelli. Quelques propos intéressants, mais le monsieur a un peu tendance à se répéter et aurait pu ouvrir sur le reste de la carrière de Salvatore Samperi ou la grande mode des comédies sexy qui suivit.
Liste des bonus
Présentation du film par Jean Antoine Gili (28’).