MADAME WEB
Etats-Unis – 2024
Support : UHD 4K & Bluray
Genre : Fantastique, Super-héros
Réalisateur : S. J. Clarkson
Acteurs : Dakota Johnson, Sydney Sweeney, Isabela Merced, Celeste O’Connor, Tahar Rahim, Mike Epps…
Musique : Johan Soderkvist
Durée : 116 minutes
Image : 2.40 16/9
Son : Dolby Atmos Anglais, DTS HD Master Audio 5.1 Français et espagnol
Sous-titres : Français, Anglais, Espagnol…
Editeur : Sony Pictures
Date de sortie : 19 juin 2024
LE PITCH
Cassandra Web est une ambulancière de Manhattan qui serait capable de voir dans le futur. Forcée de faire face à des révélations sur son passé, elle noue une relation avec trois jeunes femmes destinées à un avenir hors du commun… si toutefois elles parviennent à survivre à un présent mortel.
Une araignée au plafond
Entaché d’une triste réputation, échec cuisant au box-office, critiques désastreuses, Madame Web s’invite maintenant dans votre salon. Une bonne façon de se forger une idée sur le dernier né des studios Marvel version Sony.
C’est vrai que l’on peut facilement se perdre dans cette guerre de licences. Si Disney continue d’exploiter ses super-héros dans son MCU, l’autre partie du catalogue Marvel continue de sortir chez Sony dans son SSMU (Sony’s Spider-Man Universe) avec comme point commun consternant : faire des films de plus en plus insignifiants, interchangeables et à la qualité toute relative. Si Sony n’avait pas sorti son Spider-man : Across the Spider-verse, tout espoir de renouveau serait perdu. Le filon étant synonyme de pépettes, les films s’enchaînent et entre deux Venom, Madame Web sort sur la toile. Aucun de ces opus ne respire la qualité. Malgré leur piètre mérite, on pouvait trouver dans les Venom un semblant de fun et un côté décomplexé au goût douteux. Ici, le créneau n’est pas le même, mais pas meilleur non plus. Le fun est semblable à un pot de nuit et l’humour pointe aux abonnés absents. Heureusement que le scénario en béton et l’interprétation sont aux petits oignons. Enfin, c’est ce que nous aurions aimé écrire, malheureusement là aussi le bât blesse.
Toile trouée
Aucun acteur ne semble investi devant ce bric-à-brac au semblant de scénario. Le film fourmille d’incohérences et de raccourcis ridicules. L’histoire veut nous faire croire à des personnages connectés par une force qui voulait les faire se rencontrer. Si l’une des protagonistes habite le même immeuble passe encore, une autre est reliée car elle lui a fait un doigt d’honneur à un cédez le passage !!! L’histoire s’étire avec ce genre de débilité sur deux heures où le spectateur n’en a clairement rien à carrer de ces pseudo héroïnes. Mou du genou, dialogues insipides, même les actrices ont l’air gêné. Dakota Johnson bankable auprès des prépubères grâce à ses 50 nuances de Grey sauve Charlize Theron et Amy Adams de la probable gène d’avoir été initialement choisies pour le rôle principal. Le frenchy Tahar Rahim n’en sortira pas grandi non plus. Quelle idée de l’avoir casté pour jouer le bad guy. Lui aussi ne semble pas savoir comment se dépêtrer de son rôle. Pour un film où la thématique est de pouvoir lire le futur, leurs agents se sont bien viandés. Pour son premier film après avoir officié 20 ans dans les séries TV, S.J. Clarkson se fait dominer par le studio, le cahier des charges est loin d’être rempli après ses nombreux maniements et l’on assiste plus à d’innombrables placements de produits qu’à un film proprement dit. Le générique de fin arrive et on se demande encore quand l’histoire commence.
Voilà une fois de plus un bon exemple de films faits pour de mauvaises motivations. Ce qui semble être le cas de plus en plus de Marvel de nos jours. Moins moche qu’un Ant-man 3 (en même temps, ce n’est pas difficile), le film n’arrive jamais à captiver faute de rythme et d’investissement. Madame Web n’est même pas un nanar sur lequel on peut se marrer, c’est juste un mauvais film. Ce qui est de loin bien pire.
Image
Le transfert en Dolby Vision sauve le film de la catastrophe. Beaucoup de scènes nocturnes bénéficient de nuances dans son découpage d’ombres et de pénombres. Celles-ci n’ont rien à envier aux séquences plus lumineuses où le 4K fait des merveilles. Par manque d’actions relatives au genre, les explosions et autres actes héroïques sont moins présents mais toujours efficaces lorsqu’elles surgissent.
Son
L’attrait majeur de la galette est dû à la bande sonore où les différents canaux sont fortement sollicités. Outre les deux ou trois scènes d’actions, on est plus scotchés par les voix qui se détachent les unes des autres pour surfer entre les enceintes de façon aléatoire. La VO quant à elle, est encore plus enveloppante avec une piste en Dolby Atmos.
Interactivité
Une section bonus vite expédiée, signe sans doute aussi de la volée de bois verts reçus par le film à sa sortie. Un sujet sur le tournage des « visions » de l’héroïne, sur le casting so sexy, le comic original, les rares scènes d’action ou les clins d’œil à tout va… Très rapide à chaque fois et sans aucune profondeur, ni pertinence. Bien entendu aucun mot sur les soucis de productions et les échecs successives du « spiderverse ».
Liste des bonus
« Une vision du futur » : making of (7’), « Le Casting de Madame Web » (9’), L’Oracle de la page » : l’adaptation du comics (5’), Bêtisiers (4’), « Bats-toi comme une araignée » : les cascades (5’), Easter eggs : les nombreux liens de Madame Web (4’), Scène coupée : « Ta mort » (1’).