M3GAN
États-Unis, Nouvelle-Zélande – 2002
Support : Bluray
Genre : Horreur
Réalisateur : Gerard Johnstone
Acteurs : Allison Williams, Violet McGraw, Ronny Chieng, Amie Donald, Brian Jordan Alvarez
Musique : Anthony Willis
Image : 2.39 16/9
Son : Anglais et allemand Dolby Atmos, Français et italien Dolby Audio + 7.1
Sous-titres : Français, allemand, italien, suédois…
Durée : 101 minutes
Editeur : Universal
Date de sortie : 10 mai 2023
LE PITCH
M3GAN est un miracle technologique, une cyber poupée dont l’intelligence artificielle est programmée pour être la compagne idéale des enfants et la plus sûre alliée des parents.
Poupée de cire, poupée de son
Les poupées maléfiques et tueuses sont rapidement devenu des incontournables du genre horrifique et si Chucky mène toujours largement la dance loin devant la débile Annabelle, la très moderne M3gan aimerait bien s’imposer comme une nouvelle icône du genre. On en est loin, car si la prestation personnelle de la demoiselle affiche un vrai potentiel, le film lui n’est jamais assez méchant ou mordant.
Il y a quatre ans sortait sur les écrans une assez triste tentative de moderniser ce brave Chucky, ex-poupée du diable, devenant alors surtout un monstre technologique, assassin mécanique dont les nombreuses options modernes ne faisaient que le rendre plus dangereux. Plutôt que le classique indémodable de Tom Holland, c’est du coté de ce remake anonyme qu’il faut aller chercher un cousin de la nouvelle M3gan. Le projet imaginé et produit par James Wan (Saw, The Conjuring…) pousse même un peu plus loin la réflexion des nouvelles technologies que ce soit la notion d’intelligence artificielle influée dans des créatures humanoïdes, forcément inquiétantes, ou la propension des nouveaux parents à s’assoir confortablement sur les nouveaux jouets (avec écran ou pas) pour compenser leur absences derrières les applis du téléphone. Une fracture d’autant plus grande qu’ici Gemma est juste la tante devenue tutrice de la petite Cady récemment orpheline, et qu’elle ne va pas hésiter à expérimenter sur elle sa nouvelle création : M3gan poupée interactive ultra performante. Improbable sans doute, mais dans tous les cas le film se montre suffisamment malin pour faire rapidement passer la pilule et se concentrer sur la relation exclusive qui s’installe entre la gamine et sa nouvelle meilleure amie et le trouble que va provoquer la notion de mortalité dans l’esprit de la machine.
Dollhouse
Quelques bribes de finesses dans un monde de série B désormais bien mieux assumée dans une version Unrated exclue des salles, avec quelques gros mots supplémentaires mais aussi et surtout des meurtres légèrement plus graphiques et explicites. Un film moins frileux mais qui reste tout de même dans les standards acceptables du petit film d’horreur grand publique et où le réalisateur Gerard Johnstone (Housebound) peine effectivement à s’extirper des sentiers battus, des effets de jumpscare et d’une mise en scène somme toute assez fonctionnelle. D’ailleurs la première partie de mise en place, jouant sur les soubresauts d’une conscience artificielle de plus en plus présente et l’apparition des premiers penchants meurtriers (une voisine envahissante, un petit con agressif…) se montre beaucoup plus efficace qu’une dernière bobine se voulant bêtement plus démonstrative mais se montrant encore et toujours trop propre sur elle. Sobre et classique, mais plutôt sympathique à l’arrivée par son immuable sérieux en dehors des premières pubs pour ces horribles Firby nouvelle génération, M3gan surnage il faut l’avouer grâce à sa créature centrale, au look (vêtement de petite fille et visage légèrement expressif) tout à fait dans l’actualité des dernières prouesses technologique du genre, et reposant sur un mélange de doublure corps et surtout d’animatroniques pointus. La star c’est elle et M3gan est clairement à la hauteur, faisant preuve de bien plus de caractère et de présence que les acteurs humains du film, et dispensant un sadisme morbide malheureusement trop refréné par ses créateurs. Elle est déjà prête à tous nous remplacer !
Image
Rien à redire sur la copie HD de M3gan qui propose aisément un transfert numérique extrêmement pointu et performant. La définition est constamment poussée aux limites du format avec une masse de détails finement dessinée à l’écran, des matières (cheveux, vêtements…) toujours naturels et une profondeur bien marquée. La photographie légèrement effacée du film montre malgré sa nette prédominance des blancs des contrastes ciselés et quelques jaillissements de teintes plus vives et pleines. Solide.
Son
Redoutable prestation Dolby Atmos pour la version originale qui joue merveilleusement bien sur la spatialisation des voix, pas toujours d’origines frontales et évidentes loin de là, mais aussi de leurs tessitures pour certaines directes et naturelles et pour M3gan beaucoup métallique voir désincarnée. Un mix subtil dont on retrouve une bonne part des qualités dans la version française disposée dans un Dolby Digital + 7.1 vraiment proches dans ses sensations.
Interactivité
Bien chiches, les bonus de M3gan ne consistent qu’en trois petites featurettes d’à peine 5 minutes brassant à vitesse grand V les thèmes du film, les diverses techniques utilisées pour créer la poupée à l’écran et la coproduction Blumhouse / James Wan. De la promo, beaucoup de promo.
Liste des bonus
Une nouvelle vision de l’horreur (5’), Donner vie à M3gan (5’), Se faire pirater (4’).