LUCA
Etats-Unis – 2021
Support : Bluray
Genre : Animation, Fantastique
Réalisateur : Enrico Casarosa
Acteurs : Jacob Tremblay, Jack Dylan Grazer, Emma Berman, Saverio Raimondo…
Musique : Dan Romer
Durée : 95 minutes
Image : 1.85 16/9
Son : Anglais DTS HD Master Audio 7.1, Français Doby Audio + 7.1
Sous-titres : Français, anglais, néerlandais…
Éditeur : Disney
Date de sortie : 24 septembre 2021
LE PITCH
Dans une très jolie petite ville côtière de la Riviera italienne, un jeune garçon, Luca, vit un été inoubliable, ponctué de délicieux gelato, de savoureuses pasta et de longues balades en scooter. Il partage ses aventures avec son nouveau meilleur ami, mais ce bonheur est menacé par un secret bien gardé : tous deux sont en réalité des monstres marins venus d’un autre monde, situé juste au-dessous de la surface de l’eau…
Roberto, Mio palmo !
24ème long métrage produit par les équipes de Pixar et deuxième en quelques mois à se voir être privé de sortie en salles avec une diffusion directe sur Disney +. Mais à la différence du métaphysique Soul, le plus modeste Luca ne vit pas si mal son passage à domicile.
Plus que jamais simple rouage dans la grande entreprise Disney, Pixar a vu, pour cause de salles de cinéma fermées et de plannings de sorties totalement bouchées, ses deux dernières créations être réduites à des offres en streaming pour les abonnés Disney + et des sorties vidéos quelques mois plus tard. Un sacré coup dur pour un studio qui peine tout de même, il faut bien l’avouer, à retrouver toute sa superbe et son inventivité d’autrefois. Si des titres comme Vice-Versa, Coco ou Soul affirment, malgré parfois quelques petits défauts, une volonté de repousser la simple ligne familiale basique, d’autres comme Luca s’y engouffre totalement, venant concurrencer les films d’animation Disney sur leur propre terrain. La première réalisation de Enrico Casarosa (qui a œuvré sur les story-boards de Ratatouille, Là-haut ou Coco) fait ainsi preuve d’un classicisme total, inscrit sans gènes, dans la moindre image, à commencer justement par une mise en scène extrêmement fonctionnelle. Une réalisation rodée certes, mais toujours trop propre, sans emphase ou véritable envolée lyrique, sans petit grain de folie, qui viendrait rehausser une jolie histoire de vacances, forcément travaillée par l’indéboulonnable thématique de l’acception de soi et de la différence, personnifiés par l’arrivée de deux humanoïdes aquatiques dans un petit village de pécheur.
A bicycletteuuuuh
Les rêves de l’enfance, les grands élans d’amitiés, la rencontre avec la farouche Giulia, le petit secret qui mène à de rapides disputes… Tout cela sent le réchauffé, comme si le film s’évertuait à suivre plan par plan le petit guide du bon Pixar / Disney. Jusqu’aux petits animaux rigolos (les poissons bêlant comme des moutons), au méchant caricatural et ridicule, ou aux personnages secondaires comiques (ici les parents de Luca parti sur ses traces) aux apparitions réglées comme un métronome. Pas question de s’y ennuyer bien entendu, le tout est suffisamment carré pour attirer l’œil jusqu’au bout, surtout du côté des plus jeunes spectateurs qui observeront là une petite anecdote plaisante, s’achevant pas un triathlon nage, côte à vélo et pasta ! Certainement l’ingrédient qui permet à Luca de se préserver un certain charme, c’est sa description chaude et ensoleillée de la Riviera italienne des années 50-60. Un décor coloré, aux rues verticales, où les enfants jouent au foot sur la place tandis que tout ce beau monde vénère la magique Vespa, les spaghettis au pesto et la photo de Marcello. Sans ses expressions typiquement italiennes (What’s wrong with you, stupido?), ses mains qui parlent et ses contours de charmante carte postale, Luca serait sans doute beaucoup moins supportable.
Image
Toujours pas d’UHD Disney pour les Français, mais au moins le Bluray est largement à la hauteur des attentes. Explorant la source numérique avec générosité le disque offre une image splendide, extrêmement colorée et surtout incroyablement détaillée. Les petits galets de la plage où échouent Luca et Alberto en deviennent presque palpable, les variations de textures des différents vêtements et revêtement sautent aux yeux avec énormément de naturel. On en prend plein les mirettes sans aucun souci de compression ou moments de faiblesse.
Son
Étonnamment (quoi que) Luca est finalement un long métrage assez discret dans ses ambitions sonores. En résulte un mix 7.1 (DTS HD Master Audio 7.1 pour la vo, Dolby Audio + 7.1 pour la vf) qui privilégie largement les dialogues, les échanges frontaux. Et si les pistes délivrent quelques atmosphères plus dynamiques, elles vont systématiquement à l’essentiel, laissant le caisson de basses achever sa sieste. Cela n’empêche que la restitution est claire et limpide.
Interactivité
Un peu chiche, la section bonus de Luca se contente d’enchaîner trois petites featurettes consacrées respectivement à l’ambiance italienne, aux designs des créatures aquatiques et au thème hautement original de l’amitié, le tout bien entendu sur un ton particulièrement enthousiaste. Rien de bien neuf donc, un peu comme du côté de la poignée de scènes coupées (à différentes étapes de développements), qui effectivement n’auraient pas apportées grand-chose au film. On regrette au passage l’absence totale de petit court métrage inédit made in Pixar. Pas facile, facile d’être une exclue Disney +.
Liste des bonus
« Notre inspiration italienne » (14’), « Secrètement un monstre marin » (12’), « Meilleurs amis » (7’), 6 scènes coupées présentées par l’équipe du film (30’), Bandes annonces.