LOKI SAISON 1
Etats-Unis – 2021
Support : UHD 4K & Bluray
Genre : Fantastique, Super-héros, Série TV
Réalisateur : Kate Herron
Acteurs : Tom Hiddleston, Owen Wilson, Sophia Di Martino, Gugu Mbatha-Raw, Richard E. Grant, Jack Veal…
Musique : Natalie Holt
Image : 2.39 16/9
Son : Dolby Atmos & Dolby True HD 7.1 Anglais, Dolby Digital 5.1 français, , espagnol, allemand…
Sous-titres : Français, allemand, espagnol…
Durée : 302 minutes
Editeur : Marvel
Date de sortie : 10 janvier 2024
LE PITCH
Après avoir ramassé le Tesseract dans « Avengers : Endgame », Loki se retrouve convoqué devant le Tribunal des Variations Anachroniques (TVA), une organisation bureaucratique kafkaïenne hors du temps et de l’espace…
Le dieu de la malice
Tué par Thanos au début d’Avengers Infinity War, Loki s’est pourtant offert une porte de sortie vers une réalité alternative en plein milieu des escapades temporelles d’Avengers Endgame. Une pirouette scénaristique qui débouche sur une mini-série dédiée aux aventures du frère adoptif de Thor. Une fausse bonne idée puisque ces six épisodes passent le plus clair de leur temps à se reposer sur le charisme carnassier de Tom Hiddleston tout en évitant soigneusement de raconter quoi que ce soit d’original ou d’intéressant.
Les vingt premières minutes de l’épisode pilote de Loki intitulé « Un destin exceptionnel » sont pourtant diablement excitantes. En cavale à l’autre bout du monde après avoir subtilisé le Tesseract aux nez et à la barbe des Avengers, pas vraiment guéri de sa crise de mégalomanie, Loki entend bien retourner à ses plans de conquête. Tout d’abord en soumettant quelques autochtones à sa cause lors d’une scène désopilante. Débarquent alors des agents du TVA, la police du temps, qui coupent court au monologue du dieu félon et l’embarquent manu militari dans leurs locaux. Ses pouvoirs étant sans effet sur ses ravisseurs, Loki subit toute une série d’humiliations administratives et corporelles avant d’être jugé et condamné à être effacé purement et simplement. Sauvé de justesse par Mobius M Mobius (Owen Wilson), fin limier du TVA, il n’a pas d’autre choix pour survivre que de collaborer à la traque d’un « autre » Loki qui sème le chaos à travers le temps et l’espace. Drôle, rythmée et reposant sur la dynamique d’un buddy movie où se croisent des références à Brazil, à Doctor Who et au « Guide du Voyageur Galactique » de Douglas Adams, cette mise en bouche promet d’emmener le MCU vers des territoires encore vierges. Une promesse qui ne sera jamais vraiment tenue.
En fait de cavalcades intergalactiques, temporelles et inters dimensionnels, les six épisodes réalisés par la britannique Kate Herron (quelques épisodes de Sex Education pour Netflix, entre autres) servent surtout de rampe de lancement au nouveau grand méchant du MCU, à savoir Kang le Conquérant (Jonathan Majors) et se contentent de faire mollement monter la sauce jusqu’aux quinze dernières minutes et la petite brouette de « révélations » qui va avec. En d’autres termes, Loki est l’équivalent d’une séquence post-générique étalée sur un peu plus de cinq heures avec une poignée de morceaux de bravoure timides jetés à la figure du spectateur au petit bonheur la chance.
TomTom
Mais l’argument de vente principal de Loki, c’est bien évidemment Tom Hiddleston (également producteur pour l’occasion) et l’acteur londonien reprend son rôle fétiche avec un plaisir évident, multipliant les sourires en coin et les œillades assassines pour mieux dissimuler les fêlures d’un être divin mais frustré. Bien que sous-exploité, son duo avec Owen Wilson dégage une belle alchimie et demeure le point fort d’une série dont les mécanismes d’écriture ne manqueront pas d’irriter.
Très prévisible mais pas forcément inintéressante, l’idée de confronter Loki à son double féminin (Sophia Di Martino, sacrifiée) est malheureusement une piètre excuse pour rabaisser systématiquement et gratuitement le personnage titre. Une entreprise de dénigrement qui laisse pantois et qui culmine dans une scène pathétique où ce pauvre Loki est condamné pour l’éternité à se prendre un coup de genou dans les valseuses par la Dame Sif. Totalement contre-productif, ce virage narratif finit par desservir tous les personnages féminins de la série. Imaginées comme fortes et indépendantes, Sophie/Loki, le juge Renslayer et Hunter B-15 sont en réalité dépeintes comme agressives, impulsives et profondément antipathiques. N’est pas féministe qui veut.
Il ne reste donc plus qu’à se raccrocher à une triste imitation friquée de Doctor Who (l’inspiration prédominante des showrunners) où l’on voyage peu et dont les coups de théâtres paresseux se devinent avec une heure d’avance. Seule l’apparition de Richard E. Grant, à la fois hilarant et émouvant en Loki alternatif dit « Classic » (la version comics, en collants verts et jaunes) mérite que l’on s’attarde quelques minutes sur cette parenthèse pas du tout enchantée.
Image
Première série Marvel de Disney + a avoir la chance de passer au format solide, Loki s’impose avec fierté sur disque UHD. Si déjà la diffusion en streaming et le format HD Bluray soulignait l’important travail effectué sur les différents designs, costumes et sur la photographie des épisodes, le passage plein débit à la 4K en déploie encore plus vastement les atours. La définition y est d’une richesse incroyable, la profondeur et les détails sont plus creusés que jamais et le traitement HDR10 vient rehausser avec ferveur, mais équilibre, les contrastes et teintes tout en dégradé de vert de la palette de couleur. La meilleure façon de (re)découvrir cette première saison est bel et bien là.
Son
Même changement d’échelle du coté des sensations sonores avec un Dolby Atmos qui décuple considérablement l’atmosphère tour à tour renfermée puis épique, voir délirante, de la série, la faisant définitivement s’extirper de son cadre télévisuel. On n’est pas ici tout à fait dans la démesure spectaculaire d’un Avengers, mais le soin tout particulier apporté aux détails des ambiances et la dynamique soutenue et fluide qui accompagne chaque sortie « magique » fait des merveilles. A côté, la petite piste Dolby Digital 5.1 de la version française est forcément bien moins mémorable.
Interactivité
Disney + passe enfin au support physique avec comme premières prestations les saisons inaugurales de The Mandalorian et Loki. Comme ce dernier d’ailleurs, la saison est proposée sous la forme d’un superbe boitier steelbook qui contient trois cartes collector et surtout l’ensemble des épisodes au format Bluray et UHD. Coté bonus on fait ici bien mieux que pour le programme Star Wars avec certes une petite featurette sur l’univers visuel et les designs de la série (avec un petit clin d’œil à la seconde saison au passage), un bêtisier et la fameuse vidéo animé d’entreprise, mais aussi et avant tout Assembled, un vrai making of d’une heure. Narré avec humour par Tom Hiddleston, entrecoupé de nombreuses interviews et images de tournages, le documentaire traverse toutes les évolutions du personnage, le généreux casting, la naissance de la série, la mise en image des décors et évènements les plus marquants en restant constamment informatif et détendu. Très agréable, intéressant et au final assez complet avec un soupçon de décontraction en sus.
Liste des bonus
3 art cards collector, « La Conception du TVA » : les décors (6’), « Vidéo officielle de présentation du TVA » (2’), Bêtisier (1’), 2 scènes coupées (5’), « Rassemblement : Le Making of de Loki » (63’).