L’EXORCISTE DU VATICAN
The Pope’s Exorcist – États-Unis – 2023
Support : Blu-ray
Genre : Horreur
Réalisateur : Julius Avery
Acteurs : Russell Crowe, Daniel Zovatto, Alex Essoe, Franco Nero…
Musique : Jed Kurzel
Durée : 103 minutes
Image : 2.39 16/9
Son : Anglais, français et espagnol DTS HD Master Audio 5.1
Sous-titres : Français, anglais, estonien, finnois, lituanien, norvégien, portugais…
Éditeur : Sony
Date de sortie : 13 septembre 2023
LE PITCH
Inspiré des véritables archives du Père Gabriele Amorth, exorciste en chef du Vatican. Le Père Gabriele Amorth enquête suite à la découverte terrifiante d’un jeune garçon possédé. Ses investigations le mèneront à dévoiler une conspiration séculaire que le Vatican a désespérément tenté de maintenir dans l’oubli.
Au nom du Seigneur, je vous botte le cul !
Les multivers continuent de faire des petits, y compris dans le cinéma horrifique. Si le projet des monstres de Universal est passé de vie à trépas en un claquement de doigt suite au four de La Momie de Robert Kurtzman, l’univers partagé autour du film central Conjuring (La Nonne, Annabelle et autre Malédiction de la Dame blanche) continue d’alimenter la machine à billets verts. Une petite entreprise qui n’est pas sans faire des envieux et donner des idées à ceux qui n’en ont pas. On peut légitimement penser que L’Exorciste du Vatican est né de l’envie de créer, là aussi, si ce n’est une franchise, tout au moins une saga juteuse et sanglante.
Confié à Julius Avery, qui avait signé le passable Overlord en 2018, le film s’inspire librement de la vie du véritable Père Gabriele Amorth, boss des exorcistes du Vatican, décédé en 2016. C’est le massif Russel Crowe qui enfile la soutane du prêtre, et qui va venir en aide à un jeune garçon possédé par un démon, alors qu’il vient d’emménager avec sa mère et sa sœur dans une ancienne abbaye en cours de rénovation dans la campagne espagnole. On retrouve dans L’Exorciste du Vatican à peu près toutes les promesses énoncées par le titre. Et on s’en contentera, ce qui est déjà pas mal. Il faut d’emblée prévenir : si le film de Julius Avery est sorti en salles, il le doit avant tout à la présence massive de son interprète principal, car pour le reste, on est face à une série B à tendance Z avec tout ce que cela comporte de bons et plus mauvais aspects. Commençons par le meilleur. Le grand Russel y campe un personnage haut en couleurs, un peu en marge des clous de la sainte église, Amen ! Gouailleur, limite vulgaire, le bonhomme n’a rien de l’image du cureton poussiéreux qui brandit crucifix et bible. C’est un premier bon point, et l’idée de jouer une sorte de Snake Plissken (pour schématiser très grossièrement) de sa majesté le Bon Dieu semble visiblement ravir l’ancien interprète de Maximus qui en fait des caisses dans sa défroque religieuse. Et heureusement, car on lui a octroyé un sidekick religieux d’une fadeur absolue, sorte d’antithèse de notre exorciste Groquik. Et face à notre Team de Dieu, un démon mesquin, bien énervé et vulgaire, qui recycle les tropes de sa lignée (pouvoirs télékinésiques, usurpation d’identité et même la tête à 360° y passent).
De la suite dans les idées…
Après une exposition relativement tenue se déroulant dans le palais papal de Rome, et jusqu’à ce que notre exorciste en chef ne rallie l’Espagne à cheval sur sa Vespa ( !!!), le film se vautre enfin dans la démesure de son concept. Julius Avery lâche alors les chevaux du cinéma bis à tous crins, jetant aux oubliettes toute notion de réalisme et de cohérence, mâchant menue toute ambition artistique, concassant toute forme de retenue pour proposer un film qui ne fait jamais vraiment peur, mais qui tâche comme pas deux ! Le grand final, qui transforme nos héros en deux super-exorcistes unis face au démon, à grand renfort d’effets visuels qui piquent la cornée, vaut son pesant de cacahuètes Bis et rien que pour ça, mérite notre respect. On ne pourra passer sous silence le diabolique complot que notre super cureton va mettre à jour. Il faut avoir une certaine confiance en soi ou être furieusement relâché du cortex cérébral pour nous faire entendre que les massacres dues à l’Inquisition ont été exécutés par des catholiques possédés par le Diable. Plus c’est gros, plus ça passe ! Bien vu !
Bref, pour conclure, on ne peut qu’applaudir les libertés prises dans un élan de grand relâchement pour un tel projet qui rend hommage (volontairement ou non) aux bisseries italiennes des années 70, avec des comédiens en roue libre, des effets pas toujours très fins mais généreux, et surtout, un film qui ne se prend jamais vraiment au sérieux. C’est très con, mais c’est globalement assez généreux et jouissif. Quand on voit que nos deux curés sont engagés lors de l’épilogue pour aller botter les culs des démons à travers le monde, on ne peut qu’applaudir devant tant d’audace, voire attendre la suite avec délectation… Et Gloire à Satan !
Image
Rien à signaler de saugrenu sur cette édition qui nous emballe une image globalement assez magnifique, très propre et nette, aux contrastes vifs et bien gérés. On est face à un piqué très pointu, et on ne peut que souligner l’impressionnant niveau de détails de cette copie, qui ne fléchit quasiment jamais dans sa restitution de noirs profonds et de ses effets de lumières chaudes.
Son
L’ambiance sonore participe nettement au spectacle du film, notamment lors des scènes horrifiques qui offrent un rendu tonitruant. En cela, les deux pistes en DTS HD Master Audio 5.1 assurent méchamment, proposant une immersion indéniablement efficace, sans pour autant délaisser des dialogues bien mis en avant, clairs et précis.
Interactivité
Rien de bien folichon à se mettre sous la dent. Deux petits modules trop succincts pour servir à grand-chose. Le premier présente le véritable Père Amorth en sept petites minutes, et le second est un simili making-of promotionnel d’à peine cinq minutes. Inutile de dire que tout est effleuré et que l’on apprend pas grand-chose de très intéressant…
Liste des bonus
Présentation du Père Amorth (7’), Qu’est-ce qui vous a possédé ? (5’).