LES RATS ATTAQUENT
Deadly Eyes – Canada, Hong-Kong – 1982
Support : Bluray & DVD
Genre : Horreur
Réalisateur : Robert Clouse
Acteurs : Sam Groom, Sara Botsford, Scatman Crothers, Cec Linder, Lisa Langlois…
Musique : Anthony Guefen
Image : 1.77 16/9
Son : Anglais et français DTS HD Master Audio 2.0
Sous-titres : Français
Durée : 87 minutes
Editeur : Rimini Editions
Date de sortie : 12 avril 2024
LE PITCH
Après avoir mangé du maïs contaminé, des rats se transforment en prédateurs féroces et se mettent à attaquer les humains, tout d’abord, des personnes isolées, puis un cinéma et une rame de métro. Kelly Leonard, inspectrice au département de la santé, et Paul Harris, professeur, vont tenter d’arrêter cette invasion sans précédent.
…Mais ils prennent leur temps
Découvert par la plupart sous la forme d’une vieille VHS disposée dans un bac promo ou au fond du rayon « Horreur » au vidéoclub du coin, Les Rats attaquent se présentait comme un fleuron du film « d’attaques animales », une série B pleine de promesses… pas franchement tenues.
C’est avant tout la petite histoire d’une convergence avec d’un coté une industrie cinématographique canadienne profitant pleinement de quelques avantages fiscaux pour relancer toute sa production, et en particulier les films de genre, et de l’autre la firme hongkongaise Golden Harvest rêvant de marchés internationaux depuis les succès de ses icones Bruce Lee et Jackie Chan. Entre les deux, on retrouve le célèbre roman Les Rats de James Herbert, petit classique de la littérature d’épouvante mêlant habilement scènes chocs et cynisme politique, mais dont on ne retrouvera finalement à l’écran que quelques vagues bribes survivantes. C’est que le scénario, autant pour des questions de budget que de goûts, semble clairement beaucoup moins intéressé par l’invasion de rongeurs géants qui s’étend dans le sous-sol de la ville (Toronto pour ne pas la nommer) que par les soirées arrosées d’un groupe d’ados tout droits sortis d’un mauvais slasher, et par la très moderne solitude de notre futur couple de quadra. Elle, inspectrice au département santé pour la ville qui entre deux poussées de conviction néglige manifestement sa mission. Lui prof au lycée, père divorcé qui a bien du mal à se dépêtrer des avances irrésistibles de son élève, la très jolie Lisa Langlois (Class 1984). Leur rencontre dans le parc un jour de neige, leur rendez-vous amoureux, leur ébats et même une séquence vaudeville totalement hors sujet, occupent tout de même largement une première heure pas franchement des plus palpitantes.
Ronger son frein
En dehors de la mort plutôt choquante d’une baby-sitter et du bébé qu’elle était censée gardée en guise d’ouverture (mais plus personne n’y fera référence par la suite) et d’une ou deux victimes isolées, Les Rats Attaquent prend son temps…. Beaucoup trop. Surtout que le petit faiseur Robert Clouse, qui ne doit sa renommé qu’à Opération Dragon (qu’il a intégralement mal cadré) et les honteuses scènes rajoutées du Jeu de la mort (auquel il ne peut s’empêcher de faire un clin d’œil ici), n’a pas un grand talent ni pour extirper les élans romantiques du mielleux laborieux, ni pour mettre en place un suspens crescendo. On arrive ainsi bon an mal an à la demi-heure finale libérant enfin une armée de rats mutants, sans doute bourrés de maïs transgénique, sur les spectateurs d’un cinéma puis sur les invités d’une réception célébrant l’ouverture d’une nouvelle rame. Entre les marionnettes à main aux yeux exorbités façon Muppets et les pauvres teckels affublés d’une moumoute noire et d’une fausse queue, le spectateur a tout de même bien du mal à prendre tout cela au sérieux. Clouse a beau multiplier les gros plans de douleurs, les trainées de sangs et les effets sonores stridents, les bestioles peinent à convaincre et ne font que confirmer une production prise par-dessus la jambe, mal fagotée et bourrée de non-sens et de facilité d’écriture.
Un aspect nanar indéniable qui a priori fait encore le bonheur des amateurs canadiens qui en ont fait un classique des soirées bisseuses, mais personnellement on se tournera plutôt dans ce cas là vers le délirant Les Rats de Manhattan, beaucoup plus con, et donc beaucoup plus drôle.
Image
La copie HD n’est plus vraiment tout jeune, étant déjà dispo aux USA en 2014 Shout Factory, et reposant déjà alors sur une remasterisation uniquement numérique. Du travail bien fait cela dit puisque les cadres s’avèrent très propres et plutôt stables et que malgré les petites retouches le tableau préserve quelques matières et des restes de grain. Seule la définition, inégale montrent vraiment le limites du dispositif. Très honorable pour un petit film d’exploitation de ce type et comme il est peu probable qu’un éditeur investisse dans un nouveau scan 4K….
Son
Là aussi on sent bien que le matériel n’est pas de première fraicheur. Si la version originale se montre assez claire et naturelle, elle se laisse aller à quelques effets d’échos et de très légères distorsions à une ou deux occasions. La version française, très DTV des années 80, rappellera forcément quelques souvenirs aux nostalgiques, mais est marquée par cette distance et cet écho métallique symptomatique.
Interactivité
Nouveau titre de la collection Fantastique de Rimini Editions, Les Rats attaquent en reprend donc le packaging digipack avec fourreau cartonné et le fameux et incontournable livret « making of » signé Marc Toullec. Sur le disque, le seul bonus est une bande annonce d’époque au démarrage plutôt amusant.
Liste des bonus
Le livret « Dents dures et poings serrés » rédigé par Marc Toullec (24 pages), Bande-annonce.