LES MITCHELL CONTRE LES MACHINES
The Mitchells vs. The Machines – Etats-Unis – 2021
Support : Bluray
Genre : Science-Fiction, Comédie, Animation
Réalisateur : Michael Rianda & Jeff Rowe
Acteurs : Abbi Jacobson, Danny McBride, Maya Rudolph, Michael Rianda, Eric André, Olivia Colman…
Musique : Mark Mothersbaugh
Durée : 114 minutes
Image : 1.85 16/9
Son : DTS HD Master Audio 5.1 Anglais, Espagnol, Français, Dolby Digital 5.1 Néerlandais, Belge…
Sous-titres : Anglais, Français, Néerlandais, Espagnol, Hébreu, Arabe…
Editeur : Sony Pictures France
Date de sortie : 19 janvier 2022
LE PITCH
Une famille en apparence dysfonctionnelle devient le seul rempart contre une intelligence artificielle qui veut éradiquer la race humaine.
Scrapbook Movie
En matière d’animation ce fut longtemps assez simple : il y avait Ghibli, Pixar, Disney et… tout le reste. Soit une foultitude de productions de toutes sortes allant du pas mal au moins pire et incluant les productions Universal, Warner, Dreamworks et consorts. Des entreprises pas déplaisantes mais invariablement dépassées de plusieurs têtes par les grandes oreilles de la souris ou les moustaches de Totoro. Depuis quelques années, la concurrence est plus rude. Notamment grâce à certains auteurs qui regorgent d’inventivité et d’une énergie brute prêtes à exploser sur grand écran. Ou sur le petit. Comme ce fut le cas pour cette famille Mitchell l’année dernière sur Netflix et dont les efforts sont récompensés aujourd’hui via un bel écrin bleu.
Comme de plus en plus souvent dans le genre, notre histoire débute avec une belle brochette de losers. Les Mitchell donc. Une famille bordélique et mal coiffée dont les quatre membres passent leur temps à se prendre la tête. Au centre de toutes les attentions, Katie, la fille aînée. Une boule de nerfs à vif qui passe son temps sur son ordinateur à créer des vidéos qui commencent à avoir du succès sur la toile et lui valent de réussir son entrée dans une école artistique de Californie. Son petit frère, fan de dinosaures, est souvent le héros de ses créations. Son père lui, pige rien à internet et à la technologie en général. Quant à sa mère institutrice, elle essaie tant bien que mal de maintenir un climat pacifique entre ces trois hurluberlus. Et puis un jour c’est la fin du monde. Alors que Mark Zuck…Bowman, créateur du mobile révolutionnaire Pal, présente sa nouvelle version, une intelligence artificielle prend les commandes et commence la capture de toute la race humaine. En une poignée d’heures la messe est dite. Sauf pour les Mitchell, qui vont alors prendre la route en direction de la Silicon Valley pour vaincre la méchante IA.
Le meilleur des mondes
Aux manettes de l’entreprise, Michael Rianda et Jeff Rowe, deux scénaristes méconnus mais derrière lesquels on retrouve les producteurs Phil Lord (Spider-Man : Into the Spiderverse) et Christopher Miller (La Grande Aventure Lego). Deux spécimens parmi les plus marquants de ces dernières années et qui se retrouvent dans les moindres recoins de l’aventure de cette famille Mitchell. L’un dans sa propension à un humour totalement débridé, l’autre dans son esthétisme très original, à base d’images numériques sur lesquelles une couche de dessins manuels, à l’ancienne, à été rajoutée. Une idée ingénieuse qui donne d’une part un sacré dynamisme à l’image et d’autre part colle parfaitement aux créations youtubesques de son héroïne principale. Ainsi surgissent à tout bout de champs toutes sortes de collages, de photos ou même d’images réelles qui transforment le film en un véritable scrapbook animé. Une créativité en bandoulière qui colle donc aux fesses de son sujet et qui derrière son humour dévastateur n’oublie pas d’apposer une vraie réflexion. Notamment, on s’en serait douté, sur les nouvelles technologies, ce nouvel opium du peuple, et ses mauvaises utilisations. Mais loin de jouer les pères-la-morale, Rianda et Rowe font en même temps l’inventaire des avantages de l’outil internet et de ses nombreuses applications et, au travers du conflit générationnel entre un père qui croit uniquement en son tournevis et sa fille youtubeuse surdouée, gardent le meilleur des deux mondes. Malin.
Même si pour certains l’énergie cataclysmique des Mitchell Contre les Machines risque d’être un peu dure à digérer, on a bien là l’un des films d’animation les plus revigorants de ses dernières années (notamment sur Netflix qui, hormis un Klaus lui aussi très bon n’offre rien de vraiment marquant). Et puis en plus y a un chien (cochon ? Pain de mie ?) pour le coup assez inoubliable, lui.
Image
Parfaite. Notamment au niveau des contrastes, dont les reliefs permettent d’apprécier les nombreuses différences de ton et d’apprécier plus nettement les matières. Le côté « scrapbook » explose dans un feu d’artifice de couleurs impressionnant à l’image et sait tout autant se calmer quand approche le grand final plus carré et maîtrisé. Du bel ouvrage.
Son
A l’avenant de l’image. Le système d’enceintes étant soumis à rude épreuve via une piste DTS-HD de très grande tenue. Ça explose et ça crie dans tous les sens mais jamais au détriment des dialogues ou de la bande son, très bonne et elle aussi remarquablement mise en valeur. C’est assez rare pour être dit, la VF n’a rien a envier à la VO, qui n’a pour elle qu’une plus grande chaleur, mais toute relative face au très beau travail de doublage.
Interactivité
Le film étant disponible sur Netflix depuis l’année dernière, on aurait pu craindre une simple sortie technique. Que nenni ! L’éditeur met les petits plats dans les grands et nous invite à découvrir d’une part la suite des aventures du chien policier le plus moche de l’univers (court métrage à base de marionnette façon muppet) avant de partir découvrir les réalisateurs, scénaristes et dessinateurs derrière le film. On y apprend que le personnage du père est inspiré directement de celui d’un des réalisateurs et que Katie ressemble beaaauuucoup à l’une de ses dessinatrices. Viennent ensuite des scènes coupées, un commentaire audio et même des recettes !
Liste des bonus
Dog Cop 7 : The Final Chapter (8’24), Bonus Scenes (25’18), Katie’s Cabinet of Wonderful Wonders (11’22), Or hor a group of passionate weirdos made a big studio animated movie, Commentaire audio, How to… (3’39).