LES MINIONS 2 : IL ÉTAIT UNE FOIS GRU
Minions : The Rise of Gru – États-Unis – 2022
Support : Bluray
Genre : Animation, Comédie
Réalisateurs : Kyle Balda, Brad Ableson, Jonathan del Val
Acteurs : Steve Carell, Pierre Coffin, Alan Arkin, Taraji P. Henson, Michelle Yeoh, Julie Andrews, Jean-Claud Van Damme, Dolph Lundgren, Danny Trejo, Lucy Lawless, RZA
Musique : Heitor Pereira
Durée : 88 minutes
Image : 2.35
Son : Dolby Atmos Anglais et Allemand, Dolby Audio DD + français, néerlandais…
Sous-titres : Français, anglais, italien, espagnol…
Éditeur : Universal
Date de sortie : 16 novembre 2022
LE PITCH
Alors que les années 70 battent leur plein, Gru qui grandit en banlieue au milieu des jeans à pattes d’éléphants et des chevelures en fleur, met sur pied un plan machiavélique à souhait pour réussir à intégrer un groupe célèbre de super méchants, connu sous le nom de Vicious 6, dont il est le plus grand fan. Il est secondé dans sa tâche par les Minions, ses petits compagnons aussi turbulents que fidèles.
MMM4
Après avoir tenté de nous faire croire que les minions, ses familiers adorables mais gaffeurs à l’extrême, pouvaient tenir un film sur leurs multiples épaules, Illumination Entertainement revient en arrière pour nous conter la première aventure pas si méchante que ça d’un Gru tout jeunot.
Véritables mascottes du studio d’animation au look inoubliable et à la bêtise irrésistible, les Minions dont l’existence ne repose que sur ce mélange d’engouement constant pour leurs missions et d’incapacité réelle à l’effectuer normalement, avaient ainsi rapidement montré leurs limites dans le précédent film spin-of entièrement dédié à leur gloire. Une succession inlassable de gags répétitifs, des nouveaux personnages déjà vus et interchangeables et une trame générale sans aucun intérêt, n’avaient certainement pas empêcher un nouveau carton au box office. Rebelotte donc, après un nouveau passage par la case Moi Moche et Méchant 3 en 2017, avec Les Minions 2 mais dont étrangement l’ambition est désormais de raconter l’enfance de Gru et de profiter joyeusement du décors et de l’esthétique typées des 70’s. Bande originale compil’ funky en diable, pattes d’éph et rouflaquettes, ambiance disco, détours inévitables par les rues de San Francisco… Toujours enclins à multiplier les références, la licence s’en donne ici à cœur joie piochant autant dans les codes de l’époque (le générique à la James Bond, Easy Rider, les cours de Kung Fu…) que dans une mixture de clins d’œil grands publics à toute la pop culture et de sous-entendus plus nerds voir cryptiques. Ça fuse dans tout les sens et parfois toucherait presque au génie avec cette bande de vieux méchants de comics.
Gentiment malveillant
Les Vicious Six donc, doublés par des gros bras comme Danny Trejo ou Dolph Lundgren en VO, ou un certain Jean-Clawed – soit un homme à pince de homard au look bien français – ne cesse de clamer ses origines belges. Et mention spéciale à la fabuleuse Nun-chuck, croisement improbable de nunsploitation et de films d’arts martiaux, qui mériterait une saga complète à sa gloire. De bons délires, souvent bien barrés, maniant l’humour à répétition et le sens du décalage dans les grandeurs largeurs, mais qui malheureusement s’avère surtout au service de pas grand-chose. Le fil rouge du film, l’admiration de Gru pour le vilain (qui ne l’est jamais vraiment) vétéran Wild Knuckles, tente de retrouver quelques traces de l’émotion du tout premier film, tandis que les minions s’efforcent de retrouver leur « mini-boss » en se perdant loooonguement du coté de Chinatown question de rejouer pour la millième fois l’hommage asiat’ à la Kill Bill. Les petites allusions aux personnages de la trilogie principale n’apportent pas grand-chose et il est évident qu’en dehors de sa succession de péripéties foireuses, de poursuites brillamment animées (techniquement le film est imparable) et de gags cartoons reposant essentiellement sur la biologie caoutchouteuse et les cerveaux limités des minions, ce 5ème film ne fait que rejouer une musique bien connue et déjà remixée à l’envie. Toujours agréable donc, mais la petite magie tout en émotion du premier Moi, Moche et méchant semble de plus en plus inaccessible.
Image
Sans surprise, l’image de ce nouveau film d’animation est absolument parfaite en Bluray. Les couleurs explosent à chaque plan et la définition affirme constamment une précision à toute épreuve. Aucune marque de compression ou la moindre faiblesse à l’horizon (artefacts, halos quelconques…), du numérique au numérique il y avait peu de chance de se planter.
Son
Plutôt soignée à l’instar des doublages des précédents opus, la version française se montre plutôt agréable et profite d’un mix 5.1 bien dynamique et efficace. On aurait cependant bien aimé cependant qu’elle soit supportée par un Dolby Atmos aussi ample, fluide et spectaculaire que celui de la version originale.
Interactivité
Pot-pourri de mini-featurettes thématiques (les designs, l’animation, l’esthétique 70’s), de vidéos pratiques expliquant les mécanismes de l’animation et proposant des cours de dessins aux gamins, avec en prime une scène rallongée et un bêtisier du doublage, les bonus des Minions 2 passent rapidement d’un angle à l’autre pour être sûr de ne pas lasser la cible, mais sans jamais le prendre de haut. Anecdotique mais plutôt plaisant.
Le clou du spectacle sont bien entendu les deux courts-métrages inédits proposés en ouverture de la section. Minion postmoderne s’amuse du monde des arts et de ses effets de mode discutables à grand coups de projections de minions sur les murs, et Minions et monstres revisite une partie délirante de Dungeon & Dragons au travers de l’imagination d’une l’une des fameuses patates jaunes. Des cartoons techniquement impressionnants, et particulièrement drôles.
Liste des bonus
« Minion postmoderne », « Minions et monstres », Scène version longue,
Bêtisier, Profil des personnages, « Une animation pleine de Gru-ve », « Mode, nourriture & funk dans les années 70 », « Arts martiaux des Minions », « Comment dessiner un Minion » avec Brad Ableson, « Un repaire élégant » : faites votre antre des Minions, « Boutique super style ».