LES INTRUS
The Strangers : Chapter 1 – Etats-Unis – 2024
Support : Bluray
Genre : Horreur
Réalisateur : Renny Harlin
Acteurs : Madelaine Petsch, Froy Gutierrez, Rachel Shenton, Ema Horvath, Gabriel Basso, Ella Bruccoleri…
Musique : Justin Caine Burnett
Durée : 91 minutes
Image : 2.39 16/9
Son : Anglais Dolby True HD 7.1, Français 5.1 DTS-HD
Sous-titres : Français
Editeur : Metropolitan Film & Video
Date de sortie : 12 septembre 2024
LE PITCH
Lors d’un road-trip en amoureux, un jeune couple tombe en panne et doit s’arrêter dans un village reclus. Ils vont vivre une nuit de terreur en affrontant trois individus masqués, qui sans motif apparent, veulent les tuer.
Devine qui vient diner ?
Premier volet d’une trilogie (!) supposée de servir de remake/reboot (!!) à The Strangers de Bryan Bertino (!!!), Les Intrus est loin de faire honneur au home invasion sec et hargneux qui avait tant marqué les esprits en 2008. Complice et mercenaire appliqué d’une production totalement à côté de la plaque, Renny Harlin fait ici de son mieux pour sauver les meubles. En vain.
Premier long-métrage de Bryan Bertino, The Strangers ne paie de prime abord pas de mine. Soit l’histoire d’un couple au bord de la rupture (Liv Tyler et Scott Speedman) confronté en pleine nuit à un trio d’agresseurs masqués dont les motivations ne seront jamais expliquées. Entre Les Chiens de paille, Halloween et Funny Games, 85 minutes de pure méchanceté transcendées par une mise en image de série B racée et sans chichis. Inutile d’aller plus loin, restons-en là. Dix ans plus tard, débarquant sans prévenir, The Strangers : Prey At Night de Johannes Roberts joue sans complexe la carte de la séquelle fun et bis. Bodycount plus élevé, logique de slasher, baston dans une piscine, explosion, tout y est. Rien d’indispensable, si ce n’est un bon moment pour une soirée entre potes, pizzas et bières au menu. Inutile d’aller plus loin, restons en là.Vraiment.
Réalisateur de l’un des plus ignobles nanars du début des années 2000, à savoir la première adaptation du jeu de plateau Donjons & Dragons où un Jeremy Irons en délicatesse avec le Trésor Public tentait tant bien que mal de garder un soupçon de dignité dans les robes du sorcier Profion (!), Courtney Solomon, devenu producteur depuis, est donc parvenu à convaincre Lionsgate et Mark Canton (ancien vice-président de la Warner au cours des glorieuses 80’s) d’investir un budget de près de quinze millions de patates dans une trilogie développant l’univers (si on peut appeler ça comme ça) imaginé par Bryan Bertino. Une idée saugrenue et un échec presque assuré pour trois films tournés simultanément en Slovaquie sous la houlette d’un Renny Harlin dont la traversée du désert n’en finit plus.
Toc ! Toc !
Commençons par la (seule) bonne nouvelle de toute cette sinistre histoire : s’il ne retrouve pas les sommets de sa grande période hollywoodienne, Renny Harlin redresse néanmoins la barre et fait oublier ses derniers méfaits en retrouvant un semblant de bonne volonté et en troussant un thriller plutôt soigné formellement et qui rappelle les sympathiques Mindhunters et Cleaner. Bref, c’est nul mais ça a de la gueule et c’est suffisamment bourrin pour ne pas trop voir le temps passer.
Les vrais problèmes sont évidemment ailleurs avec un scénario particulièrement con et prévisible, bourré de clichés, qui tire à la ligne et à la mise en place très artificielle. La subtilité et la simplicité du film original passent ainsi totalement à la trappe et l’histoire est menée par un couple de jeunes bobos/yuppies venus de la ville, à la personnalité détestable et au QI de bulots dopés au Coca Cola Zero. Autant dire que la sympathie du public se déporte sans délais vers nos chers assassins masqués, pourfendeur malgré eux d’une médiocrité citadine exaspérante. Exaspérante ET increvable puisque la tête d’affiche Madelaine Petsch, final girl dénuée du moindre début de charisme, est d’ores et déjà assurée de mener la barque pour les deux séquelles à venir et pour trois heures de métrage reposant sur du vent. Affaire à ne pas suivre.
Image
Film récent oblige, le transfert est impeccable avec une définition pointue, des contrastes aiguisés comme la lame d’un couteau et une compression plus que solide. C’est tout juste si l’on pourra reprocher aux scènes les plus sombres une restitution assez délicate et des noirs assez peu profonds.
Son
Version française et version originale font jeu égal malgré le recours au Dolby True HD pour la seconde. La faute à un mixage à ce point excessif dans ses effets qu’il ne laisse aucune place à la précision et à la spatialisation, privilégiant un assaut acoustique ininterrompu.
Interactivité
Il va y avoir des chevilles qui vont enfler avec une interactivité 100% promo où tout le monde nous vend son génie sans en avoir un seul échantillon sur soi. Les featurettes sont indigestes mais on peut au moins se permettre de sourire à l’écoute du commentaire audio (non sous-titré, zut alors!) où le producteur Courtney Solomon et son actrice principale semblent réellement persuadés d’avoir révolutionné l’horreur, louant l’approche subtile de Renny Harlin (héritier viking de Kubrick et Hitchcock, c’est bien connu) et se félicitant l’un l’autre toutes les dix minutes. Lunaire et hilarant. Chose rare, l’éditeur a jugé bon d’inclure et de traduire une note d’intention écrite du réalisateur où l’on peut lire entre les lignes l’angoisse de Renny Harlin de se retrouver un jour au chômage.
Liste des bonus
Commentaire audio de Courtney Solomon et de Madelaine Petsch (VO), « Réinventer un classique : Le Tournage du film Les Intrus » (17′), « Un environnement hostile : Le Design visuel des Intrus : Chapitre 1 » (10′), Galerie d’images : affiches et photos (6′), Note d’intention de Renny Harlin (4 pages, VF) / Bande-annonce.