LES HOMMES PRÉFÈRENT LES GROSSES

France – 1981
Support : Bluray
Genre : Comédie
Réalisateur : Jean-Marie Poiré
Acteurs : Josiane Balasko, Daniel Auteuil, Luis Rego, Dominique Lavanant, Ariane Lartéguy, Thierry Lhermitte, Martin Lamotte…
Musique : Catherine Lara
Image : 1.66 16/9
Son : Français DTS HD Master Audio 2.0 mono
Sous-titres : Aucun
Durée : 81 minutes
Editeur : Rimini Editions
Date de sortie : 18 mars 2025
LE PITCH
Lydie prend possession d’un grand appartement pour son fiancé et elle. Mais il la quitte. Le loyer étant trop cher, elle opte pour la cohabitation.
Trop drôle pour toi
En pleine heure de gloire du Splendid, pile entre Les bronzés font du ski et Le Père Noël est une ordure, Josiane Balasko affutait son écriture en solo pour la comédie de mœurs Les Hommes préfèrent les grosses, y affirmant sa désormais fameuse image de la petite dame complexée et en mal d’amour.
En l’occurrence ici, elle s’appelle Lydie, jeune femme qui vient de se faire larguer honteusement par son fiancé (Martin Lamotte pour deux scènes hilarantes), et qui pour assurer le loyer de son nouvel appartement doit accepter de cohabiter avec une mannequin. La confrontation entre deux corps diamétralement opposés, deux visions de la vie aux antipodes l’une de l’autre (la première est angoissée à souhait, l’autre est inconstante), deux mondes (la famille prolo et celui bourgeois de la mode et de la night), qui ne vont forcément pas arranger les affaires de la plus rondelette. La plupart des ressorts comiques reposent alors forcément sur ce contraste visuel, mais pas que, et sur la détresse constante dans laquelle la pauvre héroïne se retrouve inlassablement. Balasko est autant touchante qu’inénarrable avec ses airs de Droopy au bout du rouleau, attirant constamment la malchance et jamais les hommes… même en robe rose bonbon et chaussures après-ski, un comble ! Nue dans le lit, suite à un bon quiproquo de vaudeville, un monsieur préfère même passer la nuit à jouer au Scrabble. Des allures de camionneuse, un regard tout triste, un destin de poissarde et un talent comique toujours aussi imparable, font de Balasko l’argument numéro 1 de cette très sympathique comédie. Et même si le scénario à tendance à partir dans tout les sens, à accumuler les séquences comme des sketchs et à oublier un peu trop sa réflexion sur le regard des hommes, en particulier dans ces années 80 si obsédée par l’apparence, les dialogues concoctés par l’actrice avec la collaboration de Jean-Marie Poiré, font presque toujours mouche.
Sa vie est un enfer
Tour à tour narquois, féroce ou étrangement tendre, ils donnent beaucoup de relief à la galerie de personnages qui gravite autour de la pauvre rêveuse. Si Les Hommes préfèrent les grosses n’est pas estampillé film du Splendid on y retrouve tout de même, en plus de Lamotte, Dominique Lavanant en bonne copine un peu vacharde et apprentie karatéka, un surprenant Thierry Lhermitte, odieux en végétarien pacifiste, et hypocrite surtout, à la barbe répugnante, et Lui Régo en frangin lourdingue et pot-de-colle qui remplaçait Michel Blanc au départ prévu pour le rôle. La petite troupe est rejoint par un Daniel Auteuil encore dans sa période Les Sous-doués, jouant les amoureux transi et clairement maladif, qui va devenir de manière tout à fait saugrenue l’argument romantique du film. On y retrouve aussi déjà Jean-Marie Poiré à la réalisation, un an avant Le Père-noël est une ordure et deux ans avec Papy fait de la résistance, à une époque où justement sa mise en scène savait encore se mettre au service des situations et des acteurs et non pas s’effilocher dans une hystérie visuelle et des effets de montage insupportables. La caméra est tout à fait fonctionnelle, parfois à la lisière du théâtre filmé, mais sait capter les bons gags et la farce humaine, et c’est bien tout ce qu’on lui demande.
Il ne faut certainement pas chercher midi à quatorze heures par ici, trop creuser la morale du film ou la rigueur de la construction dramatique, l’essentiel est de s’amuser de et avec Balasko, de profiter de son sens de la réplique. Pas un classique soit, mais un vrai bon moment et l’esprit d’une époque.
Image
Pour sa première sortie Bluray, Les Hommes préfèrent les grosses se dote d’une superbe restauration effectuée à partir d’un scan 4K des négatifs. Si on excepte les toutes premières images du générique, le film est vraiment présenté dans des conditions exceptionnelles, assurant des cadres particulièrement propres et stables, jouant habilement sur les argentiques et le léger grain de pellicule, tout en déployant des couleurs plus pimpantes que jamais. Une esthétique des comédies françaises 80’s bien assumée ici, à la fois très naturelle, voir un peu froide, mais aussi vive et joyeuse.
Son
La piste française mono se glisse ici dans un DTS HD Master Audio 2.0 qui accompagne à merveille la franchise initiale. Les dialogues sont parfaitement audibles et équilibrés, et les musiques bien kitchs de Catherine Lara s’intègrent joliment à l’ambiance générale. Rien à redire.
Interactivité
Après une collection Gérard Jugnot et une sortie déjà remarquée du très sympa Nuit d’ivresse, Rimini Editions se lance désormais dans une collection dédiée à Josianne Balasko. Le premier titre, Les Hommes préfèrent les grosses donc, parait donc sous la forme d’un boitier scanavo classique recouvert d’un fourreau cartonné.
Sur le disque Bluray on retrouve pour l’occasion du interview inédite. La première est bien entendu celle de l’actrice / scénariste qui s’amuse de l’esprit très 80 du film, délivre quelques bonnes anecdotes (la petite pique envoyée à Michel Blanc), revient sur sa rencontre avec Jean-Marie Poiré et l’écriture du film et évoque bien entendu ses partenaires à l’écran. La rencontre est parfaitement complétée par celle avec le réalisateur Jean-Marie Poiré toujours aussi franc et jovial, qui revient parfois forcément sur les mêmes sujets, mais étend aussi le propos à ses débuts de scénariste pour Audiard ou Lautner, puis à sa longue amitié avec Balasko et leurs diverses collaborations. Deux moments très sympas.
Liste des bonus
Interview de Josiane Balasko (14’), Interview de Jean-Marie Poiré (35’), Bande-annonce.