LES GUERRIERS DE L’APOCALYPSE
戦国自衛隊 – Japon – 1979
Support : UHD 4K & Bluray
Genre : Science-Fiction, Action
Réalisateur : Kosei Saito
Acteurs : Sonny Chiba, Isao Natsuyagi, Tsunehiko Watase, Jun Eto, Moeko Ezawa, Ryo Hayami…
Musique : Kentaro Haneda
Image : 1.85 16/9
Son : Japonais Dolby Atmos, DTS HD Master Audio 4.0 et 1.0
Sous-titres : Français
Durée : 139 minutes
Editeur : Carlotta Films
Date de sortie : 3 décembre 2024
LE PITCH
Une unité des forces japonaises d’auto-défense se retrouve propulsée dans le passé suite à une déformation de l’espace-temps. Équipés de jeeps, d’un char, d’un hélicoptère et d’un patrouilleur, les soldats atterrissent 400 ans en arrière, dans le Japon féodal du XVIème siècle dominé par les guerres de clans.
Le passé de la gloire
Distribué en France en 1982 dans un montage tronqué d’une bonne trentaine de minutes, Les Guerriers de l’apocalypse, énorme blockbuster nippon porté par la performance virile et spectaculaire de l’immense Sonny Chiba, revient enfin dans sa version complète et dans une redoutable restauration 4K !
Un véritable classique du cinéma d’action au Japon, ambitieuse production de la Kadokawa qui percevant le changement de visage de ces grands divertissements en provenance des Etats Unis se lança à son tour dans quelques projets de grandes envergures comme le suivant Virus. Celui-ci est le premier, adapté comme souvent chez cette firme au départ éditrice, d’un roman maison signé Ryo Hanmura, qui s’amuse a propulser une petite unité des Forces d’autodéfenses dans un Japon médiéval. Un point de départ très science-fiction qui annonce le futur Nimitz Retour vers l’enfer qui sortira à peine un an plus tard aux USA, mais qui pourtant ne fait pas vraiment grand cas de ce voyage dans le temps, autant de son explication ou de son implication sur une quelconque ligne temporelle. L’intérêt de l’histoire est moins dans une rationalisation du phénomène, figuré de manière très fantasque par des images vaguement psychédéliques d’animaux ou de paysages déconnectés, que justement dans cette confrontation entre une armée moderne et un japon plongé dans l’ère Sengoku, soit l’âge d’or des seigneurs de guerre et des grandes batailles de samouraïs. Une une période troublée mais souvent célébrée, fantasmée, par la culture nippone (cinéma, roman, séries…) et par ces militaires se sentant pieds et poings liés dans un monde moderne où le Japon, de part sa constitution d’après-guerre, s’interdisait d’avoir une armée autre que pour se défendre en cas d’invasion. Des Forces d’autodéfenses souvent moquées alors par les Japonais, et qui pensent pour la plupart trouver dans ce lointain passé un cadre parfait finalement pour se mettre à l’épreuve, tester leur courage, leur force virile et guerrière.
Tank vs Samurais
En leader de la troupe, Sonny Chiba (Les 7 samurai, la série des Streetfighter, le génial Super Express 109…) alors véritable star du cinéma populaire japonais, est absolument parfait passant de général plutôt raisonnable et tentant de faire profile bas à véritable fou de guerre, embrassant toute sa barbarie et ses ambitions de conquête. Le film surprend ainsi par son regard antimilitariste, montrant rapidement les bas instincts de ces soldats se sentant tout puissant grâce à leur force de frappe inédite dans ce contexte historique, allant jusqu’à certain par kidnapper des femmes pour les violer lâchement à bord d’un bateau armé. Il souligne aussi une certaine inutilité du sacrifice, de l’héroïsme et de l’esprit de troupe. Un propos accompagné avec un certain classicisme visuel par le réalisateur Kosei Saito (Ninja Wars), mais qui contraste aussi fortement avec la nervosité et l’efficacité impressionnante des cascades ahurissantes et des grandes scènes d’action orchestrées par l’équipe du Japan Action Club dirigée par Sonny Chiba. Ce dernier se paye même au passage une longue séquence d’assaut accroché à un hélicoptère que n’aurait pas renié notre Bebel national. Le morceau de bravoure de Sengoku jieitai reste certainement cette gigantesque bataille de près de trente minutes opposant tanks, autogires et fusils d’assaut à des centaines de samouraïs à cheval, armés de katana et de shuriken, défendant leur château ancestral. Définitivement impressionnant.
Le spectateur occidental restera en revanche sans doute plus circonspect par l’utilisation de nombreuses chansons pop et sirupeuses, voulues occidentalisées, qui apparaissent à chaque scène d’émotion ou de camaraderie, filmées comme des clips (dont une séance d’entrainement entre Chiba et son homologue historique très crypto-gay) et censées séduire le jeune public d’alors. Surprenant aussi ce mélange d’atmosphère presque familiale qui dévie très vite vers un érotisme très frontal (et rarement tendre) et une violence exacerbée ne lésinant pas sur les gerbes de sang et les décapitations.
Un mélange étonnant, hybride, parfois bancal, parfois presque antinomique entre son discours et ses images, mais qui impose un savoir faire et une outrance qui ne peut que ravir les amateurs de cinéma spectaculaire et un brin déviant.
Image
Absolument sublime ! La restauration produite au Japon, basée sur un scan 4K des négatifs 35mm et un travail de nettoyage et de stabilisation impressionnant aboutit à une copie immaculée, très claire, nette et sans aucun défaut à l’horizon. Sur la galette UHD la définition est d’une rare précision, constamment creusée, révélant des détails inédits aussi bien dans les gros plans que dans les panoramas les plus larges. Le film semble de première jeunesse, limpide et pointu, mais avec bien entendu cette petite patine argentique et ce léger grain des plus élégants qui assurent une patine cinéma plus qu’agréable.
Son
La version originale japonais est disposée en trois mixage différents. Une version DTS HD Master Audio mono qui reproduit à l’identique, mais rafraichie, la restitution frontale d’origine, une autre en 4.0 qui lui ajoute une profondeur plus moderne et surtout un Dolby Atmos de très belle tenue. Ce dernier ne trahit jamais l’âge ni la nature du film, mais vient appuyer autant son dynamisme que sa nervosité avec une spatialisation accrue, mais assez naturelle, particulièrement probante durant les scènes d’action… ou les chansons.
Interactivité
28eme box collector pour Carlotta Films avec la reprise du sympathique boitier cartonné comprenant du coté des memorabila une reproduction format poche du livret de presse français, des reproductions de photos d’exploitation et de l’affiche du visuel utilisé pour le coffret. Dans le digipack on retrouve le disque Bluray et le disque UHD, chacun comportant les même suppléments vidéo. A savoir en ouverture une nouvelle présentation documentée signée Fabien Mauro, qui redonne le contexte de production, brosse rapidement la carrière du grand Sonny Chiba et revient sur l’aspect conte philosophique de ce faux film de Science-fiction. Elle est suivie par le montage français du film, avec doublage local, tel qu’il fut découvert chez nous en 1982 avec tout l’épisode d’enlèvement et viol des femmes évacués, tout comme l’essentiel des flashbacks, certaines chansons et quelques petits instant dramatiques. Plus chaotique avec ses éclipses curieuses, mais peut-être plus efficace aussi… A vous de voir.
Liste des bonus
Adaptation du dossier de presse français édité lors de la sortie du film au cinéma en 1982 (16 pages), Un jeu de 12 lobby cards (13 x 18 cm), L’affiche du visuel du coffret (38,2 x 53,4 cm), « Les Grandes Manœuvres » : Entretien avec Fabien Mauro (27’), « Les Guerriers de l’Apocalypse » version française telle que diffusée en salles en France en 1982 (HD, 109’), Teaser (1’), Bande-annonce originale (3’).