LES ENTRAILLES DE L’ENFER
The Beast Within – Etats-Unis – 1982
Support : Bluray & DVD
Genre : Horreur
Réalisateur : Philippe Mora
Acteurs : Ronny Cox, Bibi Besch, Paul Clemens, L.Q. Jones…
Musique : Les Baxter
Durée : 98 minutes
Image : 2.35 16/9
Son : Anglais et Français DTS-HD Master Audio 2.0 mono
Sous-titres : Français
Éditeur : Sidonis Calysta
Date de sortie : 20 septembre 2021
LE PITCH
Juste après leur mariage, un couple tombe en panne de voiture en pleine nuit dans un trou paumé de l’Amérique profonde. Alors que le mari part chercher une dépanneuse, sa femme est prise en chasse et violée par une créature.
Les films du samedi soir
Aaaaah les samedis soir de Canal + ! Non pas celui-là, les trois autres, durant lesquels la chaîne cryptée nous abreuvait de hurlements nocturnes et d’hémoglobine… Des nuits fiévreuses où nous découvrions nombre de chefs d’œuvre du genre aussi bien que d’obscures pellicules moins recommandables (mais tout aussi généreuses en émotions fortes). Tout récemment agrémentée d’un Terreur Extraterrestre resté dans toutes les mémoires, Sidonis Calysta rajoute donc à sa collection horrifique ces Entrailles de l’Enfer, privé de salles chez nous à l’époque et qui atterrissait donc très justement dans la case craspec de Canal. Attention chérie, ça va trancher !
Sous ses airs de bande horrifique pratiquement inconnue, donc prétendument de seconde zone, The Beast Within (titre vo qui contrairement au titre vf prend tout son sens) a pourtant pour lui plusieurs gros points forts. Le premier étant de sortir du crâne de Tom Holland, scénariste et réalisateur (Vampire, vous avez dit Vampire ?, Jeu d’Enfant : excusez du peu!) qui se donna corps et âme au genre durant trois décennies. Le second étant d’offrir aux spectateurs un festival de tronches entre vieille garde et sang neuf (dont certains deviendront bientôt incontournables) ; Ronny Cox (éternel salopard de Robocop), L.Q. Jones (visage récurrent du western télévisuel et qui tourna avec Peckinpah), R.G. Armstrong (qui apparut devant la caméra de Hawks ou McTiernan) ou bien encore John Dennis Johnston, habitué des personnages patibulaires à la gâchette facile. Et devant tout ce beau monde, le Français Philippe Mora, dont le nom ne dira probablement rien à certains, mais qui fournira pourtant quelques pellicules pas inintéressantes dont le fameux Communion où Christopher Walken est victime d’abduction (une petite flippe à l’atmosphère plutôt réussie qui continue à avoir son petit effet aujourd’hui).
Howard, Stephen et les autres…
Mais ici, pas d’extraterrestres. Juste une espèce de vengeance d’outre-tombe assez tordue et, avouons-le, pas totalement compréhensible, où un teenager retourne sur les lieux de sa conception pour tuer tout ceux qui sont responsables de la mort de son père biologique. Un rape and revenge par procuration, en quelque sorte. Idée assez inhabituelle et finalement plutôt cool qui va déboucher sur plusieurs scènes de meurtres entre craspec assumé et humour plus ou moins volontaire, entrecoupés d’une romance sans intérêt et de quelques paires de seins posées ici ou là. Un joli foutoir à la générosité décidément sans failles qui va trouver son apogée dans une transformation monstrueuse finale assez impressionnante bien qu’elle aussi complètement incompréhensible. Malgré tout, et assez étrangement, le script arrive à s’en tirer et réussit même à livrer un univers très proche de celui de Stephen King, Masterton ou Lovecraft. Une identité bienvenue qui, liée à quelques plans à la photo sombre du plus bel effet et un score signé Les Baxter qui coche toutes les cases du spectacle horrifique, finit de convaincre et aide à faire pencher la balance du bon côté.
Finalement, si Les Entrailles de l’Enfer avait tout du nanar, il s’en sort avec les honneurs dus à ce genre de productions de l’époque : sans le sou mais avec une ambition et un cœur gros comme ça !
Image
Nouvelle restauration hérité d’une édition américaine signée Shout Factory, Les Entrailles de l’enfer est marquée par des cadres particulièrement propres et une palette de couleur largement rehaussée. La pilule est cependant parfois un peu dure à avaler car beaucoup de flous viennent souvent gâcher la fête, y compris plein cadre. Heureusement, plusieurs scènes nocturnes, d’un noir de jais à la profondeur abyssale, viennent contrebalancer la déception.
Son
Du DTS-HD 2.0 aussi bien en vo qu’en Français mais rondement mené. Le score de Baxter envoie ses vociférations ronflantes presque sans temps mort, tandis que les râles et autres hurlements tapissent joliment l’installation. Le tout dans une belle clarté sonore qu’on préférera une nouvelle fois en vo, question de chaleur et de respect de la bande son (dont certains éléments disparaissent au doublage).
Interactivité
Une bande annonce d’époque et une très intéressante présentation du film par Olivier Père qui revient sur les carrières de Holland et Mora et nous apprend surtout que le script du scénariste connut lui aussi la tronçonneuse, ce qui explique que certains éléments du film (à commencer par la transformation) perdent en cohérence.
Liste des bonus
Présentation par Olivier Père (21’32), bande annonce d’époque (1’27).