LES CHEVALIERS DU ZODIAQUE
Knights of the Zodiac – États-Unis, Japon – 2023
Support : Blu-ray
Genre : Action, Aventure, Fantastique
Réalisateur : Tomasz Bagiński
Acteurs : Mackenyu, Madison Iseman, Sean Bean, Famke Janssen, Diego Tinoco, Nick Stahl, Mark Dacascos…
Musique : Yoshihiro Ike
Durée : 112 minutes
Image : 2.00 16/9
Son : Anglais, Allemand, Français, Espagnol DTS-HD Master Audio 5.1
Sous-titres : Espagnol, Français, Portugais, Arabe, Turc, Allemand
Éditeur : Sony Pictures France
Date de sortie : 27 septembre 2023
LE PITCH
Seiya, un adolescent au caractère bien trempé, a l’habitude de participer à des combats pour gagner de quoi survivre dans la rue, tout en recherchant sa sœur qui a été enlevée. Durant un combat, il puise involontairement dans des pouvoirs mystiques insoupçonnés et se retrouve propulsé dans un monde où il rencontrera des chevaliers en armure, tirant leur puissance d’un entraînement magique ancestral, et Athéna, une déesse réincarnée qui a besoin de sa protection. S’il veut survivre, il devra affronter son destin et tout sacrifier pour prendre la place qui lui revient parmi les Chevaliers du Zodiaque.
Les héros sont fatigués
Les Chevaliers du Zodiaque fait désormais partie de la longue liste des mangas et séries animées adaptés en œuvres live action. Un passage obligé (?) malheureusement rarement convaincant, comme le confirme le film réalisé par Tomasz Bagiński, qui vient logiquement alimenter une colonne des ratages qui déborde littéralement.
Dans la famille des vilains garnements, mangas et animés adaptés en live au cinéma, l’impayable Dragon Ball Evolution de James Wong (2009) figure tout en haut, en tête de gondole des « œuvres » indescriptiblement nulles et trahissant leur matériau d’origine. L’arrivée des Chevaliers du Zodiaque en film live action sur grand écran s’accompagne logiquement d’une immense crainte : celle de voir l’œuvre de Masami Kurumada prendre chaire devant nos yeux ébahis avec tous les risques que cela comporte, pour finalement la ranger aux côté du Dragon Ball de sinistre mémoire cité ci-dessus. Pas de suspense puisqu’on peut légitimement dire que, si elle n’atteint pas les sommets de médiocrité de sa grande sœur, cette adaptation de Saint Seya prend très cher avec ce projet qui avait tout de la mauvaise idée. Et finalement, comment aurait-il pu en être autrement… ? Car s’il est bien un manga difficilement transposable en prises de vue réelles, c’est bien celui-ci. Le concept même de ces chevaliers en armure qui invoquent les pouvoir du Cosmos pour se mettre sur la tronche est un postulat d’emblée impossible à figurer de manière réaliste, sans sombrer dans le ridicule (quoique Marvel…). Si La Légende du sanctuaire avait prouvé en 2014 que Les Chevaliers du Zodiaque imposaient tout leur intérêt dans un film d’animation, aussi imparfait soit-il, le film en live-action signée du sûrement très sympathique mais inexpérimenté Tomasz Bagiński vient confirmer les doutes que l’on pouvait encore avoir. Même si on sent un soupçon de bonne volonté poindre, le film souffre de trop de manques, d’approximations et de mauvais choix pour être raisonnablement considéré. Et surtout, on sent un peu trop l’influence (mauvaise!) de la franchise Marvel, à laquelle Sony Pictures voudrait prétendre ressembler. Mauvais choix…
Pas grand-chose à sauver
Cette coproduction entre les États-Unis et le Japon, tournée en langue anglaise en territoire hongrois par un jeune cinéaste polonais avec des comédiens de seconde zone est déjà un magistral aveu d’impuissance. Essayant de coller plus ou moins à la trame de l’œuvre originale, cette adaptation suit bien évidemment Seya, un jeune combattant à la recherche de sa sœur disparue, qui va se retrouver lié au destin d’Athéna, déesse réincarnée dans le corps d’une mortelle, qui doit réunir des combattants du monde entier… Conçu pour amorcer un univers et poser des enjeux, Les Chevaliers du Zodiaque devait constituer le premier chapitre d’une franchise. Le film introduit ses personnages sans grande inspiration, dans une succession de combats à mains nues, plutôt pas si mal filmés au demeurant, mais enfouis sous des tonnes de ralentis et d’effets de montage post-matrixiens, et donc déjà totalement ringards. Puisqu’on évoque la forme, parlons de cette photographie qui fait se succéder des filtres bleus océan/jaune pipi comme on n’en ose plus, à une lumière grisâtre sans envergure assez immonde. La direction artistique est hasardeuse, symbolisée par des armures très problématiques. Esthétiquement, c’est un flop. De fait, tout sonne cheap et kitsch dans cette nouvelle version des Chevaliers du Zodiaque. Pas que le réalisateur manque d’intentions, et on peut déceler une volonté de bien faire dans les scènes de combat, associant câbles et effets numériques, affrontements qui ont le mérite d’être relativement lisibles et pas surdécoupés. Mais au service de quoi ? D’une intrigue de série B digne des pires représentants des vidéoclubs des années 90, dont les enjeux paraissent bien démesurés. L’interprétation, sans être foncièrement désastreuse, est globalement médiocre, voire problématique en ce qu’elle charrie avec elle l’aveu d’une ambition très mesurée. Bien qu’on les aime beaucoup, le trio Sean « j’y passe encore » Bean, Famke Janssen et Mark Dacasscos et déjà une preuve de plus de l’ambition du projet. Autrefois comédiens de premier plan, aujourd’hui seconds couteaux de compétition dans des bisseries pas possible, ces trois comédiens sentent plutôt la naphtaline et le casting Wish. Sans oublier Nick Sthal, dont la carrière suit la courbe d’une météorite s’écrasant à toute vitesse. L’interprète de John Connor dans le peu mémorable Terminator 3, qui tournait autrefois pour Mel Gibson, Terrence Malick ou encore Larry Clark, se retrouve dorénavant contraint de jouer du physique et de la castagne low cost dans ce genre de production.
Bref, noyé sous les effets numériques, fluctuant entre le correct et le problématique, décrivant des enjeux sans aucun intérêt, sans aucune ambition à tous les niveaux, Les Chevaliers du Zodiaque fait clignoter à tous va les warnings de la médiocrité. Si cet échec devait par malheur avoir une descendance, ce serait assurément une très mauvaise idée…
Image
Drôle de produit que ces Chevaliers du Zodiaque, porté incontestablement par un budget limité mais qui propose cependant une image d’une assez belle définition et d’une précision notable, avec un joli niveau de détails et des couleurs tranchées. L’image numérique dans toute sa splendeur mais aussi ses limites, avec des effets spéciaux qui, pour le coup, se révèlent sous leur plus mauvais jour (quelques incrustations assez limites).
Son
Deux pistes sonores, anglaise et française, logées à la même enseigne, celle du DTS HD Master audio 5.1 qui fonctionne ici avec un rendu très correct, généreux en effets, notamment lors des affrontements. Un résultat conforme à ce que l’on attend d’un tel spectacle.
Interactivité
Voilà une section de bonus à l’image du film lui-même. De la quantité, mais pour la qualité, on repassera… Ainsi, on a droit à un module sur les combats, avec des images prises sur le vif, brutes de décoffrage, sur les répétitions des cascades. Sympathique mais totalement anecdotique. Le côté anecdotique colle également à « Dans la peau des personnages », qui, comme son titre l’indique, consiste en une succession d’interventions des comédiens expliquant les caractéristiques de leurs personnages. Plutôt pratique quand on n’a rien à dire. Inconsistant au possible. Deux bonus proposent de découvrir l’évolution des scènes entre le story-board et le rendu final à l’écran d’un côté et la préparation d’une autre avec les cascadeurs de l’autre. C’est ultra-court et donc totalement superficiel. Enfin, deux scènes coupées et des concepts arts complètent cette interactivité globalement sans grand intérêt.
Liste des bonus
Scènes coupées (8’) ; Dans la peau des personnages (5’) ; Sur le plateau avec l’équipe de cascadeurs (3’); Concept art ; Prévisualisation des combats (4’) ; Du storyboard à l’écran (1’).