LES CAVALIERS DE L’ENFER
Posses from Hell – États-Unis – 1961
Support : Bluray & DVD
Genre : Western
Réalisateur : Herbert Coleman
Acteurs : Audie Murphy, John Saxon, Zohra Lamper, Vic Morrow, Robert Keith, Lee Van Cleef…
Musique :
Image : 1.85 16/9
Son : Anglais et français DTS HD Master Audio 2.0 mono
Sous-titres : Français
Durée : 89 minutes
Éditeur : Sidonis Calysta
Date de sortie : 01 septembre 2023
LE PITCH
Quatre bandits dévalisent une banque et abattent le shérif du lieu. Ils en profitent pour enlever une jeune femme, Helen. Benner Cole, un ami du shérif, accompagné de gros bras, entame la poursuite. Bien vite, Cole se retrouve seul avec Kern, un pied-tendre qui veut prouver sa bravoure. Une fois sauvée des bandits, seul Cole saura lui montrer de la compassion.
En route, mauvaise troupe !
Rarement relaté dans les grandes chroniques des meilleurs westerns hollywoodiens de la grande époque, Les Cavaliers de l’enfer est une autre de ces petites séries B bien carrée produite entièrement autour de la personnalité héroïque d’Audie Murphy. Pas un classique soit, mais un divertissement efficace et à la violence assez surprenante.
Une violence qui venait effectivement refléter un certain relâchement de la censure dans le cinéma et un renouvellement en cours dans le classicisme du western, en ce tout début des années 60. On ne parle pas ici d’effusions de sangs, mais d’une certaine brutalité qui s’impose à l’écran dès les dix premières minutes du film (les meilleurs ?) suivant l’arrivée de quatre truands dans la petite ville de Paradise, une prise d’otage dans le saloon et le meurtre froid et spectaculaire du shérif devant toute la ville. Quelques plans, une musique bien oppressante, les gueules rageuses de Vic Morrow (bientôt héros de la série Combat !) et de Lee Van Cleef en amorce, la dangerosité extrême des personnages est déjà posée. Elle sera concrétisée par le kidnapping d’une pauvre jeune femme, dont le viol collectif et le traumatisme psychologique seront ouvertement évoqués, chose extrêmement rare pour l’époque. La suite s’avèrera tout de même beaucoup plus classique avec la formation d’une troupe de volontaire (le fameux posse du titre US) qui va se lancer à leurs trousses et les traquer à travers le désert, les plaines et les montagnes. Un groupe hétéroclite formé par un Indien au sens de l’honneur éprouvé, un ancien militaire en quête de nouvelles gloires, un jeune fou de la gâchette, mais aussi un pied tendre incarné par John Saxon et la star Audie Murphy (rappelons-le, un authentique héros de la Seconde Guerre Mondiale) en misanthrope parfois tombé du mauvais côté du chemin.
Tueries et camaraderies
Romancier et scénariste de titres plus connus comme Les Comancheros ou Rio Conchos, Clair Huffaker se concentre dans son récit sur la rencontre entre ces hommes et surtout les nombreuses remises en question que vont provoquer chez eux cette aventure. Certains mourront lors de brèves rencontres avec les malfrats, d’autres repartiront, certains se révèleront lâches ou trop orgueilleux, mais c’est surtout l’amitié improbable naissante entre le jeune banquier et le cowboy solitaire qui devient rapidement le moteur du film, chacun s’affirmant peu à peu au contact de l’autre. Un atout sympathique et psychologiquement plutôt bien mené, qui donne véritablement du corps à cette série B toujours un peu étriquée, devant se contenter de décors assez chiches et de scènes nocturnes en studios bien visibles, mais mue par un mélange d’artisanat soigné et d’une liberté de ton intéressante. Un peu dommage alors que le film, sans gras, visant l’essentiel et ne tombant pas trop jusque-là dans les clichés, se laisse aller à un long épilogue moralisateur en guise d’Happy End idyllique. Sans doute une petite offrande aux studios de la part du réalisateur débutant, mais tout à fait capable, Herbert Coleman, qui en dehors d’un La Bataille de Bloody Beach enchainé avec le même Audie Murphy, devra rapidement se contenter de diverses séries TV. Un anonymat un peu triste au demeurant pour celui qui fut assistant réalisateur de William Wyler sur Vacances Romaines et surtout collaborateur et coproducteur sur certains des plus grands classiques d’Hitchcock comme Fenêtre sur cour, L’homme qui en savait trop ou Sueurs froides. Comme quoi le destin est parfois une chose bien curieuse.
Image
Les Cavaliers de l’enfer fait partie de ces fameux fonds de catalogue qu’Universal dispose aux éditeurs tiers sans faire l’effort de la moindre véritable restauration. Ici donc le master est toujours issu de la même source déjà utilisée pour les anciens DVD, mais heureusement celui-ci était tout à fait honorable. Les défauts de pellicules sont rares, les cadres sont assez propres et les couleurs gardent de belles intensités. La définition a un peu plus de mal à s’imposer, laissant les arrières plans à distance, et devant composer avec un grain et un léger bruit fluctuant. Pas honteux du tout et assez confortable, mais le tout commence à dater.
Son
DTS HD Master Audio 2.0 pour les petits monos anglais et français d’origine. Dans les deux cas, sans en faire trop, le résultat est assez agréable avec une clarté plutôt bien soutenue et une frontalité bien posée.
Interactivité
Un peu plus chiche qu’à l’accoutumé pour la collection Silver de l’éditeur, la galette bluray ne fait que reprendre la très courte présentation du film par Patrick Brion déjà présente pour la sortie du premier DVD et une évocation tout aussi succincte de la carrière et de la personnalité d’Audie Murphy récupérée sur un autre titre. Un peu chiche.
Liste des bonus
Présentation du film par Patrick Brion (5’), Audie Murphy par Patrick Brion (5’), Bandes-annonces.