LES CARTES DU MAL
Tarot – Etats-Unis – 2024
Support : Bluray
Genre : Horreur
Réalisateur : Spencer Cohen, Anna Halberg
Acteurs : Harriet Slater, Adain Bradley, Avantika Vandanapu, Wolfgang Novogratz, Olwen Fouéré…
Musique : Joseph Bishara
Image : 1.85 16/9
Son : DTS HD Master Audio 5.1 anglais et français
Sous-titres : Français, anglais, allemand, italien…
Durée : 88 minutes
Éditeur : Sony Pictures
Date de sortie : 4 septembre 2024
LE PITCH
Quand une bande d’amis transgresse sans scrupules les règles du tirage du Tarot – « Suis une seule règle, évite le danger. Ne tire jamais des cartes que tu as trouvées. » – ils libèrent à leur insu un esprit maléfique piégé dans les cartes maudites. Un par un, ils découvrent le sort qui les attend, et se retrouvent dans une course contre la mort pour échapper aux prédictions de leur tirage.
Garde sans
Les ados ont toujours d’excellentes façon de passer le temps. Certains manipulent une planche de ouija, d’autres tripatouillent une main momifiée et puis certains se tirent les cartes dans une maison abandonnée au font des bois. Ce qu’ils sont cons ces ados !
Finalement en plus de cinquante ans de films d’horreur teenage rien n’a vraiment changé puisque ces chers gamins continuent à faire absolument n’importe quoi dès qu’ils sont laissés en autonomie. Ici donc une soirée camping sauvage au coin du feu qui finit dans une grande bâtisse oubliée au cœur de la forêt avec une petite fouille en règle de toutes les pièces jusqu’à la cave où les attendait bien sagement un jeu de carte divinatoire. Et ça tombe bien, l’une d’entre eux est férue de l’exercice et grande passionnée d’horoscope. La preuve, elle vient même de larguer son amoureux parce que les astres l’avait dit (bin ouais !). Bref, une belle bande de vainqueurs qui va relancer une terrible malédiction et lâcher sur eux une tireuse de cartes vénère qui prend les apparences des atouts pour éliminer ses victimes en suivant, sadiquement, leur destin déjà prédit. Un concept comme un autre qui aurait pu alors jouer comme les Destination finale (à qui il doit beaucoup) sur la notion de fatalité inexorable, ou opter pour une évocation des atmosphères foraines ou médiumniques d’autrefois.
L’excuse
C’était sans doute trop demander, le couple de réalisateurs / scénaristes Anna Halberg et Spenser Cohen dont les haut-faits tiennent essentiellement à leurs participations à Moonfall (outch) et Expendables 4 (re-outch) ne voit manifestement qu’une énième resucée de slasher basique où un nouveau croquemitaine tragique zigouille de l’ado crétin et pas franchement caractérisé. L’écriture indigente des personnages (en gros des beaux gosses et un gros asiatique rigolo… oui le même que dans les Spiderman de Tom Holland) n’aide pas vraiment à l’implication du spectateur qui voit les bonnes grosses ficelles s’agiter dans tous les sens attendant vainement, à la rigueur, quelques meurtres rigolos, méchamment orchestrés ou bien gores. Rien de tout cela non plus, bien propre sur eux avec une ou deux giclées de sang qui frappent une vitre, les séquences chocs ont vite tendance à tirer en longueur, en plus d’être terriblement prévisibles, et n’arrivent même pas à mettre en valeur les quelques monstres aux designs pourtant soignés, toujours gâchés par un jeu d’ombre vieillot ou un jump scare pourri. Nos deux réalisateurs ont beau citer Hitchcock, Spielberg et James Wan comme références dans leur mise en scène, on peine véritablement à en retrouver ici ne serait-ce qu’une millième de leur savoir-faire.
Jamais vraiment effrayant, perdu dans des dialogues ridicules sur l’impact des signes du zodiaque sur notre pauvre sort, ne débordant jamais de son cahier des charges et s’achevant sur un twist minable et absurde, Les Cartes du mal nous laisse pantois devant une ultime image de nos héros se marrant dans leur voiture, s’éloignant à l’horizon comme dans une mauvaise série tv des années 80. Rire ou pleurer, à vous de choisir…
Image
On peut penser ce qu’on veut du film en lui-même, il faut reconnaitre que sa photographie est plutôt belle et nous sauve, pour une fois, de cette imagerie proprette des films d’horreur modernes voués à la diffusion en streaming. Ici l’image est souvent très sombre, sculptée par les rares sources de lumières (dorées ou ocres) qui aurait pu donner naissance à une véritable atmosphère crépusculaire. Ça tombe bien, le Bluray fait merveilleusement son office avec une définition imparable et une profondeur de champs toujours appuyée, qui permet de jouer sur les reliefs et les contrastes sans jamais perdre une once de lisibilité.
Son
La prestation sonore est un peu moins impressionnante avec des DTS HD Master Audio 5.1 pas vraiment emballé par les ambiances, préférant appuyer sur les multiples jumpscare de cette réalisation si inspirée. Les dialogues sont clairs et les environnements résistent par quelques détails sur les enceintes latérales.
Interactivité
Un bêtisier pour montrer que tout le monde est sympa, une featurette sur les acteurs qui sont trop cools et un autre sur la naissance du projet et son tournage parce que le film est génial. Rien de bien neuf…
Liste des bonus
A Twist of Fate : Making The Film (6’), Circle of Friends (6’), Killer Outakes (3’).