LES BOLIDES DE L’ENFER
Johnny Dark – Etats-Unis – 1954
Support : Bluray & DVD
Genre : Action, Comédie dramatique
Réalisateur : George Sherman
Acteurs : Tony Curtis, Piper Laurie, Don Taylor, Paul Kelly, IlkaChase…
Musique : Hans J. Salter
Image : 2.00 16/9
Son : Anglais et français DTS HD Master Audio 2.0
Sous-titres : Français
Durée : 85 minutes
Éditeur : Eléphant Films
Date de sortie : 28 mai 2024
LE PITCH
Johnny Dark et son ami Duke Benson travaillent pour l’entreprise automobile Fielding Motors. Avec l’aide de la belle Liz, ils construisent une voiture de course censée apporter le succès à l’entreprise. Mais les rivalités et les ambitions des deux hommes se mettent en travers de cette route…
De feu sauvage
Un peu trompeur, le titre français pourrait faire penser à un film sur des jeunes voyous s’adonnant aux courses prohibées dans les nuits chaudes des 50’s. Il s’agit pourtant d’un authentique ancêtre de film comme Le Man, Le Man 66, Jour de tonnerre ou même Ferrari de Michael Mann. Une petite production Universal inventive dont le succès va enfin faire entrer Tony Curtis dans la cour des grands.
Il est alors l’un de ces nombreux poulains liés par contrat à la Universal et qui vivote entre second et plus petit rôles encore, et premiers rôles dans des séries B vite oubliées. Mais avec Les Bolides de l’enfer, il semble enfin saisir l’essence de « son » personnage, affichant déjà sa fameuse petite mèche noire, interprétant un jeune ingénieur sérieux, passionné, séducteur, mais aussi parfois plus colérique, plus froid mais toujours prompte à se faire pardonner par sa nouvelle conquête. Tony Curtis est beau comme un dieu, Piper Laurie (inoubliable dans Carrie ou Twin Peaks bien des années plus tard) jolie comme un cœur et naturellement, Hollywood oblige, le spectacle se fend de l’inévitable triangle amoureux avec le bon pote tête brulée Duke (Don Taylor qui deviendra cinéaste avec Les Evadés de la planète des singes, L’ile du docteur Moreau, La Malédiction 2 ou Nimitz au palmarès). Pas forcément le cœur du film cela dit, puisqu’on est bien ici pour parler du fameux rêve américain, celui des rutilantes et fières voitures qui en ont sous le capot.
Démarrage en trombe
Inspiré de la vraie histoire de Johnny Dark, le métrage raconte donc comment malgré son inexpérience, le petit malin réussit à faire construire un prototype de voiture de course à la firme Woodill, surtout spécialiste dans les machines familiales, à imposer pour la première fois un châssis en fibre de verre (plus léger et aérodynamique) et même à dépasser l’annulation du projet en s’inscrivant secrètement à un rallye automobile dont il sortira vainqueur. Un vrai destin de cinéma parfaitement réparti ici en deux grands segments avec en premier lieu la création et la fabrication du fameux véhicule, tournée vers les personnages et explorant, classiquement, leurs ambitions et leurs caractères, et la seconde presque uniquement concentrée sur la fameuse course. 45 minutes bien nerveuses, jouant de tensions et de retournements de situations où les anciens potes de la première heure se retrouvent concurrents, et qui est d’autant plus spectaculaire que pour la première fois une production de cinéma a pu capturer les moments clefs du haut d’un hélicoptère. Surtout connu pour une pléthore de westerns comme Comanche ou A l’Assaut du Fort Clark, le solide artisan George Sherman démontre un vrai talent pour dynamiser les performances motorisées, pour jouer sur les effets de distances, les rapprochements, pour créer une vraie tension, voir s’avère franchement moderne lorsque les carlingues se frôlent ou manquent de se projeter dans le décor.
De belles prouesses pour un divertissement franchement réussi, bourré de petites notes d’humour toujours aussi séduisantes (les seconds rôles sont formidables) et constamment porté par une bonne humeur charmante et une décontraction rafraichissante. Un vrai bon moment de cinéma hollywoodien à l’ancienne avec un excellent Tony Curtis, visage d’une jeune garde qui en montre à l’ancienne génération et créateur d’une Woodill Wildfire qui fait des étincelles.
Image
Pas facile de trouver une autre sortie Bluray de Johnny Dark et il semblerait alors bien qu’Éléphant tienne là une petite exclusivité mondiale. Plutôt cool surtout que la copie s’avère d’une qualité très honorable. Surtout si on compare avec le précédent DVD Universal très terne et granuleux et qui restait coincé dans le format 1.37 utilisé par la production en 1954 pour les salles les plus modestes. Ici le film retrouve le 2.00 plus racé et prompte à rendre la dimension des courses automobile, ainsi qu’un nouveau master joliment nettoyé (malgré quelques scories encore présentes), une définition plutôt bien tenue (en dehors des plans de transition) et des couleurs bien plus vives et chaudes. Une restauration manifestement uniquement numérique, mais efficace il faut l’avouer.
Son
Les petits monos d’époque se pâment désormais en DTS HD Master Audio 2.0. Pas de grand changement dans les intentions avec un rendu centré et frontal, mais la clarté est au rendez-vous avec une restitution ferme et équilibré. La vo semble plus fraiche mais le doublage français tient la route même si Tony Curtis n’a pas la voix de Michel Roux.
A noter que comme pour tous ses classiques, Éléphant Films propose le choix entre les sous-titres blancs ou jaunes.
Interactivité
Dionnet le re-re-retour, toujours là pour délivrer des présentations express, enthousiastes et informatives. Tony Curtis beaucoup, Piper Laurie aussi, George Sherman forcément, mais aussi les innovations du film pour capturer les scènes de courses et plus généralement la mythologie de la caisse dans le cinéma américain… ça le fait.
Liste des bonus
Le film par Jean-Pierre Dionnet (9’), Bandes-annonces de la collection.