L’ÉPÉE DU VAILLANT
Sword of the Valiant : The Legend of Sir Gawain and the Green Knight – Etats-Unis – 1984
Support : Bluray
Genre : Aventure, Fantasy
Réalisateur : Stephen Weeks
Acteurs : Miles O’Keeffe, Cyrielle Clair, Sean Connery, Leigh Lawson, Trevor Howard, Peter Cushing, John Rhys-Davies, David Rappaport…
Musique : Ron Geesin
Image : 2.35 16/9
Son : Anglais et français LPCM 2.0
Sous-titres : Français
Durée : 102 minutes
Éditeur : BQHL Editions
Date de sortie : 27 juin 2024
LE PITCH
Alors qu’il s’inquiète de voir décliner les plus illustres de ses compagnons d’armes, un étrange inconnu, le Chevalier Vert, provoque le roi Arthur, le mettant au défi, lui ou l’un de ses champions, de lui trancher la tête d’un coup de hache. Seul un écuyer du nom de Gauvain a le courage de l’affronter. Si le Chevalier Vert survit à sa propre décapitation, il promet la vie sauve à son exécuteur, mais il faut pour cela qu’il résolve une énigme. Hissé au rang de chevalier par le roi Arthur, conseillé par la fée Morgane, Gauvain entreprend un voyage périlleux, en quête de la réponse.
The Quest !
Années 80, entre Star Wars et Conan, l’Heroic Fantasy renait de ses cendres et la Cannon entend bien prendre sa part du gâteau. Retour aux fondamentaux avec une légende arthurienne revisitée, de la musique au synthé, une coupe de cheveux improbable et un Sean Connery qui passait par là (pour récupérer son chèque).
Toujours pleins de bonnes intentions, Menahem Golan et Yoram Globus s’imaginaient sans doute livrer leur propre versant de la grande épopée médiévale, trois ans après la découverte du chef d’œuvre de John Boorman : Excalibur. Ici aussi tournage dans de véritables châteaux forts (mais avec quelques antennes de télé qui dépasse), avec de lourdes armures designées avec panache et qui brilles de partout, des combats à l’épée et un soupçon de magie qui, dragage du public familial oblige, irait plutôt glisser du côté de la fable chevaleresque. Pourquoi pas, surtout que les deux producteurs ont la bonne idée d’aller chercher le réalisateur anglais Stephen Weeks (Je suis un monstre, Histoire de fantômes…) qui justement avait proposé dix ans plus tôt une première version, très sérieuse, de la légende de Sir Gawain et du chevalier vert. L’un des grands chapitres de la légende arthurienne mélangeant justement geste héroïque, légendes et quête initiatique hautement symbolique. On en retrouve plus ou moins les grandes lignes dans le film de 84 avec cette quête durant 12 mois de l’ancien page propulsé chevalier, devant résoudre l’énigme du formidable et surpuissant Chevalier vert qui lui a promis la décapitation en cas d’échec.
Sur ma route oui
Normalement les nombreuses rencontres sur le chemin du protagoniste devait le confronter à la tromperie, l’ambition, la vacuité, la paresse, la luxure… et tous les autres pièges à même de le dévier de son noble dessein, mais passé à la moulinette de la Cannon, la construction épisodique se transforme surtout en une succession totalement décousue de rencontres inlassables prenant le visage d’un chevalier noir avec une moustache sur son casque, d’une sorcière lubrique qui finira transformée en grenouille (mais toujours lubrique), d’un nain magicien joué par… Le Magicien, David Rappaport, ou d’un régent fielleux interprété par un Peter Cushing proche de la retraite. Nous rejouant une grande histoire d’amour bien cucul la praline au milieu de tout cela, L’épée du vaillant ne manque effectivement pas de rythme, mais celui-ci s’avère surtout un mélange presque frénétique de rebondissements et de combats patauds qui ne peuvent cacher la greffe difficile de l’esthétique clinquante et des effets spéciaux fluo de la Cannon sur le projet beaucoup plus traditionnel d’un très classique Stephen Weeks qui manifestement ne sait que faire de ces musiques médiévalo-electriques bontempi. Carrément kitch, un poil ringard, forcément un peu fauché mais parfois charmant, L’épée du vaillant restera sans doute surtout dans les mémoires pour la sublime perruque en forme de casque blond vissé sur la tête de l’inexpressif Miles O’Keeffe (Ator) que les Globus et Golan préférèrent à Mark Hamill. Va comprendre.
Quant à la star du film, Sean Connery, il apporte effectivement une certaine prestance à son Chevalier Vert, faisant gronder sa voix et jouant des sourcils dans un mélange de colère et d’ironie qui lui va si bien. Mais très occupé sur les plateaux de Jamais plus jamais, il n’apparait que dans trois séquences et à manifestement été remplacé par une doublure de dos pour certains plans, achevant de donner au tableau d’ensemble un coté collage terriblement bancal.
Image
La copie HD de L’épée du vaillant a été conçue à partir d’une source vidéo d’une précédente génération mais celle-ci semble être correcte et a été finalement plutôt bien peaufinée. Les détails sont bien présents sur les premiers plans, visages, barbes et costumes, les décors préservent une certaine présence et dans l’ensemble le piqué est relativement solide. On note encore des plans légèrement flous ou plus malmenés par le grain floconneux, le plus souvent gommés en digital, et quelques passages parsemés de petites scories, taches ou griffures. Inégal mais tout à fait regardable et s’efforçant de préserver l’esthétique illuminée initiale.
Son
Version originale et version doublée sont proposées dans des mix PCM 2.0 relativement clair et surtout très sobre. Les voix françaises font bien leur âge mais restent assez plaisante pour le jeune public, là où les interprétations anglaises assurent bien plus de fermeté et de conviction (enfin pas tout le monde). Les restitutions sont relativement équilibrées.
Liste des bonus
Aucun.