L’ENTERRÉE VIVE
The Screaming Woman – États-Unis – 1972
Support : Bluray & DVD
Genre : Thriller
Réalisateur : Jack Smight
Acteurs : Olivia de Havilland, Charles Robinson, Laraine Stephens, Joseph Cotten, Ed Nelson, Walter Pidgeon…
Musique : John Williams
Durée : 73 minutes
Image : 1.33 16/9
Son : Anglais DTS-HD Master Audio 2.0
Sous-titres : Français
Éditeur : Éléphant Films
Date de sortie : 12 avril 2022
LE PITCH
Tom Harris est un agent secret de la CIA infiltré au Moyen-Orient. Une fuite des renseignements révèle son identité alors qu’il est en mission. Coincés au cœur d’un territoire hostile, Harris et son interprète afghan Kahil doivent se frayer un chemin hors du désert jusqu’à Kandahar, leur point d’exfiltration, tout en échappant aux forces spéciales d’élite qui les pourchassent. La course contre la montre commence.
Il était une fois la télévision
Depuis quelques temps, Elephant Films prend un malin plaisir à rappeler à nos mémoires embrumées certaines séries tombées en désuétude, voire dans l’oubli. L’occasion d’exciter cette petite flamme fragile restée en veille depuis l’enfance mais qui repart de plus belle à la seule évocation de ces titres ou des quelques notes de leur générique. L’occasion aussi de rappeler à quel point la télévision US des années 70 fut créative, jusqu’à tout oser et devenir un véritable laboratoire d’expérimentation pour artistes de tout poil.
Si le format série fut celui qui profita le plus de ces possibilités quasi infinies d’expression artistique, celui des téléfilms ne fut pas en reste. Exemple parfait : Duel de Steven Spielberg, qui après sa diffusion sur ABC en 1971 devint un véritable phénomène qui se propagea l’année suivante sur grand écran. A la base du scénario, une nouvelle du prolifique et génial Richard Matheson. La même année, un certain John Williams, vétéran de la télévision pour laquelle il compose depuis près de quinze ans, signe le thème principal d’une adaptation en téléfilm d’une nouvelle de Ray Bradbury : The Screaming Woman. Réalisé par Jack Smight, lui aussi vétéran de la TV US, le téléfilm réunit devant la caméra deux ténors du grand écran : Olivia de Havilland et Joseph Cotten. Une association de talents, pour un « simple téléfilm », qui donne le tournis.
La vieille dame et la mort
Olivia de Havilland incarne donc Laura Wynant, héritière de la fortune d’un mari décédé et dont elle peine à se remettre de la disparition. Après un séjour en établissement spécialisé, elle revient donc vivre dans sa propriété, où habitent déjà son fils et sa femme, bru caractérielle et cynique qui n’attend que la mort de sa belle-mère pour empocher le magot. Alors qu’elle sort pour une promenade, la vieille dame croise un chien qui creuse à un endroit bien précis de sa propriété. Après l’avoir chassé, elle semble entendre sous terre la voix de femme implorant de l’aide. Incapable de creuser seule à cause de son arthrose, elle va alors aller chercher de l’aide et se heurter à ses proches, tous persuadés que sa santé mentale est irrémédiablement atteinte.
Si L’Enterrée Vive, avec ses plans souvent serrés et son apparente absence de génie, a bien l’apparence d’un film télévisuel, c’est pour mieux prendre son téléspectateur à revers, comme un bon vieil épisode de Columbo (sur lequel Jack Smight officia d’ailleurs le temps d’un épisode). Plutôt que de verser dans l’épate inutile, Smight utilise à merveille l’outil qu’il connaît sur le bout des doigts, offrant à son public une vraie/fausse enquête rondement menée, prenante et rythmée, à hauteur de son personnage perdu, seule contre tous, qui donne à Olivia de Havilland l’occasion de créer un personnage de vieille dame digne située entre Agatha Christie et Hitchcock. Un personnage qui derrière cette histoire de femme à sauver se sauve en fait elle même, dans un dernier sursaut pour échapper à la mort. John Williams, de son côté, secondé en coulisses par les compositions déjà enregistrées d’un certain Jerry Goldsmith, met en relief son histoire avec toute l’emphase qui sied à merveille à ce genre de productions. Une emphase qui prend tout son sens dans un climax brutal à la limite de l’horrifique qui conclue avec panache et une petite dose de frissons bienvenus ce téléfilm d’une époque malheureusement révolue.
Image
Restauré à partir d’une nouvelle source scannée en 2K, le master HD est superbe et rendant à merveille le grain de l’époque dans un 4/3 natif délicieusement nostalgique. Et côté définition, c’est évidemment du jamais vu. Les nombreux gros plans ne souffrent d’aucun flou et les rares plans larges fourmillent de détails.
Son
Une seule piste DTS-HD 2.0 en Anglais mais qui sait donner au score de John Williams toute l’amplitude nécessaire. Le summum étant atteint lors du climax où le crescendo et le cri du titre final donnera matière à s’exprimer au système d’enceintes.
Interactivité
Un seul entretien autour du film mais qui vaut son pesant de cacahuètes ! Le facétieux Jean-Pierre Dionnet, avant de nous faire profiter de ses connaissances autour de l’oeuvre, nous divertit avec la verve qu’on lui connaît, via des souvenirs personnels parfois à hurler de rire. Alors certes, à part une bande annonce, c’est tout ce que la section a à offrir de plus, mais on aimerait trouver ce genre de bonus plus souvent.
Liste des bonus
Le film par Jean-Pierre Dionnet (14’09), Bande annonce d’époque (1’11).