L’EMPRISE DU DÉMON
The Offering – Etats-Unis, Royaume-Uni – 2022
Support : Bluray
Genre : Horreur
Réalisateur : Oliver Park
Acteurs : Paul Kaye, Nick Blood, Emily Wiseman, Allan Corduner, Jonathan Ynunger
Musique : Christopher Young
Image : 1.66 16/9
Son : Anglais et français DTS HD Master Audio 5.1
Sous-titres : Français
Durée : 93 minutes
Editeur : Metropolitan
Date de sortie : 25 mai 2023
LE PITCH
Alors qu’ils attendent leur premier enfant Claire et Arthur décident de renouer les liens familiaux. Le jeune couple s’installe dans la vétuste entreprise de pompes funèbres tenue par Saul, le père d’Arthur. Mais l’arrivée d’un mystérieux cadavre va les faire basculer dans l’horreur : la dépouille contient une entité surnaturelle, Abyzou, qui une fois libérée, veut posséder l’enfant à venir du couple. Face à ce démon, personne n’est à l’abri.
Tu te fais du mal
Étrange qu’un film comme L’Emprise du démon ait réussi à trouver le chemin des salles à une époque où que ce soit dans ses contours arty ou les plus bis, le cinéma d’horreur quête intensément les sensations fortes. Très sage, prévisible, terne et pas flippant une seconde cette énième possession démoniaque peine à s’imposer.
Les films de possession et d’exorcisme malgré une lourde concurrence, les quelques grands classiques indétrônables et l’incroyable médiocrité des ersatz qui tentent tristement leur chance, continuent d’attirer producteurs et jeunes réalisateurs qui s’imaginent pouvoir y faire leur trou. Venu du court métrage, Oliver Park ne tente même pas vraiment de faire bouger les choses, inscrivant son premier long métrage dans la sempiternelle même demeure ancienne, riche, mais vaguement inquiétant, la combinant avec une morgue familiale qui attend à la cave. Le décor est plutôt bien photographié, les cadres restent sobres et n’ont pas grand-chose à faire pour poser une atmosphère, et les bribes de scénario exploitées dans les premières minutes du film, la difficile relation père-fils, la question de filiation intergénérationnelle, la particularité macabre de l’entreprise et l’omniprésence religieuse, pourrait donner les clefs pour un petit essai intéressant qui viendrait douloureusement triturer la santé mentale des personnages… Bon on ne cachera pas que ces éléments du scénario sont rapidement oubliés en cours de route, le réalisateur concentrant tout son attention sur la menace que fait peser le démon féminin Abyzou (échappé du folklore des pays de l’est), dévoreur d’enfants et trompeur devant l’éternel, sur la progéniture à venir.
Tu te fais du mal
Si L’Emprise du démon ne se déroulait pas, tout comme The Vigil, dans la communauté juive orthodoxe avec toutes les petites particularités religieuses que cela implique, l’objet n’aurait pas une once d’originalité à proposer, simple décalque des habituels frissons moralisateurs catholiques. Pas beaucoup mieux du coté d’une mise en scène sans âme qui s’évertue à traiter les apparitions chocs avec une distance bien prude (pas de sang, pas de gore, pas de violence…), à multiplier les jumpscare faciles et systématiques, se réveillant presque pour une très courte scène avant de se rendormir aussitôt. En l’occurrence la première apparition de la créature principale, assez imposante, se frayant un passage dans la salle d’autopsie entre des flashs de lumière, permettant une certaine forme d’incarnation sans laisser les images de synthèses trops visibles. Avec son interprétation générale très moyenne (l’acteur principal, Nick Blood, est aussi fade que mauvais), ses errances d’écriture peu compréhensibles (qui est cette petite fille fantôme ?) et ses facilités consternantes comme cette pauvre cruche qui passe toute la dernière partie du film à marcher systématiquement sur la marque cabalistique gravée bien en évidence sur le sol du hall principal. Une fois ok, deux fois on peut imaginer…. Mais à un moment elle cherche aussi un peu !
Même pas assez mauvais ou excessif pour tomber du côté du nanar sympathique, L’Emprise du démon est tout simplement trop premier degré sans les moyens nécessaires pour l’affirmer, trop anodin pour rester dans les mémoires. Hop oublié.
Image
Sans poser de véritable problème la copie numérique du film s’inscrit solidement sur support Bluray. Les teintes sont bien dessinées, chaudes et contrastées, la profondeur est bien marquée et la définition assure le niveau de piqué attendu avec masse de détails bien visibles. Soucis de captation ou de compression, on note tout de même des séquences sombres où les noirs peuvent avoir tendance à laisser apparaitre quelques artefacts un peu disgracieux.
Son
Pour la version française ou la version originale se sont des DTS HD Master Audio 5.1 très efficaces sont proposés. Outre les musiques toujours angoissantes de Christopher Young qui y trouvent un écrin assez confortable, les mix tentent de dynamiser la mise en scène par des atmosphères lourdes et des effets qui s’emparent de toutes les enceintes à disposition. Mais est-ce que cela suffit ?
Liste des bonus
Bandes-annonces.