LE NOUVEAU JOUET
France – 2022
Support : Bluray
Genre : Comédie
Réalisateur : James Huth
Acteurs : Jamel Debbouze, Daniel Auteuil, Simon Faliu, Alice Belaïdi
Musique : Goodwing & Foltz
Image : 2.39 16/9
Son : Français DTS HD Master Audio 5.1
Sous-titres : Aucun
Durée : 112’
Éditeur : Sony Pictures
Date de sortie : 22 février 2023
LE PITCH
Sami vit heureux dans une cité de banlieue, entre ses amis, voisins et sa femme Alice. Pour l’anniversaire de son fils, l’homme le plus riche de France fait ouvrir le grand magasin qui lui appartient. Alexandre choisit Sami, le gardien de nuit, comme nouveau jouet…
Repackaging
Il n’y a pas que les Américains qui pratiquent le remake, loin s’en faut. Reprise d’un petit classique de la comédie française, Le Nouveau Jouet propulse Jamel Debbouze en homme jouet, cadeau délirant d’un homme d’affaire froid à son fils pourri-gâté. On espérait une charge un peu cruelle, on fait enterrer sous les bons sentiments et le sempiternel one man show.
L’idée de refaire Le Jouet en 2022 n’a rien de vraiment saugrenue tant la fracture entre les niveaux de population française n’a jamais été aussi distant (quelle classe moyenne ?) et tant la riche société de consommation et l’écrémage industriel n’ont jamais été autant d’actualité… Sans compter sur une jeunesse à paillettes qui se vend sur les réseaux Tiktok pour quelques likes. Tout est là à portée de main et cette simple idée, brillante, du premier long métrage de Francis Veber sorti en 1976, ou un brave quidam se prostitue et s’humilie auprès d’un insupportable gosse de riche pour quelques billets verts est encore et toujours d’une pertinence imparable. Mais au cynisme et à la pure cruauté de l’original, le film de James Huth (Brice de Nice, Serial Lover) lui préfère rapidement un enrobage beaucoup plus animé où va rapidement poindre un déluge de bons sentiments et d’émotions familiales.
Sous blister
Si les contours sociaux restent présents avec l’évocation de la fermeture d’une usine, simple filiale pour le richissime Philippe Etienne (Daniel Auteuil manifestement un peu seul), qui vire tout le quartier d’où vient Sami, son traitement reste très secondaire et même assez caricatural dans son portrait des manifestants et de leurs revendications syndicales. On pourrait se réconforter avec le portrait plus chaleureux et attachant d’un quartier de banlieue, mais là aussi à force d’accumulations naïves et positives, on tombe rapidement dans le sous- Amélie Poulain. Le film préfère alors se tourner entièrement vers le sauvetage par le brave Sami d’une relation père-fils abimée autrefois par l’argent, ici surtout par le deuil d’une mère disparue trop tôt. Un petit côté problèmes de riches parfois embarrassants, que le film n’arrive jamais à brosser au vitriol (mais essaye-t-il vraiment ?) en dehors de deux trois petites scènes un poil plus humiliantes (la chasse en costume de lapin) mais trop rapidement évacuées pour être vraiment gênantes. Reste alors au réalisateur, de plus en plus effacé et anonyme de films en films, d’offrir à Debbouze une nouvelle scène ouverte pour faire encore et toujours le même numéro à base de chutes enchainées, de phrases et expressions détournées, d’improvisations lourdingues là où justement Pierre Richard, 40 ans plus tôt, avait la bonne idée de calmer son habituel numéro de gaffeur.
Dans l’abatage, quelques jeux de mots et dialogues réussissent forcément par tirer quelques sourires, mais la guimauve qui immobilise rapidement le potentiel humoristique et le flou idéologique étrange du film provoque un sentiment de désintérêt irrépressible. A force de l’étirer dans tous les sens, il est tout cassé le jouet.
Image
Absolument aucun reproche à faire sur la copie du film et son transfert en Bluray. Bien entendu les couleurs sont vives et pimpantes, la définition est aux petits oignons et tous les contours techniques (profondeur, matières, piqué…) s’approchent de la maitrise totale. Occasion supplémentaire d’observer toutes les traces des années sur le visage d’un Djamel qu’on tente encore de nous vendre comme un gamin de trente ans…
Son
La piste DTS HD Master Audio 5.1 offre tout ce que l’on pouvait attendre d’elle avec des dialogues toujours clairs, naturels et dynamiques, quelques atmosphères discrètes mais bien placées et des efforts plus que louables sur une spatialisation entre le naturel (la découverte de la cabane, les retours dans le quartier et l’appartement aux murs de papiers) et les petits effets plus « cartoon ».
Liste des bonus
Aucun.